de vudeloin » Mer 23 Nov 2011 21:58
Pour bien faire percevoir les réalités sociologiques de la neuvième circonscription, rien de tel, de mon point de vue, qu’un regard attentif sur la situation fiscale des habitants des communes concernées, à savoir Lille, Tourcoing, Marcq en Baroeul, Mouvaux et Bondues.
Pour garder une vision claire des choses, nous commencerons par évoquer le cas du département du Nord dans son ensemble qui présente aujourd’hui une population fiscale, au titre de l’impôt sur le revenu, qui comporte seulement 48,2 % de contribuables imposables, pourcentage inférieur à celui de la moyenne nationale.
Une moyenne qu’il faut néanmoins traiter avec circonspection au motif qu’elle est assez nettement tirée vers le haut par les huit départements franciliens où la proportion de cadres de haut niveau, dans le secteur privé comme dans le secteur public, et d’une concentration plus élevée qu’ailleurs en France de dirigeants d’entreprise et de détenteurs de revenus financiers et/ou d’activité non salariée provoquent, quasi naturellement, un tel processus.
Le Nord, partagé sur deux directions fiscales (Lille pour les Flandres et Va lenciennes pour le Hainaut Cambrésis, pour aller vite), se situe en fait dans une bonne moyenne régionale, nonobstant l’impact spécifique de la région Ile de France pour les recettes fiscales de l’Etat.
Le revenu moyen des Nordistes est de 20 670 euros en termes de moyenne fiscale, ce qui signifie, pour aller vite, qu’un foyer fiscal nordiste de base dispose de moins de 2 000 euros de ressources mensuelles.
A Lille, sans faire de distinction entre les différents quartiers de la capitale des Flandres (ce que les habitants et habitués du cru feront aisément, puisqu’ils savent que le secteur de la Citadelle n’est pas peuplé de la même manière que « Les Biscottes « , le faubourg de Béthune, Wazemmes ou encore Fives et Hellemmes.), le revenu moyen est un peu plus faible que pour l’ensemble du département avec un montant de 19 230 euros qui produit 49,3 % de foyers imposables.
A Tourcoing ( je vous fais grâce de Roubaix, où la proportion de non imposables IR dépasse 70 %), le revenu moyen des foyers tourquennois est de 16 440 euros (multipliez le tout par 1,1 et divisez par 12 pour avoir une idée du revenu mensuel d’un foyer composé, toujours en moyenne, d’1,8 personne.)
42 % des Tourquennois paient l’impôt sur le revenu.
Maintenant, changement de décor puisque nous allons à Marcq en Baroeul.
Pour donner une idée de la situation (les locaux apprécieront), la masse de revenu imposable dans la ville est de 761 millions d’euros et elle atteint 825 millions d’euros sur Tourcoing.
Et pour situer les choses, elle est de 681 millions d’euros sur Roubaix, l’autre grande cité de l’agglomération, dont la population est autrement plus élevée que celle de Marcq.
Pour Marcq, nous avons un revenu fiscal moyen de 35 620 euros et 65,3 % de redevables d’une cotisation IR.
A Mouvaux, le revenu moyen est très proche du niveau de Marcq avec un chiffre de 37 300 euros par foyer fiscal et une proportion de redevables de 65,5 %, tout aussi comparable.
Reste Bondues et son domaine du Vert Bois…
Un peu plus de 233 millions d’euros d’assiette fiscale au titre de l’IR, mais répartis sur un peu plus de 4 600 foyers.
Moyenne : 50 360 euros par foyer, une moyenne de 4 600 euros de ressources par mois et par foyer…
Résultat : 71,6 % de contribuables imposables payant 22,3 millions d’euros d’IR (taux de prélèvement apparent d’environ 10 % donc), à comparer, éventuellement, aux 14,5 millions que le Trésor Public recouvre à Roubaix ou aux 17,7 millions d’impôts payés par les Tourquennois.
Pour la bonne bouche, deux trois indications sur l’ISF dans le coin, sachant que l’administration ne diffuse pas les résultats dans les communes de moins de 20 000 habitants et que, manque de chance, cela concerne Bondues et Mouvaux…
Reste Roubaix avec ses 286 contribuables de l’ISF, dont le patrimoine global s’élève à 493 millions d’euros et qui acquittent dessus un impôt de solidarité sur la fortune d’1,56 million d’euros.
Nous avons ensuite Tourcoing, et ses 278 redevables de l’ISF, disposant d’un patrimoine imposable de 387 millions d’euros et qui paient, au total, environ 920 000 euros d’ISF ;
Allons à Lille.
Là , nous rencontrons 1 525 contribuables de l’ISF, dont le patrimoine est d’une valeur retenue de 2,471 milliards d’euros et dont l’impôt payé est finalement proche de 7,4 millions d’euros.
Enfin, Marcq en Baroeul, commune de résidence de 1 217 redevables de l’ISF, disposant d’un patrimoine d’une valeur retenue imposable de 2,441 milliards d’euros (presque le niveau du patrimoine des Lillois imposables à l’ISF !) et qui ont payé en 2009 11,37 millions d’euros au titre de cet impôt.
Bon, je ne vous ai pas parlé de Croix, la ville de l’ISF et du RMI où les familles dynastiques de la vente par correspondance côtoient les habitants de la Mouchonnière…