Tapie prêt à aider Borloo pour 2012
Dans un entretien au Parisien partiellement publié samedi sur le site internet du quotidien, Bernard Tapie s'est dit prêt à aider Jean-Louis Borloo dans une éventuelle candidature centriste à la présidentielle, "s’il veut réunir les deux familles radicales". L'homme d'affaires a affirmé notamment que l'ex-ministre de l'Ecologie avait été "profondément meurtri" par "l’attitude de certains membres du gouvernement et de l’UMP pour le discréditer". "Jean-Louis connaît ses adversaires et il ne se couchera pas", a ajouté Bernard Tapie.
Un mois après son départ du gouvernement, le président du Parti radical Jean-Louis Borloo, qui retrouve demain son siège de député, sera "apparenté" au groupe UMP, mais "pas en dissidence" contre le parti majoritaire, a-t-il déclaré ce soir.
"Je reprends mon siège de député de la nation, élu de la 21e circonscription du Nord, apparenté au groupe UMP", a-t-il dit. "Je ne suis ni en dissidence, ni en guerre contre l'UMP", a souligné l'ex numéro deux du gouvernement. "Cet apparentement, plutôt qu'une adhésion directe au groupe, est une façon élégante de prendre la distance nécessaire pour discuter" avec les centristes de la majorité, a-t-il expliqué.
"Je vais me mettre à la disposition des radicaux (dont les députés siègent au sein du groupe UMP), des centristes de l'UMP, et des centristes hors UMP (du Nouveau centre et de La Gauche moderne) pour apporter ma modeste contribution", a ajouté Jean-Louis Borloo. L'ex-maire de Valenciennes a engagé des discussions avec ses amis centristes de la majorité, notamment les présidents du Nouveau Centre et de La Gauche Moderne, Hervé Morin et Jean-Marie Bockel, dans la perspective de la présidentielle de 2012. Pour l'heure, il se refuse à évoquer son éventuelle candidature.
Au lendemain du remaniement, il avait fait connaître sa décision de ne plus participer aux instances dirigeantes de l'UMP qu'il avait rejointes en janvier 2009, en tant que président d'un parti associé à l'UMP et membre co-fondateur. Il a été officiellement remplacé, samedi, à la vice-présidence du Conseil national de l'UMP, par un centriste du parti présidentiel Pierre Méhaignerie.
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/12/13/97001-20101213FILWWW00586-borloo-apparente-au-groupe-ump.php
Fadela Amara se rêve en "porte-parole de la confédération des centres" de Borloo et Morin
Contrairement à Rama Yade, Fadela Amara n'entend pas adhérer au Parti radical de Jean-Louis Borloo. "Ce n'est pas à l'ordre du jour. Et puis Fadela n'est pas à l'UMP", souligne l'un de ses proches au Point.fr. Mais l'ex-secrétaire d'État à la Ville entend toujours poursuivre son action politique aux côtés de son "pote" Jean-Louis Borloo, qu'elle a soutenu dans la course à Matignon.
"Elle soutiendra Borloo sans hésitation et sans concession", insiste-t-on dans son entourage. L'ancienne présidente de Ni putes ni soumises souhaite ainsi continuer à travailler sur des thèmes qui lui sont chers tels que "la République, la laïcité ou l'égalité hommes-femmes". En secret, elle rêve même - pourquoi pas - de devenir l'une des porte-parole de la confédération des centres à laquelle travaillent Jean-Louis Borloo et le patron du Nouveau Centre Hervé Morin. "Si cette confédération voit le jour, elle aimerait assurer cette fonction", murmure l'un de ses proches.
En attendant que les discussions avec le Nouveau Centre aboutissent, Fadela Amara ne chôme pas. Depuis qu'elle a quitté le gouvernement, elle multiplie les interventions dans des cercles de réflexion ou dans des grandes écoles comme à Sciences-Po. Dans les prochaines semaines, l'ex-symbole de l'ouverture et de la diversité du gouvernement doit entamer une série de visites sur le terrain, sur invitation de plusieurs députés. Sans compter la préparation de son livre sur son expérience au gouvernement, attendu pour le début de l'année prochaine.
La lente ascension de Borloo
Il incarne les valeurs du centre pour 32 % des Français. Mais derrière Bayrou (41 %).
Pour 41 % des Français, c’est François Bayrou (Modem) qui, aujourd’hui, incarne le mieux les valeurs du centre. Mais, selon l’Ifop, son avance est peu à peu grignotée par un autre candidat potentiel à la présidentielle : le président du Parti radical, Jean-Louis Borloo (32 %, soit une hausse de un point par rapport à décembre 2010, de 8 points par rapport à novembre). L’ex-ministre de l’Ecologie est même largement en tête chez les sympathisants UMP (50 % le citent, et seulement 25 % Bayrou).
Une mauvaise nouvelle pour Hervé Morin : lui n’est mentionné que par 7 % des sondés (– 3 points par rapport à décembre), loin derrière… Dominique de Villepin (19 %). Le président du Nouveau Centre, qui réunit samedi ses amis en conseil national extraordinaire à Vincennes, veut néanmoins toujours croire en ses chances. Mais, il le sait, ses troupes ne le suivront pas s’il ne décolle pas dans les sondages d’ici cet automne.
« On ne va pas faire du sous-Bayrou ! »
« On n’a pas fait tout ce qu’on a fait depuis trois ans pour tout bazarder ! On ne va pas faire du sous-Bayrou », prévient ainsi un ministre centriste, plutôt séduit par l’option Borloo. Reste à savoir si ce dernier se lancera dans la bataille présidentielle. « Avec lui, il faut vraiment un décodeur, peste Morin. Vous ne dites pas à l’un “j’y vais” et à l’autre “j’y vais pas”, et le tout en vingt-quatre heures ! »
Pour l’heure, les centristes de la majorité continuent à jouer le jeu du « rassemblement ». Après Borloo, qui a plaidé mercredi pour une « confédération centriste » (autonome), c’est au tour aujourd’hui du Nouveau Centre. Il doit adopter une motion affirmant sa volonté de participer au rassemblement des centristes dans une confédération de partis indépendants. En attendant de répondre à la question qui fâche : quel candidat pour le centre en 2012 ?
Ira, ira pas ? Voilà la question qui agite l’univers politico-médiatique depuis le dernier remaniement et plus encore depuis que Jean-Louis Borloo a annoncé, lors de ses vœux à la presse, la création d’un « comité de liaison permanent » des centristes de la majorité. Chacun y va de son pronostic, mais tout le monde s’accorde, au sein de la majorité présidentielle, pour reconnaître à l’ex-ministre de l’Ecologie un fort potentiel de rabatteur électoral. Et peu importe qu’un récent sondage BVA pour l’Express crédite le président du Parti radical (PR) d’à peine 2 à 5 % d’intentions de vote, ses troupes restent convaincues que leur leader a une partition à jouer en 2012.
Pourtant, rien dans l’attitude de Borloo ne laisse supposer une réelle envie de se lancer dans la course à la présidentielle. D'abord, la percée de Marine Le Pen peut convaincre Sarkozy d'éviter toute concurrence à droite. Ensuite, candidat, Borloo endosserait le costume ingrat de centriste-écolo utile à la victoire de Sarkozy, sans même avoir la garantie d’entrer à Matignon tant la liste d’attente est longue. De Bruno Le Maire, chargé d’élaborer le projet de l’UMP pour 2012, à François Baroin, ministre du Budget, la jeune garde chiraquienne attend de pied ferme l’ouverture des portes de la rue de Varenne. Et si, comme eux, Jean-Louis Borloo caressait encore l’espoir secret d’être promu Premier ministre avant la fin du quinquennat sarkozyste ? « C’est l’ambition de sa vie », confie l’un de ces proches, membre du PR. Effectivement, en y regardant de plus près, tout dans la stratégie du chef du parti valoisien semble indiquer l’attente d’un retournement de situation post-cantonales.
Le scrutin de mars ne passionne pas les foules, l’UMP le sait et le craint. A tel point que la majorité présidentielle s’est d’ailleurs payé le luxe de modifier le code électoral trois mois avant les élections : un candidat devra désormais recueillir 12,5% du nombre des électeurs inscrits, et non plus 10 %, pour accéder au second tour des cantonales.
Le parti majoritaire espère ainsi éviter des triangulaires avec le FN qui lui ont coûté cher aux dernières élections régionales. Mais Borloo de son côté, espère tout autre chose. Même s’il ne prend pas le risque de l’avouer publiquement, « il souhaiterait qu’une défaite aux cantonales conduise Sarkozy à remanier », confesse toujours le même membre du PR. « Borloo croit encore qu’il peut rattraper le coup après les cantonales », renchérit un parlementaire UMP. Et ce n’est pas le calendrier du Parti radical qui prouvera le contraire.
Un congrès, destiné à régler la question de l’émancipation des radicaux par rapport à l’UMP, est prévu pour les 14 et 15 mai prochains, soit un mois et demi après les élections cantonales. Le temps pour Sarkozy de remanier son gouvernement et de nommer Borloo Premier ministre ? De cet éventuel remaniement dépendra la rupture avec la majorité présidentielle. Si l’ancien ministre entre à Matignon, la question de l’émancipation ne se posera plus : difficile d’imaginer un premier ministre chef d’un parti non associé à l’UMP.
Autre élément, le comité exécutif du PR a adopté mercredi un texte qui approuve « sans réserve les démarches entreprises par Jean-Louis Borloo pour nouer des contacts avec l'ensemble des formations centristes, républicaines, sociales et écologistes, en vue de créer une confédération (...) indépendante et loyale ». Borloo tenterait-il d’unifier les différentes mouvances pour être perçu par Sarkozy comme un rassembleur de poids et ainsi décrocher le précieux sésame pour Matignon ?
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