Les législatives en Corrèze

[SALVAT]

Jironi nous interpelle sur notre connaissance du processus de désignation de ses candidats par le PS : je l'en remercie.
Mais il conclut par la probable demande d'investiture par F. HOLLANDE et là, je suis surpris, car une telle sollicitation de la part du candidat à la présidentielle signifierait son doute à l'emporter et une recherche de sa part à s'assurer un repli.
J'ai la faiblesse de croire F. HOLLANDE doué de bon sens.
Et, pour moi, le ticket gagnant passe par la candidature du maire de Tulle en titulaire. A défaut, la partie est certes jouable mais n'est pas gagnée d'avance.
Bertrand SALVAT

[jironi]

C'est le problème de la parité ... Deux circonscriptions, il faudrait un titulaire sur l'une et une titulaire sur l'autre.
Mais bon ...

[pierrot]

Non, bien sûr qu'Hollande ne sollicitera pas d'investiture. En cas de défaite, hypothèse qu'il n'a pas le droit d'envisager publiquement, il restera président du CG de Corrèze comme suggéré par Athuros. Je ne pense pas qu'il demanderait au candidat investi de se désister. La suite de sa carrière politique (si suite il y a dans cette hypothèse), ne passerait pas par cinq nouvelles années à attendre sur les bancs du Palais Bourbon. Ségolène Royal a fait de même en 2007. Cette année, il y aura en plus les choix de non-cumul, de représentation de la diversité et de parité qui poseront déjà assez de problème aux investitures socialistes.

A mon avis ce processus de désignation des candidats PS pour 2012 et ses suites (toutes les investitures initiales seront elles respectées? quid des négociations ultérieures avec les alliés ?) seront à suivre de près.
D'ailleurs, attention à ne pas trop nous recroqueviller sur nos vieux réflexes d'habitués des pratiques cumulardes en France ("le ticket gagnant passe par la candidature du maire de Tulle en titulaire"). Je suis le premier à évaluer bien des situations locales à l'aune de cette grille de lecture vieille comme le scrutin législatif majoritaire, mais les temps peuvent changer. Si le PS a vraiment la volonté politique d'aller au bout de sa démarche (ça reste à prouver), on peut assister à un certain bouleversement des pratiques et à un renouvellement des têtes avec des résultats inattendus (dans un sens comme dans l'autre). Ce sera beaucoup plus ardu dans un contexte difficile comme une défaite présidentielle mais peut-être payant quoi qu'il arrive à moyen terme.
Je ne suis pas sûr qu'au global (à l'échelle du pays) le PS soit perdant à sacrifier quelques notables masculins ou affronter quelques dissidences ici ou là. Si le parti va au bout cette fois, la droite sera obligée de suivre en 2017, mais de son côté ce sera bien plus difficile. La discipline d'appareil est moins forte, le Divers Droite est un animal fort répandu dans nos campagnes, et la gauche aurait un coup d'avance (avec déjà des sortants non cumulards) et pourra en tirer un double bénéfice.
Ne pas oublier non plus que 2012 n'est que deux ans avant 2014 ( :oops: ), et que des titulaires élus en 2012 peuvent conquérir des mairies en 2014 et, cumul des mandats oblige, laisser le siège aux suppléant( e)s. Des députés élus en 2012 peuvent libérer des places de maire pour 2014… Ca peut faire partie du deal pour les tickets.

[Jean-Philippe]

attention à ne pas trop nous recroqueviller sur nos vieux réflexes d'habitués des pratiques cumulardes en France

J'avoue que je me suis fait avoir en pensant que Hollande pourrait être candidat à un nouveau mandat parlementaire en cas de défaite.
Je suis tout à fait d'accord avec le reste : en cas de victoire, il y aura bon nombre de relatifs inconnus (en tout cas loin du profil du baron local), ce qui risque de désavantager la droite qui devrait pourtant penser à son renouvellement (quand elle essaye et qu'elle perd, elle change souvent de cheval, ce qui n'est pas une bonne stratégie).

[vudeloin]

On pourrait d'ailleurs poser la question dans l'autre sens : en cas de défaite lors de la présidentielle, Sarkozy il fait la dolce vita tout de suite avec Carla et Giulia ou il se présente aux législatives à Neuilly - Puteaux pour sauver la droite ?
Et pousser dehors la pauvre Joelle Ceccaldi Raynaud, grande lectrice du Canard ?
A moins que Jean Christophe Fromantin ne lui barre la route...

[stephed]

Lionel jospin ne s'etait pas représenté en haute-garonne en 2002 mais je crois que Jacques Chirac oui en correze en 1988 aprés leurs défaites. Comme quoi il n'ya pas de régle absolu.

[Athuros]

C'est une chose de revenir à l'assemblée après avoir échoué dans sa tentative de devenir président ; c'en est une autre d'y revenir après avoir occupé l'Elysée (on peut imaginer le coup que doit prendre l’ego). Le seul point de comparaison est alors VGE.
Il était redevenu député, mais pas dès 1981. Il avait attendu 1984 et provoqué une législative partielle en poussant son successeur à démissionner.

[pierrot]

On dérive un peu des législatives en Corrèze, mais VGE serait le contre-exemple total qui devrait dissuader définitivement Sarkozy d'imaginer un retour à l’Élysée en cas de défaite en 2012. 30 ans après, je suis certain que l'ex n'a toujours pas compris le sens de l'Histoire et considère encore que sa défaite de 1981 est une anomalie provoquée par Chirac. Jusqu'en 2002, il avait encore l'espoir de retrouver un jour ce poste dont il avait injustement été privé. Même après, il se voyait encore président de l'Europe, seul poste à sa mesure.
Ses 20 premières années de carrière brillantes, son intelligence reconnue, ses capacités de visionnaire ont été beaucoup plus entachées et éclipsées par ces 30 années pathétiques que par son septennat sur lequel l'Histoire ne porte pas un si mauvais regard que ça (tout au moins le début) ou que par sa défaite de 1981.
Plus que la Dolce Vita avec Carla et Giulia, je pense qu'un Sarkozy battu partirait faire du fric dans le monde du Business qui l'attire tant.

[Athuros]

Je ne trouve aucune confirmation sur internet, mais j'ai appris que les militants de la circonscription de F. Hollande n'étaient pas appelés à désigner un candidat demain soir 1er décembre.
La circonscription serait gelée jusqu'au 6 mai.
C'est assez étonnant car, comme soulevé plus haut, ça revient pour F. Hollande à envisager publiquement une défaite aux présidentielles, et certainement à renoncer au non cumul auquel Sarkozy ne devrait pas toucher s'il est réélu.

[Jean-Philippe]

Assez étonnant car il serait plus malin de désigner quelqu'un dès maintenant, quitte à ce qu'il s'efface en cas de défaite de Hollande.