Cette élection législative a été peu relayée dans les médias à cause de l'accident d'avion qui a atteint la Pologne au sommet.
Le parti d'opposition de droite Fidesz (Union civique hongroise) a remporté une écrasante victoire dès le premier tour des élections législatives dimanche en Hongrie, tandis que l'extrême droite a réussi une percée et fait son entrée au Parlement. Sur la base de 99 % des bulletins de vote dépouillés par le Bureau national électoral, le Fidesz totalise 52,77 % des suffrages et est déjà assuré de détenir au moins 206 sièges sur les 386 du Parlement monocaméral. Le premier tour de scrutin a permis de répartir un total de 265 sièges entre les quatre partis représentés.
Il faudra attendre le second tour le 25 avril pour savoir si le Fidesz disposera de la majorité des deux tiers dans la nouvelle Assemblée, ce qui lui permettrait de réviser la Constitution. Son dirigeant, l'ex-premier ministre (1998-2002) Viktor Orban, âgé de 46 ans, a ainsi réussi à prendre sa revanche sur les socialistes et à mettre un terme à huit années dans l'opposition.
L'extrême droite hongroise du parti Jobbik, créé seulement en 2003, a, elle, réussi une percée en atteignant 16,71 % pour son entrée au Parlement national. Le parti, connu pour ses prises de position racistes, antisémites et contre les Roms, améliore donc son score des élections européennes en juin 2009 (près de 15 %). Le Jobbik a remporté "un bon résultat car nous sommes devenus un parti du même poids que le MSZP" (socialiste), s'est réjoui son élu européen Zoltan Balczo à la télévision.
Grand perdant, le MSZP se maintient toutefois à la deuxième place avec 19,29 % des voix, une chute spectaculaire par rapport à ses 43,21 % de 2006.
Dernier arrivé dans l'arène politique, le petit parti de la gauche écologiste LMP, créé en 2009, a réussi, contrairement aux prévisions des sondages, à franchir la barre des 5 % des voix nécessaires pour être représenté au Parlement. Avec une campagne axée sur le mot d'ordre "la politique peut être différente", il a obtenu un succès d'estime de 7,42 % des suffrages.
Les électeurs hongrois ont été moins nombreux à se rendre aux urnes dimanche pour ce premier tour, avec un taux de participation de 64,29 % contre 67,83 % au premier tour des législatives de 2006. Ce scrutin s'était alors soldé par une défaite de justesse du Fidesz à 42,03 %, contre 43,21 % aux socialistes, qui sitôt élus, étaient revenus sur leurs promesses de campagne et avaient ensuite perdues les élections locales.
Depuis le départ des libéraux de la coalition gouvernementale en avril 2009, le pays était dirigé par un gouvernement socialiste minoritaire conduit par un premier ministre technocrate et sans parti, Gordon Bajnai. La Hongrie avait été sauvée in extremis de la faillite en octobre 2008 par un prêt de 20 milliards d'euros du Fonds monétaire international, de la Banque mondiale et de l'Union européenne. Dix-huit mois plus tard, le pays compte parmi ceux dont les finances ont été les mieux assainies grâce à une politique d'économies budgétaires draconiennes, imposée par le FMI et l'UE.
http://www.lemonde.fr/europe/article/20 ... _3214.html