de vudeloin » Mar 17 Jan 2012 20:07
Quelques menues observations sur le sondage Ipsos…
Un, sur le nombre d’électeurs sûrs d’aller voter, on se situe à un total de 644 électeurs dont 317 de gauche, avec un ordre à gauche qui donne PS 226 (35 % de l’échantillon), devant EELV 53 (environ 8 %) et Front de Gauche 38 (environ 6 %).
C’est là , me semble t il, une première question, parce que les rapports de forces à gauche, tels que sortis par exemple des récentes cantonales, ne sont pas de cette nature.
Le total de gauche du premier tour de 2007 est plus proche des rapports gauche droite réels (228 voix à gauche, 360 à droite et au FN) mais je constate tout de même la surcote du vote FN au sein de la droite, avec 71 voix contre 175 votes Sarkozy, alors que le rapport était tout de même de 1 à 3 en réalité (3,8 millions de voix Le Pen contre 11,45 millions de votes Sarkozy).
Pour les régionales, on se situe dans un autre ordre d’idées, pas forcément meilleur.
Ainsi, on compte là 489 électeurs identifiés a priori.
A gauche, on arrive à 285 voix (plus de 58 %), soit un score très nettement supérieur aux 53 % de départ…
Sur ce taux, force est de constater que l’électorat considéré comme proche du PS est surcoté (168 sur 489, soit 34,3 %) par une sorte d’assimilation de l’ensemble des votes en faveur des listes d’Union de la gauche en votes PS…
Les listes PS avaient obtenu un peu plus de 23,5 %, les listes d’Union 5,6 % et les listes DVG, souvent opposées au PS, un peu plus de 3.
A noter également que, dans le cadre d’une présentation sujette à caution de la situation, on mixe sur un tableau (celui des présidentielles 2007) tous les autres votes de gauche que le vote Royal et qu’on procède à une distinction dans le vote 2010.
Si on reprend le vote 2010, nous avons les données suivantes
Electorat LO NPA : 9 sûrs de leur choix, 10 incertains
Electorat FdG : 24 sûrs, 11 incertains
Electorat Verts : 27 sûrs, 36 incertains
Electorat PS : 98 sûrs, 70 incertains
Electorat Modem : 9 sûrs, 10 incertains
Electorat UMP : 75 sûrs, 54 incertains
Electorat FN : 43 sûrs, 13 incertains.
Soit 285 sûrs et 204 incertains.
Si on s’arrête aux intentions de vote au premier tour, on a donc
Pour le Front de gauche, 24 électeurs « habituels » + 22 venus d’ailleurs
Pour les Verts, 18 électeurs, soit une perte de 9 sur le potentiel des sûrs
Pour le PS, 98 électeurs sûrs + 87 venus d’ailleurs
Pour le Modem, 9 sûrs + 76 venus d’ailleurs
Pour l’UMP, 75 sûrs + 65 venus d’ailleurs
Pour le FN, 43 sûrs + 66 venus d’ailleurs.
Soit 276 sûrs et 316 voix changeant de domicile (répartis entre deux tiers de votes différents des régionales et un tiers de nouveaux inscrits et d’abstentionnistes des régionales).
Si on transpose les régionales en nombre de voix, on se situe avec les ordres de grandeur suivants :
Front de gauche 2,3 millions de voix, nonobstant la part de l’électorat incluse dans les listes d’Union de la gauche
Verts 1,5 million de voix
PS 8,5 Ã 9 millions de voix
Modem 7 millions de voix
UMP 9 millions de voix environ
FN 5,5 millions de voix.
Ce total n’inclut donc pas les votes d’extrême gauche ni les votes de listes de gauche non répartis, qu’on peut estimer à environ 4 millions de suffrages.
Ce qui nous mettrait un total de gauche aux alentours de 43 % environ, avec plus de 16 millions de suffrages sur environ 38 millions.
Vu le degré de fiabilité du vote, on peut toutefois penser que si le Front de gauche peut compter sur le socle des régionales, les Verts sont très en dessous de leurs suffrages de 2010 et plutôt orientés sur un multiple de leurs suffrages des cantonales tandis que le Modem peut fort bien autant rééditer la performance de Bayrou en 2007 que se retrouver avec l’influence des législatives qui avaient suivi.
Bref, beaucoup d’incertitudes que la mobilisation des adhérents des uns et des autres devrait finir par lever en partie.