Eva Joly et l'élection présidentielle de 2012

[Eco92]

Si l'anti-jacobinisme n'est pas une idée de gauche (cf. PCF) elle est à la totale opposition des idées du FN, c'est ce que je voulais dire.

Mais il est vrai que l'on parle d'extreme-droite plus largement, et qu'il y a eu dans cette zone politiques un grand désir paneuropéen, aujourd'hui ce courant est bien mineur.

Enfin je ne sais pas, il suffit de regarder le programme des verts et leur actions dans les collectivités où dans les mouvements sociaux pour voir qu'ils sont clairement à gauche de l'échiquier politique, on peut toujours faire des rapprochements (comme on en fait facilement entre les deux extrêmes) mais les idées mises en avant par les verts désormais EELV sont aux antipodes de l’extrême droite.

[Relique]

Sans dire que EELV a des positions d'extrême droite, il est bien plus difficile de le qualifier de gauche.

Mais bon, malheureusement, être de gauche est quelque chose qui peut rassembler des personnes s'opposant sur des sujets majeurs.

Par exemple, la volonté d'Europe Ecologie d'abandonner la souveraineté nationale dans une fédération européenne, qu'elle partage avec une partie du parti socialiste et le parti radical de gauche, ainsi qu'une petite partie du front de gauche - qui confond surement fédéralisme et internationalisme - est la remise en cause de la première idée de gauche en France: la souveraineté populaire, c'est à dire d'un peuple au sein d'un Etat-Nation.

Et pourtant, les mêmes se disent de gauche parce qu'ils sont libertaires dans les domaines sociétaux.

[vudeloin]

c

Si l'anti-jacobinisme n'est pas une idée de gauche (cf. PCF) elle est à la totale opposition des idées du FN, c'est ce que je voulais dire.
Enfin je ne sais pas, il suffit de regarder le programme des verts et leur actions dans les collectivités où dans les mouvements sociaux pour voir qu'ils sont clairement à gauche de l'échiquier politique, on peut toujours faire des rapprochements (comme on en fait facilement entre les deux extrêmes) mais les idées mises en avant par les verts désormais EELV sont aux antipodes de l’extrême droite.

Justement, je pense, même si je l'ai déjà dit, c'est qu'il faut arrêter avec le jacobinisme...
Parce que je pense que quelques petites explications s'imposent, notamment le fait que la confusion est en général entretenue entre Jacobins et Colbertistes, pour aller vite.
Les Jacobins, pour ceux qui l'auraient oublié, ne sont que l'embryon des partis politiques que nous connaissons aujourd'hui et qui, dans le contexte historique de la France de la fin du XVIIIe siècle, ont posé rien moins que les bases de la République telle que nous la connaissons.
Le suffrage universel, la séparation de l'Eglise et de l'Etat, la constitution civile du clergé, le divorce, l'abolition de l'esclavage, tout cela, ce sont les Jacobins !
De la même manière qu'ils ont remplacé la justice du prince, le droit à géométrie variable dans les pays d'Etat et d'élection de l'Ancien Régime par les départements de la République, avec, partout, les mêmes règles juridiques et les mêmes principes de fonctionnement de la justice, Rien que pour cela, je suis Jacobin, sans hésiter ! ;)

[Nico]

Rien ne va plus à EELV!

*Créditée de 7% lors de son ivestiture, là voici à un petit 2%. Eva Joly reste très loin dans les sondages, et je commence à croire ceux qui croient à Corinne Lepage devant Eva Joly.
*Un membre du Conseil Fédéral a été agressé après avoir déposé une mention au sein d'EELV pour demander plus de transparence au parti écologiste, Felipe de la Roche, ambiance!
*Après le départ de deux responsables bas-normands d'EELV, de 18 militants du Val-d'Oise, de Pierre Larouturrou, voici celui d'Hugues Bonneville qui annonce aussi le non renouvellement de l'adhésion à EELV de beaucoup de militants.
*Ne pas oublier non plus les contradictions entre Eva Joly et son porte-parole, sa position sur les jours fériés musulmans et juifs en sont l'exemple type.
*Et aussi, Daniel Cohn-Bendit qui affirme qu'il ne voterait pas Eva Joly.

Je constate d'ailleurs que le PS ne dit rien sur la position d'Arnaud Montebourg, justement peut-être à cause du délitement du parti écologiste. Le retrait d'Eva Joly serait pour moi maintenant la meilleure des solutions, pour rebooster un peu François Hollande et demander en échange une position ferme au PS vis-à-vis des dissidences pour les législatives, sinon, EELV aura vraiment tout perdu, la campagne présidentielle et les circonscriptions (discutées d'ailleurs non pas sur un retrait d'Eva Joly mais sur son maintien).

http://www.lefigaro.fr/politique/2012/0 ... stions.php

[Eco92]

Le pire c'est que ce constat est partagé par le mouvement complet. Je suis un soutien inconditionnel d'Eva Joly, je trouve que dans toutes ses positions elle a eu raison, reflétant de près l'avis des militants et connaissant mieux que beaucoup de nos cadres les fondements historiques du mouvement.

Malheureusement le parti a joué contre elle, créant une cacophonie délirante. Les découvertes récentes sur le manque de transparence absolu en ont découragé beaucoup qui fermaient les yeux sur les apparatchiks imposés sans concertations, le mépris des militants hors courant, le cumul de nos cadres, etc.

Je continue de soutenir Eva Joly, mais avec l'énergie du désespoir, parce que je considère que ce n'est surtout pas à ce moment que ses fidèles doivent quitter le navire, et avec l'impression d'un immense gâchis que l'on doit au parti avant tout. Cela rappelle beaucoup la campagne de Lipietz en 2002, en encore plus catastrophique. Alors que le retrait d'Eva était une chose inimaginable il y a peu je commence à me dire que c'est possible, car personne à EELV de veut d'un score à 2%.

Un gâchis pathétique et très violent pour les militants qui le reçoivent du terrain.

[vudeloin]

Un score nettement inférieur à 5 % créerait deux types de problème : un, un problème financier évident, alors que nous avons vu dans le fil de la discussion sur les adhérents des partis que les Verts étaient loin d'être le parti le plus à l'abri des difficultés financières ; deux, un problème politique grave, mettant naturellement en question l'accord avec le PS sur les législatives parce qu'à 2 ou 3 %, cela veut dire que tu n'as plus guère de légitimité, quelque soit l'endroit, à représenter cette partie de l'échiquier politique.

[Eco92]

Voilà qui corrobore mon post précédent http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2012/article/2012/01/16/le-spectre-du-retrait-colle-a-la-campagne-d-eva-joly_1630149_1471069.html.

Je pense en effet que le national ne veut pas prendre le double risque, financier et de décrédibilisation politique...

[ploumploum]

Il est vrai que le risque financier est important. D'ailleurs :

Une motion présentée au conseil fédéral d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV), réuni samedi 28 janvier, propose que l'emprunt lancé auprès des banques pour financer la campagne de Mme Joly ne dépasse pas 500 000 euros, puisqu'elle risque de ne pas atteindre 5 % des voix, niveau nécessaire pour bénéficier du remboursement par l'Etat de la moitié de ses dépenses.

.

De plus, elle ne bénéficie pas d'une image positive.

Ils sont également une écrasante majorité à ne pas la trouver sympathique (75 %), ni compétente (78 %), à la juger éloignée de leurs problèmes (78 %) et dépourvue de stature présidentielle (91 %). La candidate écologiste "inquiète" aussi 63 % des personnes interrogées. Et si la personne de Mme Joly semble de fait assez peu appréciée des sondés, son action et ses déclarations récentes suscitent tout autant le rejet puisqu'ils sont 73 % à déclarer que celles-ci leur ont "déplu" au cours des dernières semaines.

http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2012/article/2012/01/28/le-rejet-d-eva-joly-dans-l-opinion-trouble-les-verts_

A ce rythme, le PS va regretter d'avoir signé l'accord pour les législatives...

[Relique]

Je crois au contraire que (le sachant ou non) le PS est très content d'avoir signé un tel accord. Cela a donné à leur campagne une nature "écolo-compatible" ("si les verts sont d'accord, ça veut dire qu'ils sont pas anti-écolo), et ça a considérablement affaibli la candidature écologiste.

Cela fonctionne mieux que la stratégie du "vote utile". C'est dire à l'électorat susceptible de voter écolo pour "marquer le coup vis à vis du PS", on dit: voyez, les écolos sont d'accord, nous n'avons pas à "verdir" notre programme, il l'est assez pour les écolos.

Tout cela est principalement du à cet accord. Et les verts ne peuvent reprocher qu'à eux-mêmes d'être devenus des chasseurs de sièges de députés.

[Jean-Philippe]

Tout à fait d'accord avec Relique. Le PS a fait cet accord suffisamment tôt pour que l'on n'en parle plus trop au moment de la campagne et pour ne pas apparaître comme trop éloigné des préoccupations écologiques d'une part non négligeable de l'électorat.

Joly devrait, pour essayer de remonter la pente et espérer atteindre les 5%, revenir au coeur de son programme : l'écologie et des mesures intéressantes comme la rénovation du parc immobilier.