Eric a écrit:Il se peut que quelques électeurs de Montebourg ou de Royal ne se déplacent plus, mais ils devraient être largement minoritaires et très largement compensés par tous les amis, voisins et collègues de ceux qui sont allés voter dimanche dernier et qui seront rassurés et renseignés sur les modalités de vote.
Je suis d'accord sur ce point. Et j'ajouterai que le battage médiatique autour des résultats depuis dimanche et des 2,5 millions de votants auront probablement un effet sur la participation du second tour. Certains ont l'impression que quelque chose d’important s'est joué sans eux. Le message d'une primaire ouverte à tous que les organisateurs essayaient avec plus ou moins de réussite de faire passer dans l'opinion, à travers des encarts publicitaires, des tracts, des appels ... est aujourd’hui beaucoup plus largement passé dans la population.
C'est pourquoi quand je listais plus haut les spécificités de ce scrutin qui empêchaient toute extrapolation à partir des chiffres du premier tour, le premier point que j’avais mis en avant était le renouvellement très important du corps électoral entre les deux tours et la réserve énorme de voix pour les deux candidats. Je persiste : ils n'ont pas à compléter leur score du premier tour de 12 % pour l'un ou de 20 % pour l'autre, mais bien à se construire une majorité dans un autre cadre. Dans ce contexte, la course à l'échalote derrière les 17 % de Montebourg serait mon avis une erreur stratégique.
En revanche, il ya en a un qui a tout intérêt à s’intéresser de très près à ses propositions et aux 450 000 voix qu’elles ont regroupées, c'est Jean Luc Mélenchon. Car le score de Montebourg prouve clairement qu'il y a un vrai espace politique pour un autre discours à gauche. Eva Joly ne l’occupera pas, Laguiller et Besancenot ne seront pas là et remplacés par des candidats moins armés médiatiquement, il y a une un gros coup à jouer pour lui : plus que tous les sondages, l'attente exprimée dans une partie de l'électorat de gauche démontre qu'il peut, avec une bonne campagne, espérer un score à deux chiffres. Pour Aubry ou Hollande, le rassemblement de ce côté-là se posera plutôt au soir du premier tour fin avril.