de vudeloin » Mer 28 Déc 2011 03:19
Le découpage électoral façon Marleix a donc défini deux circonscriptions sur le territoire de l'archipel de Mayotte.
Première circonscription : communes d'Acoua (UMP), de Bandraboua (PS), Dzaoudzi (MDM dissidents), Koungou (Divers), Mtsamboro (UMP), Pamandzi (Divers) et cantons de Mamoudzou (UMP) 1 et 2.
Acoua compte 4 624 habitants dans ses deux villages (la plupart du temps, les communes de Mayotte regroupent plusieurs villages), Bandraboua 9 019, Dzaoudzi 15 354, Koungou 19 843, Mtsamboro 6 918, Pamandzi 9 087 (dans une seule agglomération) et Mamoudzou, dans son ensemble, compte 53 122 habitants.
Seconde circonscription : communes de Bandrélé (UMP), Bouéni (MDM), Chiconi (Divers et DVG), Chirongui (Divers, élu contre l'UMP), Dembeni (Divers et MDM), Kani Keli (Divers et DVG), M'tsangamouji (UMP), Ouangani (DVD), Sada (DVG), Tsingoni (Divers et DVG – PS) et canton de Mamoudzou 3.
Bandrélé compte 6 843 habitants, Bouéni 5 298, Chiconi 6 412, Chirongui 6 613, Dembeni 10 141, Kani Keli 4 528, M'tsangamouji 5 032, Ouangani 6 599, Sada 8 013 et Tsingoni 9 283.
Le grand événement des élections cantonales de 2011 a été le basculement à gauche du conseil général, ou plutôt à une alliance entre le PS et une partie des modérés et des centristes contre l'UMP locale, issue du Mouvement Populaire Mahorais.
Lors des élections 2011, le PS a obtenu le siège de Bandraboua et celui de Sada. les DVG le siège de Chirongui et celui de Koungou.
L'UMP a gagné le siège de Bandrélé, celui de Kani Kéli et celui de M'tsangamouji,
Les divers ont gagné le siège de Chiconi (contre l'UMP), de Ouangani (toujours contre l'UMP) et de Pamandzi (avec le président du Conseil Général Daniel Zaidani, contre un DVD).
En 2008, la droite était restée dominante sur l'archipel.
Mais l'évolution des élus a renforcé la majorité de gauche – centre gauche qui domine désormais le Conseil général.
Le canton d'Acoua avait élu un candidat UMP, qui a rejoint ensuite le MDM et fait désormais partie de la majorité départementale.
Le canton de Boueni a également élu un centriste qui fait partie de la majorité départementale.
Les cantons de Dembeni et Dzaoudzi ont élu des conseillers généraux du Nouvel Elan pour Mayotte (NEMA), qui font partie de la majorité départementale, l'élue de Dembeni étant vice présidente du conseil.
Mamoudzou, dont le maire est UMP, compte un conseiller général UMP, un DVD et un élu MDM.
M'tsamboro est resté fidèle à l'UMP tandis que Tsingoni est représenté par un sans étiquette qui participe à l'exécutif départemental.
De fait, après un rapport de 7 à 3 entre gauche et divers gauche face à l'UMP, nous sommes, pour la série renouvelée en 2008, avec deux élus clairement UMP sur 9 et un élu DVD, face à 2 élus du NEMA, 3 centristes et 1 sans étiquette proche de la gauche.
Les positions globales de la droite se sont donc affaiblies sur l'archipel et les récents mouvements sociaux (une première dans l'histoire de Mayotte depuis 1976) ne semblent pas avoir assuré leur renforcement.
C'est que la départementalisation a fait naître une légitime aspiration à l'égalité en droits avec le reste de la France qui ne peut manquer de favoriser bien des revendications.
Lors de l'élection de 2007, le candidat élu, Abdelatifou Aly, était arrivé en tête à Acoua, Bandraboua, Bouéni, Dembeni, Dzaoudzi, Koungou, M'tsangamouji, Mamoudzou, Mtsamboro, Ouangani et Pamandzi,
Mansour Kamardine, le candidat UMP battu, était arrivé en tête à Bandrélé, Chiconi, Chirongui, Kani Kéli, Sada et Tsingoni.
La simple liste de ces positions de 2007 montre à quel point l'électorat peut changer de position.
Parmi les évolutions constatées, remarquons par exemple Chiconi avec une UMP passant de 1 286 voix aux législatives à 1 285 voix aux cantonales, tandis que les 870 voix d'Abdelatifou Aly sont devenues 1 478 voix DVG, Chirongui où l'UMP passe de 1 066 à 1 080 voix, tandis que le candidat DVG a fait 1 170 voix contre 963 pour Abdel Aly, ou encore Sada où Mansour Kamardine avait fait 1 469 voix et le candidat UMP des cantonales 1 467, face à 1 512 voix pour le candidat PS des cantonales, alors qu'Abdelatifou Aly n'avait eu que 966 voix.