de Byby » Ven 27 Jan 2012 21:23
Bonjour,
Je précise que j'ai aussi posté ceci sur les forums de l'émission C dans l'Air, mais apparemment je crois que les membres du forum en question n'aiment pas débattre...
Durant l'émission du C dans l'Air d'hier, il a été question, à un moment, de se demander ce que Monsieur Hollande peut obtenir au niveau Européen. Le gros problème actuellement est, je pense, la force de la France. Derrière le grand cinéma de Sarkozy qui essaye de faire croire que la France peut encore imposer des choses (et avant de me dire qu'il va réussir avec la taxe sur les transactions financières, je propose qu'on attende tous de voir ce qu'il va en être. Si elle verra le jour ET si elle ne fera pas fuir les capitaux ailleurs, notamment à Londres), je ne crois pas que la France puisse prétendre à la force qu'elle représentait hier :
- Nous sommes très endettés. L'allemagne ne l'est pas (je pointe les allemands du doigt car c'est avant tout eux qui décident actuellement et les points débattus ici expliquent cela à mon humble avis). Quand je dis qu'elle ne l'est pas, je vise le fait que eux s'endettent pour investir, là où chaque mois nous empruntons pour..... survivre.
- Nous avons du mal à nous réformer. L'Allemagne a des années d'avance sur nous à ce niveau.
- Nous n'avons pas le même axe que les Allemands sur la gestion du déficit public. Eux augmentent l'âge de la retraite, réduisent les dépenses et effectifs publiques et ont tapé (aux yeux des Français) sur leur peuple et pas seulement sur les "riches". De ce fait, nous sommes mal vus par une partie des allemands, encore plus car eux ont l'impression, chiffres à l’appui, que leur rigueur a payé et a participé à les amener au sommet de l'Europe actuelle.
Compte tenu de tout cela et en partant du principe que Monsieur Hollande est notre prochain président, que peut-on espérer de ses promesses ? :
- Il veut les euro obligations mais les allemands sont contre.
- Il veut renégocier le traité de Lisbonne pour favoriser les pays comme la France. L'Allemagne, eux, ne discute en général que de ce qu'elle veut (comme il a été rappelé par Guillaume en réponse à Renaud, lors de la négociation du traité de lisbonne, Sarkozy n'a RIEN imposé, il a juste donné aux allemands ce que ces derniers désiraient dès le départ, à savoir la constitution européenne. Donc, non, Sarkozy n'a pas imposé une renégociation vu qu'il était d'accord dès le départ avec les idées allemandes).
- Notre axe de manoeuvre paraît limité. Que peut encore espérer d'un pays comme le notre quand il s'agirait d'aller imposer quelque chose aux allemands ?
- Monsieur Hollande croit qu'il va suffire d'aller dire à l'Allemagne qu'il veut renégocier quelque chose pour que ça se fasse, mais rien que sur notre dette, pense t-il une seule seconde à l'image qu'ont les allemands de nous ? Les allemands se voient comme des gens qui ont subi la rigueur pour mieux rebondir, là où ils nous voient, pour un certain nombre, comme des branleurs (disons les choses clairement...) qui refusent toute rigueur.
- Notre image prise en compte, je ne vois pas comment nous pouvons imaginer allez dire à l'allemagne "voila, vous avez fait des efforts, vous êtes nantis maintenant. Nous, nous ne voulons pas faire d'efforts et nous attendons que vous continuez vos efforts pour financer le fait que nous refusons d'en faire".
Donc le dilemme est là , je pense. Il a été émis dans de précédentes émissions que l'Allemagne aurait besoin de l'Europe est donc va forcément payer pour tous, mais d'autres ont rappelé que la majorité de l'argent qu'ils font se fait maintenant dans le marché international hors de l'Europe, notamment avec la Chine.
Je pense personnellement que les Allemands ne sont pas blancs dans cette histoire. Par exemple quand ils se sont bien permis de bichonner leurs entreprises sur leur sol, là où la moindre de nos tentatives est accusée d'être du protectionnisme, mais cela ne change rien au rapport de force actuel et comment les pays semblent se plier les uns après les autres à ce que "ceux qui détiennent l'argent (l'Allemagne) veulent" (Grèce, Italie, Espagne, Portugal... seul la Grand Bretagne les a envoyés paitre mais leur cas est complètement différent).
Qu'en pensez-vous ? Ai-je tort de penser qu'il n'y a que très peu de marge de manœuvre même si l'on change de président ?
Je pense aussi que toute débâcle à ce niveau pourrait entrainer un rejet encore plus marqué d'une frange des français contre l'Europe, ce qui aurait pour effet de faire monter les pensées nationalistes. Et si tel est le cas, et sans parler du FN dès que ce mot est lâché, est-il impensable que Monsieur Hollande finisse par claquer la porte de l'UE au risque de nous faire subir des années de larmes et de sang, mais qui aurait pour résultat positif de redonner à la France à son peuple et à son président le pouvoir de décision qui devrait être le sien, au lieu de laisser des technocrates européens et les marchés décider à leur place ?
J'ai du mal à me dire que Madame Merkel va juste changer de caniche et que tout le monde sera content avec ça. Je n'ai pour autant pas de solution magique à proposer. Je relève juste que les promesses de Monsieur Hollance faites sur ce plan seront difficiles voire impossibles à tenir (et si il arrive à imposer tout ce qu'il veut, tant mieux, mais j'ai vraiment, vraiment du mal à y croire.)