A priori on devrait donc aller vers une partielle. Pour mémoire, Philippe Séguin n'était plus député à sa nomination en 2007 (il ne s'était pas représenté en 2002).
Nicolas Sarkozy ne fait pas courir un grand risque à la gauche en envoyant Didier Migaud à la cour des comptes. Depuis 1997, ses réélections, au second tour, furent confortables: 29 630 voix (62,97 %) en 1997, 27 983 (60,89) en 2002, 31 725 (62,76) en 2007.
C'est pourtant au départ un miraculé électoral. Elu en 1988 à 36 ans, face au puissant maire RPR de l'Alpe-d'Huez Jean-Guy Cupillard, l'une des pièces maîtresses du dispositif Carignon, il a échappé à la vague bleue en 1993: 24 950 (52,45) contre 22 618 pour Cupillard. En fait, paradoxalement, ces législatives ont donné le coup d'envoi de l'érosion électorale d'Alain Carignon et de ses alliés.
Consciemment ou non, la droite a laissé Migaud s'installer dans cette circonscription en présentant contre lui, entre 1997 et 2007, des candidats considérés par de nombreux observateurs locaux comme des seconds couteaux. Il faut dire qu'elle manque de points d'appui. Dans cette circonscription, qui n'est pas concernée par le redécoupage Marleix, elle détient des cantons dans l'ouest et le sud, sur les hauts plateaux du Vercors et dans le Trièves, mais ceux-ci restent peu peuplés. La gauche est favorisée dans le nord, qui recouvre des communes du sud de l'agglomération grenobloise et de la vallée industrielle de la Romanche (plus de détails:
http://www.atlaspol.com/RHAL/isere.htm.
Maintenant la question des candidats va se poser.
Le PS peut représenter la suppléante, mais celle-ci reste peu connue. Il peut se tourner vers Christophe Ferrari, le nouveau maire de Pont-de-Claix, qui arraché cette commune populaire de la banlieue grenobloise au PCF en 2008. A moins qu'il joue la sécurité avec Christian Pichoud, conseiller général de Bourg-d'Oisans et président du comité départemental du tourisme, l'un des hommes de confiance du président du conseil général André Vallini.
Les écolos vont se jeter dans la bataille avec délice. Cette circonscription où passe la très contestée et inachevée autoroute A51 est l'un de leurs champs de bataille préféré. Ils pourraient présenter Catherine Brette, conseillère générale verte de Fontaine-Seyssinet, ou le conseiller régional vert Gérard Leras, opposant de longue date à l'A51.
Le Front de gauche sera très certainement présent.
A droite, le meilleur candidat semble être Fabrice Marchiol, le jeune maire UMP de La Mure, qui a réussi, en 2001, à conserver à droite ce fief ouvrier.
Au-delà de cette élection, le retrait de Didier Migaud va redistribuer les cartes au sein d'un PS hégémonique depuis dix ans dans le sud du département. Maire de la petite banlieue résidentielle Seyssins, il était surtout président de la communauté d'agglomération de Grenoble-Métropole (La Métro), l'une des structures les plus puissantes du département, avec la ville de Grenoble, détenue par Michel Destot, et le conseil général, présidé par André Vallini.
Manu