de vudeloin » Mar 14 Fév 2012 21:54
Le problème, quand on arrive à peu près à lire la presse étrangère, est qu’on y trouve parfois des choses qu’on ne saurait lire dans la presse française sur la vie politique nationale.
Ainsi, l’édition de ce lundi du quotidien, plutôt de centre gauche et évolué, qu’est le Guardian britannique publie t elle une entrevue du candidat socialiste à l’élection présidentielle, François Hollande, présenté comme un « élu jovial et rural « de la France profonde, ainsi titrée
« François Hollande tente de rassurer le Royaume Uni et la City de Londres «.
A la lecture de ce papier, qui rapporte quelques propos du candidat sans en restituer tout le contenu (c’est peut être là que le bât blesse), on peut se demander si le programme politique du candidat du PS est véritablement un programme de transformation, sinon de gauche ou si ce qui importe le plus pour l’heure est d’adopter la posture tranquille du « meilleur candidat « contre Nicolas Sarkozy, l’image personnelle du Président de la République étant largement écornée auprès de l’opinion.
Trop près du Soleil, Sarkozy, tel Icare, se serait brûlé les ailes en cinq années de vaine agitation et François Hollande proposerait une sorte de forme années 2010 de la force tranquille de l’autre François des années 1980…
Une période que François Hollande résume d’ailleurs, dans l’article du Guardian, en rappelant que c’était encore « la guerre froide « , que certains, alors, « croyaient, en cas de victoire de la gauche, que les chars russes seraient bientôt sur la Place de la Concorde », alors même que la gauche a géré, à l’époque, privatisations et financiarisation de l’économie sans que cela ne pose beaucoup de problèmes.
Le candidat PS dirait même que la différence entre cette époque révolue et aujourd’hui est le fait « qu’il n’y a plus de communistes en France », ce qui peut évidemment être sujet à débat !
Et de préciser qu’aucune des mesures de gauche de l’époque ne trouve de place, aujourd’hui, dans son programme présidentiel, puisqu’il ne prévoit pas, notamment, de relèvement du SMIC, et qu’il accorde la priorité à la réduction des déficits publics.
Sur le plan européen, si l’article indique que François Hollande est en désaccord avec Sarkozy et Merkel sur la manière dont est gérée la crise grecque, il précise aussi qu’il n’est pas question, pour le candidat socialiste, d’une renégociation globale du Traité européen et que l’initiative de croissance et de solidarité peut fort bien être intégrée au Traité comme ne pas en faire partie, le tout étant sans doute d’afficher au moins les intentions, si ce n’est la résultante d’une telle orientation.
Lisez le Guardian, chers amis, si vous n’avez pas peur de la langue de Shakespeare…
Je pense d’ailleurs que nous devrions regarder un peu plus la manière dont les pays étrangers regardent notre hexagone en ces temps de campagne électorale !