de vudeloin » Lun 13 Fév 2012 19:10
Vu Bayrou lors de son forum sur la solidarité ce samedi en direct sur LCP...
Perso, je l'ai trouvé franchement mauvais.
D'une part, parce qu'il a enfoncé quelques portes ouvertes, comme celle de la constitution d'un grand service public de l'emploi que n'aurait jamais du cesser d'être l'ANPE (on se demandera, le moment venu, ce que votèrent sur le sujet, les différents parlementaires qui soutiennent Bayrou aujourd'hui...) ou de proposer la création d'une agence de la formation qui ressemble presque à un outil détruit ces temps derniers qu'on appelle encore l'AFPA.
J'ai d'ailleurs été surpris d'une partie du discours bayrouiste parce que tout cela me semble motiver des dépenses nouvelles et je n'ai pas l'impression que ce soit la ligne officielle d'un candidat qui veut réduire les déficits de 100 milliards d'euros dont la moitié en diminuant les dépenses.
A moins qu'il n'escompte faire main basse sur l'argent de la formation professionnelle qui appartient pour l'heure aux partenaires sociaux...
Autre point sur lequel le discours de Bayrou peine à se distinguer de celui d'autres candidats de droite : celui de la Sécurité Sociale et singulièrement des retraites.
François Bayrou est en effet partisan de la retraite par points, avec comptes notionnels (une idée défendue par la CFDT entre autres mais surtout par les compagnies d'assurance privées), ce qui reviendrait à mettre un terme au financement solidaire des retraites fondé sur l'intergénérationnel et l'interprofessionnel pour un financement individualisé, à la tête du client.
En clair, les inégalités de revenus supportées au fil de la vie professionnelle seraient exactement reproduites une fois celle ci achevée.
Que François Bayrou le sache : oui, je trouve normal de payer aujourd'hui pour que ma mère (plus de 40 ans de cotisation), mes tantes et mes oncles profitent de leur retraite grâce aux cotisations calculées sur la base de mon salaire et oui, je trouve normal que ma retraite future soit en partie financée par les cotisations que verseront mes enfants, dès lors qu'ils auront trouvé un emploi stable au terme de leurs études !
Le tout, après, c'est de savoir ce que l'on veut, c'est à dire répondre aux besoins collectifs ou rémunérer le capital avant toute chose...