de Artisan-Politologue » Dim 18 Avr 2010 11:45
Nick Clegg a-t-il seulement la moindre chance de devenir Premier ministre? Même si les LidDems arrivaient en tête en nombre de voix, sauf spectaculaire renversement des rapports de force, ce serait de très peu... Ce serait déjà une véritable révolution, pas impossible et de moins en moins improbable, au vu de l'usure du Labour et de la popularité pas si éclatante des Tories, si Clegg distançait ses concurrents d'un ou deux points, voire-même moins.
Or, le mode de scrutin britannique, uninominal et ultra-majoritaire, couplé à un découpage favorable au Labour, comme l'a souligné Jean-Philippe, devrait lui coûter cette première place en sièges. Par le passé (1983, 1987 par exemple), les LibDems sont arrivé entre trois et neuf points derrière le Labour mais avec environ 200 sièges de moins! Le redécoupage de 1997, en vigueur aujourd'hui, n'a guère arrangé cet état de fait. En 2001, le Labour obtenait 40,7 % (avec le Parti coopératif) et 413 députés, les Tories 31,7 et 166, et les LibDems 18,3 et 52.
Toutefois, si son retard en sièges est peu important, sa seule chance, à mon avis, serait alors, à l'instar de Zapatero en Espagne, de trouver une coalition avec des petites formations régionalistes ou autres qui grapilleront quelques sièges: SNP écossais, UUP nord-irlandais, Plaid Cymru gallois, Green Party...
Il faut ensuite se méfier de l'effet-loupe des sondages parus après la bonne prestation télévisée de Nick Clegg. Cela va-t-il se traduire sur le terrain, où l'implantation des LibDems reste très inégale? Ou alors générer des effets de "vote utile" en faveur de l'un ou l'autre des grands partis?
Ce qui sera très intéressant, ce sera de mesurer l'effet électoral de ces débats à la TV, puisque c'est une grande première au Royaume-Uni.
Manu