La stratégie de Sarkozy pour être réélu

[Jean Talu]

J'ignorait ce mécanisme de va-et-viens entre les deux chambres pour ce qui relève des modifications de la Constitution. Je pensais naïvement que le texte modifié était proposé par l'une des deux chambres et ensuite ratifié par les deux assemblées réunies en Congrès. Dans ce contexte, les choses se présentent de manière radicalement différentes et il y a effectivement peut de chances qu'une règle d'or soit adoptée avant la présidentielle. Reste que Sarkozy aura beau jeu d'accuser la majorité de gauche au sénat de "bloquage"...

[pba]

Le nouvel obs évoque la stratégie de NS qui ferait le maxi pour arriver en tête au 1er tour, et créer ainsi "un choc psychologique "
http://tempsreel.nouvelobs.com/election ... -tour.html

Intéressant, mais pas sans limites : l'antisarkozysme est fort, même si NS devance FH ce ne sera pas de 5 points (comme en 2007) et celà ne devrait pas décourager les électeurs!

[Jean Talu]

Selon le canard enchaîné de cette semaine (7 Décembre 2011), Nicolas Sarkozy, fidèle à sa stratégie de 2007 qui consiste à créer une dynamique en virant en tête au 1er tour, estime que Hollande a dix points de trop et a donné consigne à ses porte-flingues de "cogner" sur ce dernier tout en épargnant Joly et Mélenchon afin de faciliter la dispersion des voix à gauche.

[Jean-Philippe]

La polémique sur l'utilisation des moyens de l'Etat pour la campagne de Sarkozy, lancée lors du meeting de Toulon, ressurgit aujourd'hui avec le lien sur le site de l'Elysée de la page Facebook du président.

"La page Facebook personnelle de M. Sarkozy est mise en avant sur le site de l'Elysée depuis plusieurs mois, ce qui incite de nombreux visiteurs du site de l'Elysée à suivre Nicolas Sarkozy sur Facebok. Il va de soi que la page Facebook personnelle du président sortant sera un outil pour sa campagne", affirme dans un communiqué le sénateur PS David Assouline, secrétaire national à la communication. Il estime que cette pratique est "contraire au code électoral".

[...]
Franck Louvrier, en charge de la communication à l'Elysée, a réagi sur Twitter : "Quand on a, comme Hollande, seulement 23 926 fans sur Facebook, on est peut être un peu jaloux des 487 620 fans du PR. Belle mentalité !"

La réponse de Louvrier est consternante et digne d'un gamin. Heureusement que l'élection ne se fait pas sur le critère des amis facebook...

[SALVAT]

Les "bons coups" les plus tordus si possible grâce à l'informatique, le tapage grâce aux "éléments de langage" distribués à une cohorte de moulins à parole, les bons mots dont on joue et s'amuse (trop souvent) derrière un micro...tous ces artifices un peu gros rallient-ils des électeurs ? Personnellement, j'en doute parce que l'électeur n'aime pas à être considéré comme un gogo ou un imbécile. Plus ces procédés seront utilisés,plus le rejet de ceux qui les auront mis en oeuvre se manifestera, a fortiori si leurs auteurs s'en vantent.
Le président actuel de notre République a tellement accumulé les erreurs qu'il lui sera particulièrement difficile de remonter la pente : alors, son entourage fait feu de tout bois, en attendant le miracle provoqué par les excentricités des verts, les scandales à répétition, des communiqués et des déclarations inspirés du plus pur nationalisme...
Qui en profitera réellement ? devinez
Bertrand SALVAT

[Kerxizor]

http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2011 ... sommet.php

Quelques heures viennent de s'écouler depuis la fin du dernier Conseil Européen, et ses conclusions constituent objectivement un succès au crédit de Sarkozy (bien que les enjeux dépassent de très loin sa personne et l'élection présidentielle). Je pense qu'il va grandement bénéficier de ce sommet et de la stratégie engagée au niveau européen pour les mois à venir. Aucun autre candidat qui se réclame de la mouvance (PS et Modem) ne pourra lui opposer d'alternative crédible sur ce sujet. La preuve en est que le seul candidat s'étant exprimé aujourd'hui sur l'accord est....Hervé Morin.

Il s'est même payé le luxe d'apparaître comme un "anti-City" avec le refus de David Cameron de ratifier l'accord en question (si vous avez vu le nombre d'intervenants lors des PMQ mercredi, Cameron n'avait vraiment pas le choix que de refuser, tant les eurosceptiques de son parti étaient remontés). Bref, si les différents intervenants qui s'expriment pour le compte de la majorité la jouent finement, Sarkozy aura un avantage concurrentiel certain sur ses concurrents sur ce thème de la "crédibilité".

Sur un autre plan, les différents déboires du père Kucheida (en attendant de remonter bien plus haut au CR) ne vont pas manquer d'alimenter les commentaires sur la gestion du PS durant la période 1997-2008. A côté de ces affaires, un simple dîner 99 des Champs-Elysées dans un restaurant( pas si cher que ça !) apparaîtra comme un bien fade signe extérieur de richesse...

[Kerxizor]

Les "bons coups" les plus tordus si possible grâce à l'informatique, le tapage grâce aux "éléments de langage" distribués à une cohorte de moulins à parole, les bons mots dont on joue et s'amuse (trop souvent) derrière un micro...tous ces artifices un peu gros rallient-ils des électeurs ? Personnellement, j'en doute parce que l'électeur n'aime pas à être considéré comme un gogo ou un imbécile. Plus ces procédés seront utilisés,plus le rejet de ceux qui les auront mis en oeuvre se manifestera, a fortiori si leurs auteurs s'en vantent.

Avant que vous ne citiez Sarkozy, j'étais persuadé que vous évoquiez Hollande et l'accord PS-Verts dans ce paragraphe, comme quoi le sens du suspense parfois ;)

[pierrot]

Les "bons coups" les plus tordus si possible grâce à l'informatique, le tapage grâce aux "éléments de langage" distribués à une cohorte de moulins à parole, les bons mots dont on joue et s'amuse (trop souvent) derrière un micro...tous ces artifices un peu gros rallient-ils des électeurs ?

Les éléments de langages existent depuis longtemps à droite comme à gauche, au moins depuis les années Mitterrand. Mais l'actuelle majorité les utilisent de façon trop systématique et grossière. La stratégie de Franck Louvrier consistant à imposer UNE seule parole (simpliste et basée sur les mots clés qui sortent des sondages et études qualitatifs dont il est friand) à TOUS sans nuance ni répartition des rôles est catastrophique, au moins pour ceux qui suivent les prises de parole médiatiques et politiques de près.
Quelle crédibilité accorder à la parole du 25ème ministre ou responsable UMP qu'on entend utiliser l'expression "centrales nucléaires contre circonscriptions" au lendemain de l'accord PS-EELV ? Certains pour arriver à placer LA "parole sacrée" sont obligés à de telles contorsions sémantiques qu'ils en arrivent à sortir des phrases qui ne veulent pus rien dire et qui ne répondent pas aux questions posées.
L'idée de fond est peut-être de s'adresser à la masse des électeurs qui suivent l’actualité de loin et d'être sûr de toucher tout le monde avec un discours simpliste et rabâché. Mais je pense moi aussi que cette attitude assez méprisante et dévalorisante pour le citoyen. A ce niveau, trop de communication tue la communication et risque fort d'être contre-productive.
Pour les curieux, un petit exemple datant des régionales.

[SALVAT]

pierrot, à supposer que l'électeur moyen, regardant de loin les questions politiques, se fasse avoir, les éléments de langage sont mis à jour tous les soirs sur canal+ en clair, sur i télé, sur BFM (et je n'ai pas le loisir de consulter toutes les chaînes) mais une fois le système démontré, les gens ne sont plus dupes et le système se retourne contre ses auteurs.
à Kerxizor, peu me chaut que ce soit l'UMP ou le PS qui utilise les procédés de communication que je dénonçais : les turpitudes des uns n'excusent pas les turpitudes des autres : à qui cela profitera-t-il in fine ? A l'abstention et au FN. A jouer avec le feu, on finit par se brûler.
Bertrand SALVAT

[vudeloin]

Je ne sais pas si le sommet européen des 8 et 9 décembre derniers est un succès (après tout, continuer de constater qu'une banque centrale indépendante prête moins cher aux banques privées qu'aux Etats est pour moi assez stupéfiant) mais la politique économique du gouvernement semble marquer le pas.
Une dépêche AFP (l'une de celles dont vous n'entendrez pas forcément parler) datée de ce jour à 22 heures 25 indique en effet " l'INSEE prévoit une brève récession fin 2011 et début 2012 ".

Si l'on relit les éléments fournis par la Pravda de la rue Adolphe Pinard, la France devrait connaître une contraction de son PIB de 0,2 point au 4e trimestre 2011 et de 0,1 point au premier trimestre 2012.
l'INSEE évalue finalement à 1,6 % la croissance du PIB en 2011 (le budget 2011 est arrêté sur une prévision de 1,75 %) et remet déjà fortement en cause la possibilité d'atteindre 1 % en 2012.
Fin juin, au terme de la séquence électorale, la France devrait disposer d'un taux de chômage de 10 %, DOM compris, le moins de croissance pesant évidemment sur la situation de l'emploi.
Contraction de l'investissement des entreprises et de la consommation des ménages sont à la base de cette dégradation de la situation.
Un mauvais point, me semble t il, pour la candidature Sarkozy, et, pour tout dire, un gros passif dans son bilan de quinquennat...