Cet été, j'avais déjà regardé ce département, et mon analyse avait suscité d'intéressants commentaires (
http://artisans-politologues.blogspot.com/2010/08/le-redecoupage-marleix-en-lozere.html).
Il sera tout d'abord intéressant d'analyser le comportement des électeurs dans les départements passant à la circonscription unique. Les Etats-majors prendront cela aussi en compte, un département étant plus facilement "basculable" avec un seul député que deux.
A l'époque, je tablais sur l'exfiltration d'un des deux députés vers le Sénat, mais notre ami Zimmer nous indique que Jacques Blanc devrait se représenter. Pour l'UMP, l'hypothèse Saint-Léger serait la moins favorable.
1) parce qu'avec ses 53,61 % de 2007, il est plus fragile que Pierre Morel
2) parce qu'il s'est cassé les dents sur la mairie de Mende aux dernières municipales
3) parce qu'il n'est pas sûr que les électeurs de l'ancienne 2e circonscription, la plus solide pour la droite mais aussi la plus rurale, soient enclins à donner leur suffrage à un élu ayant "abandonné" son village pour s'implanter dans la préfecture.
Même s'il est justifié par la démographie (les deux anciennes circonscriptions avaient chacune à peu près autant d'électeurs que le canton de Voiron, dans l'Isère), ce redécoupage était politiquement bien pratique, les risques de basculement de la 2e circonscription s'avérant très forts en 2012.
Alors que le sud du Languedoc-Roussillon se varise lentement, les marges sud du Massif central semblent rosir: gain d'un siège aux sénatoriales de 2008 par le PRG dans le Cantal, vague rose aux municipales en cantonales de 2008 dans l'Aveyron... En Lozère, la gauche tient désormais la préfecture, la sous-préfecture (mais depuis longtemps, Florac se situant dans le quart sud-est rouge et protestant du département) et une ville d'importance, Langogne.
Sans compter les éventuels impacts de la recomposition centriste actuelle. Depuis la disparition de l'ancien député-maire UDF de Mende, Jean-Jacques Delmas, qui avait réussi à capter les voix bayrouistes, cet électorat semble orphelin. Le passage à gauche de son ancien canton de Sainte-Enimie, pourtant fief de la droite indépendante, lors d'une récente partielle, en témoigne.
Je met cependant de côté les résultats du second tour des régionales. Le contexte régional a beaucoup joué dans ce scrutin, et la Lozère était davantage fréchiste (autant que "blanchiste") que socialiste.
Bref, une surprise ne serait pas impossible en 2012
Manu