Référendum en Grèce

[vudeloin]

Pour mesurer la mentalité grecque, je me permets juste de rappeler ici la devise du pays

" Eleftheria i Thanatos " ce qui peut se traduire en castillan par " Libertad o morir " ou " la Liberté ou la Mort " pour nous...

Quant à l'hymne national, dithyrambe de 158 strophes, il s'appelle " Ymnos is tin Eleftherian " et constitue le plus long des hymnes nationaux de par le monde pour le texte.
Ce qui veut dire ' Hymne à la Liberté", et traduit par le menu ou presque ( le texte est de 1823) la guerre d'Indépendance face aux Turcs.

[Maximus]

@ vudeloin
Les manifestations grecques sont très intenses, le parlement grec est parfois assiégé avec beaucoup de pression sur les députés.
http://infosdumonde.skynetblogs.be/arch ... le-bo.html

Ce n’est pas ces manifestations qui ont fait bouger l’Europe (qui s’en soucie vraiment ?) mais la possibilité d’action de Papandréou.
Compte tenu de la situation économique, dès que le premier ministre grec prend la parole, toutes les bourses dégringolent…

Dans ce sommet européen, on pouvait avoir le sentiment qu’on cantonnait Papandréou à une sorte de niche en lui promettant un os à rogner s’il se taisait.
Il n’était pas d’accord, il ne pouvait rien dire de plus que dans ses propos du 24 octobre sauf à provoquer une nouvelle crise des marchés financiers.

Pour la Grèce, non seulement, nous n’avons pas été clairs dans les raisons et conditions réelles de son admission dans la zone euro, mais jusqu’à ce sommet européen d’octobre, nous n’avons cessé de gérer la situation avec une légèreté et un optimisme délirant (relire les déclarations de François Baroin)
Compte tenu de nos lourdes erreurs dans cette affaire, nous aurions dû décider une décote de 100% de la dette grecque dès le début de cette crise.
Sarkozy a fait le choix inverse, il a engagé les banques françaises, des placements assurance-vie via retraite ainsi que des fonds de pension…

La décote à 100% de la dette grecque, on risque d’y arriver de toute façon.

[pierrot]

Il y aura demain un vote de confiance au Parlement grec. Deux députées de la majorité socialiste ont annoncé qu'elles ne voteront pas la confiance au gouvernement. De fait, Papandréou perd la majorité au Parlement avec seulement 150 voix potentielles sur 300. Reste la question de la participation de la totalité des parlementaires au vote.

Par ailleurs 5 ministres (dont le n°2 du gouvernement Evangelos Venizélos - ministre des finances) contestent également le projet de référendum et demandent la ratification rapide du plan européen de sauvetage par le Parlement.

Source Le Monde

[vudeloin]

Sans vouloir insister, on ne peut pas forcément dire que nos banques et nos compagnies d'assurance ont été "obligées" de souscrire de la dette grecque.
Pour deux raisons.
Un, parce que, compte tenu de la valeur à laquelle ces établissements peuvent lever leurs ressources ( à 75 % les ressources des banques proviennent de l'épargne à vue non rémunérée des particuliers comme des entreprises ), le rendement des titres grecs ( même à 10 % ) était une bonne affaire.
Deux, parce qu'en cas de défaut, il y a toujours moyen de se trouver garanti avec un CDS ( Credit Default Swap), donc...

Et puis ensuite, les Etats sont toujours prêts à recapitaliser les banques, donc...

La peur de la contagion est tout de même la principale motivation des gouvernants européens, et comme on la sent poindre...

[ligerien]

Peut être que quelque chose m'échappe, mais plutôt que d'effacer une partie de la dette grecque, faisant au passage de gros trous dans les bilans des banques, pourquoi ne pas "caper" drastiquement, avec l'accord de ces mêmes créanciers, les taux d'intérêts appliqués ?
Le budget grec n'était pas terrible depuis quelques années, mais c'est la montée ahurissante des taux d'intérêts, bien au delà des 10%, qui a rendu la situation inextricable.
Caper ce taux à, 1-2-3%..., pendant quelques années, couplé à des mesures réfléchies et efficaces (ne faisant pas plonger le PIB...), n'aurait-il pas été plus productif ?

Si la France voyait ses taux d'intérêts quadrupler, c'est 150 Md€ supplémentaires (intérêts de la dette) qu'il faudrait trouver la 1ère année... (à titre de comparaison, actuellement les recettes fiscales annuelles n'atteignent pas les 300 Md€, le budget de l'éducation nationale, c'est 60 Md€).

Plus généralement, pourquoi emprunter sur les marchés ? On pourrait tout à fait emprunter la même somme auprès de la banque centrale, ce qui ne changerait strictement à la masse monétaire et à l'inflation...

[vudeloin]

Ce ne sont pas de mauvaises idées, ligerien, que tu as là !

Mais, seulement, voilà, envisager deux minutes qu'on puisse restructurer la dette grecque, et se comporter avec celle ci comme avec la situation d'une famille surendettée en exigeant des créanciers d'abord un abandon de créances, ensuite un rééchelonnement de dette, ce n'est pas orthodoxe !

Quant aux emprunts sur les marchés, ils sont obligatoires ou presque depuis janvier 1973 et plus encore grâce à un certain Jacques Delors, du temps où il fut Ministre des Finances...
Dans le monde, les Etats Unis, le Japon et le Royaume Uni continuent de s'endetter auprès de leur banque centrale respective et auprès de l'épargne domestique, pour le solde, en priorité.
L'Euroland a trouvé, un jour, au moment de l'introduction de l'euro, que c'était une bonne idée de privatiser les moyens de paiement en les confiant exclusivement aux Banques et à la BCE et de financer les politiques publiques par le biais des marchés.
Je crois bien que les intentions de départ, en développant le segment obligataire des marchés financiers, était de proposer un produit d'épargne sûr et rentable, matelas rassurant et nécessaire pour capter l'épargne vers le financement de l'économie.
Pas sûr que l'expérience soit probante...

[vudeloin]

La conduite qui a été faite à Papandreou par Merkel et Sarkozy a, apparement, amené celui ci à envisager une autre sortie en appelant, devant les risques de division de son parti, déjà faiblement majoritaire à la Vouli, à la constitution d'un Gouvernement d'Union nationale.

Cette valse hésitation peut d'ailleurs compromettre la tenue du referendum d'autant qu'on ne connaît toujours pas ce à quoi la question posée pourrait ressembler.
Ce qui n'empêche que, même en acceptant le principe du enième plan européen, il est fort probable que la Grèce ne sorte pas encore du marasme dans laquelle les premiers plans européens l'ont d'ores et déjà entrainée.

Affaire à suivre, ne serait ce que pour voir comme les élus de droite, ceux de la Nouvelle Démocratie, vont prendre leur part au débat.

[ligerien]

Le produit d'épargne sûr et rentable se heurte à une réalité, celle de l'accroissement réel de la production.
Si le taux d'épargne dépasse celui de la croissance, cela amène progressivement les détenteurs d'épargne en situation de monopole.
D'autant plus qu'avec un dogme de lutte contre l'inflation, on se prive la dernière soupape pouvant amortir ce déséquilibre...

Pour en revenir à la Grèce, le gouvernement d'union nationale s'il se fait, il ne faudra pas qu'il excède les quelques semaines d'existence, avant de prochaines élections, puisqu'il va très rapidement nourrir le sentiment d'une coalition des socialistes et des conservateurs contre le peuple. Je serais élu conservateur grec, je n'irai pas !
Si les communistes et l'extrême-droite montent lors de ces élections, ce qui est probable, il ne sera pas facile de dégager une majorité dans ce nouveau Parlement grec.

[ploumploum]

Le référendum n'ayant pas lieu, je crois que Papandréou vit en ce 4 novembre ses dernières heures de Premier Ministre...

Le produit d'épargne sûr et rentable se heurte à une réalité, celle de l'accroissement réel de la production.
Si le taux d'épargne dépasse celui de la croissance, cela amène progressivement les détenteurs d'épargne en situation de monopole.
D'autant plus qu'avec un dogme de lutte contre l'inflation, on se prive la dernière soupape pouvant amortir ce déséquilibre...

Pour en revenir à la Grèce, le gouvernement d'union nationale s'il se fait, il ne faudra pas qu'il excède les quelques semaines d'existence, avant de prochaines élections, puisqu'il va très rapidement nourrir le sentiment d'une coalition des socialistes et des conservateurs contre le peuple. Je serais élu conservateur grec, je n'irai pas !
Si les communistes et l'extrême-droite montent lors de ces élections, ce qui est probable, il ne sera pas facile de dégager une majorité dans ce nouveau Parlement grec.

Je ne vous comprends pas... La droite grecque a refilé la crise (gestion douteuse, infos tronquées...)Faudrait peut être qu'ils soient responsables ...
Sinon, pour les sondages, il me semble que l'extrême droite monte

[vudeloin]

L'absence de referendum devrait conduire à l'organisation d'élections anticipées.
Le tout maintenant est de voir ce que peuvent donner les sondages.

Pour mémoire, les forces politiques grecques représentées sont, de gauche à droite, le KKE, la coalition Synapismos, le PASOK, Nea Dimokratia ( effectivement responsable de la situation de la Grèce avant la révélation de la crise ) et le LAOS, parti d'inspiration ultra orthodoxe.

Les Verts n'ont pas de représentation parlementaire, et le parti DIKKI a également disparu du Parlement.
Un mouvement d'extrême droite d'inspiration néo nazie rencontre, comme je l'ai dit, une certaine audience ces temps derniers, le parti Chrysi Avyi, ou Aube d'Or ( les Anglais traduisant par Goiden Dawn puisque le grec Chrysi signifie jaune, doré...)

Probable que les deux partis principaux n'aient pas forcément la cote ces temps derniers...