Élection législative partielle dans la 1ère circo de l'Isère

[Stéphane]

Le playbook du jour (lien) donne plusieurs informations sur cette élection partielle.

Voila à mon sens un parfait résumé du contexte et des enjeux de la désignation du candidat de gauche pour cette partielle.

[lafayette43]

Cette élection partielle est loin d'être gagnée pour la gauche et LFI a plus à perdre qu' à gagner sans parler d'Eric PIOLLE , maire de GRENOBLE , qui voit se profiler des élections municipales à problèmes ... il n'y avait pas eu de liste commune en 2020 avec le P.S et la bataille pour la présidence de la Métropole a été épique et c'est un dissident socialiste qui la préside .
Quant au réequilibrage à l'ASSEMBLEE entre PS et LFI , c'est un fait .... Melenchon a fait ejecter les 5 contestataires et a fait un beau cadeau aux écologistes tandis que 5 députés socialistes anti-NFP siègent eux au sein du groupe LIOT ( avec l'onction de C.DELGA ) ... ce qui fait 71 versus 71 dans l'alchimie de ces grands stratèges !!!!..... c'est sûr que Olivier FAURE y joue sans doute le controle du PS ..... mais LFI a aussi beaucoup à perdre en cas de perte de ce siège ( O.VERAN ou autre )

[newritture]

En vérité, je ne suis pas sûr qu'Éric Piolle soit perdant si LFI perd. Certes, Les Écologistes soutiennent fortement Lyes Louffok (en réalité pour que LFI soutienne tout aussi fortement leur candidate à Boulogne-Billancourt), mais Piolle a tout intérêt à ce que ses partenaires de gauche soient faibles alors que les négociations pour les municipales commencent.
Si LFI devait perdre cette circonscription, leurs prétentions sur la liste LÉ-LFI (PCF ?) de 2026 seront forcément moindres. Et ils ne pourraient pas tenter d'imposer une tête de liste insoumise (il faut se rappeler que Éric Piolle ne se représente pas).
Après si le score du PS est trop haut, ça devient effectivement un problème pour les écologistes qui pourraient se voir concurrencer, après des séquences très compliquées (présidence de la Métropole mais aussi sénatoriales).
Le score idéal pour Piolle et ses proches serait que le PS et LFI se neutralisent.

[lafayette43]

En question subsidiaire , je me demande quel peut être l'impact sur cette partielle de l'élection surprise de JEREMIE IORDANOFF au poste de vice-président de l'Assemblée il y a juste une semaine grace à la discipline du NFP ( 180 voix ) ..... il est député de la 5 ème circonscription de l'ISERE qui enserre littéralement la 1ère ....il doit bien y avoir quelques porosités ou effets de bordure ... ne serait ce qu'au travers de la METROPOLE ...

[Fabien]

Cette circonscription très hétérogène à tout point de vue (géographique, sociologique, et politique) englobe la moitié nord-est de la ville de Grenoble, la plupart de ses banlieues situées dans la vallée du Grésivaudan, sur les contreforts de Chartreuse, et le village du Sappey-en-Chartreuse. Seul point commun: une très forte proportion de diplômés de l'enseignement supérieur, ce qui en fait un terrain très défavorable pour le RN. Par ailleurs, la préfecture de l'Isère abrite une population plutôt jeune, avec une assez forte population immigrée et est assez mélangée au niveau des revenus, même s'il n'y a pas de quartiers très riche. Les banlieues sont, à l'exception de La Tronche relativement mélangée, très aisées et plutôt, voir franchement âgées. Cas particulier, le charmant village du Sappey est aisé... mais à faible proportion de personnes âgées.
De façon assez logique, comme la plupart des grandes villes universitaires, Grenoble penche nettement à gauche, de même que Le Sappey désormais, alors que les banlieues votent très largement pour le bloc macronie-LR (La Tronche, là encore, étant plus équilibrée mais tout de même plutôt à droite).
Notons qu'il s'agit de l'équilibre politique actuel, qui a beaucoup varié au fil du temps. Au moment de son découpage, appliqué pour la première fois en 1988 (il me semble qu'elle n'a pas été retouchée en 2012), Carignon régnait sur Grenoble, et entre la coupure de la ville-centre et l'adjonction de communes bien à droite, il s'agissait à l'évidence d'en faire un bastion conservateur. Cela a fonctionné un temps, elle est même restée à droite en 1997. En 2007, Carignon tente son grand retour, contesté par une partie de son camp, et essuie une déroute historique. Ce qui pouvait passer pour un accident révèle en fait une évolution plus durable, puisque la socialiste Geneviève FIORASO garde la circonscription en 2012. Son suppléant passé macroniste, Olivier VERAN, l'emporte en 2017, puis est réélu assez largement en 2022. Il est finalement battu en 2024, d'assez peu, et cette fois en triangulaire et non en duel.
L'électorat de classes moyennes supérieures urbaines, diplômées et aisées, politiquement au centre-gauche, fera pencher la balance d'un côté ou de l'autre, de même que le degré de démobilisation des quartiers populaires. Une chose est sûre: la gauche ne pourra pas cette fois compter sur une triangulaire, le second tour devrait très probablement l'opposer seule à la Macronie, comme en 2022. Le PS peut faire valoir que vu le profil de la circo, son étiquette y serait plus porteuse que celle de la FI. Osera-t-il pour autant maintenir sa candidature contre le jeune candidat insoumis, qui a donc déjà le soutien des écologistes qui tiennent la mairie de Grenoble? Il peut le faire sans grand risque d'élimination de la gauche... sur le papier, et en assumant le rôle ingrat du diviseur!

[stephed]

C'est à dire que c'est toujours la même chose: le candidat LFI est un bon candidat..de 1er tour.
Après au 2ème, si ce n'est pas face au RN dans une circonscription très urbaine, ça va être plus compliqué d'autant qu'il n'a pas le profil d'un candidat qui performe sur un électorat de partielle, parachuté et inconnu dans la circonscription, et d'autant plus que l'électorat LFI n'est déjà pas le plus civique sur une partielle.

[ligerien]

Il ne faut pas exclure un 2e tour PS-LFI.
Pour mémoire, aux européennes le PS y était en tête avec 21.
Renaissance à 17, suivie du RN.
LFI et les écolo à 13 et 12.
Veran, sortant, avait sur performé en juin, mais avec un bulletin PS, le soutien sans participation du RN, il perdra sur sa gauche.
A voir l'offre politique entre Veran et le RN, avec Barnier au pouvoir, on peut avoir un vote utile de droite quitter Veran.

[stephed]

Il est certain que si la candidate PS arrivait à se qualifier au 2ème tour, cela serait ensuite une autoroute au 2ème tour comme pour la partielle de l'Ariège en 2023.
Mais je n'y crois guère au vu du profil de la circonscription: urbaine, jadis taillée sur mesure pour la droite et Alain Carignon, beaucoup plus partagée désormais du fait de la gentrification de la partie de Grenoble qui la compose etc.
Ce qui fait que, contrairement à l’Ariège, la candidate PS n'a pas ici l'image d’être la seule à pouvoir empêcher l'élection d'un LFI et que tout autre vote que sur sa candidature est un vote perdu.

[Emeric]

https://x.com/olivierveran/status/1853899269570281592

Olivier Véran annonce sur son compte X qu'il ne sera pas candidat !

[SALVAT]

On l'avait connu davantage "engagé"....
Mais le courage politique n'est pas sa qualité première

Olivier Véran ne sera pas candidat : “Il est temps pour moi de prendre du recul"
Il soutient la candidature de Camille Galliard-Minier, son ancienne suppléante et députée à l'époque où il exerçait au Ministére de la Santé !...il la couvre de compliments pour l'occasion...."cours camarade" en quelque sorte !!!

Conclusion bizarre
“J’ai fait de la politique parce que j’aime les gens, j’ai énormément appris à leur contact".
" Ce n’est pas un adieu. De toute façon, en politique, « jamais », ça veut dire « pas tout de suite ».

Le journaliste du Dauphiné a parfaitement compris ” Une façon de laisser la porte ouverte"…

Somme toute, cet opportuniste estime que le moment n'est pas idéal...pour les couleurs macroniennes, et, sur son arbre perché, attend que "son espoir dise de bonnes choses", pour pasticher une célèbre citation grecque ....
Je parierais que ce sera sous l'étiquette socialiste, une fois actée la réconciliation ....
Pas très glorieux.
Bertrand SALVAT