Élections législatives de 2024 en Autriche

[ploumploum]

Ce 29 septembre se tiennent les législatives en Autriche. Les électeurs sont appelés à renouveler les 183 sièges du Nationalrat, la chambre basse du Parlement.

Rappelons que depuis décembre 2021, c'est le conservateur Karl Nehammer (OVP) qui est le Chancelier. Il l'est devenu après une crise politique majeure ayant écarté l'ex-"enfant prodige" Sébastian Kurz (empêtré dans une affaire de corruption) qui est arrivé au pouvoir en 2017 avec une coalition avec l'extrême-droite FPO puis avait, à l'issue des élections anticipées de 2019, conclu un accord (inédit) avec les Verts
Une coalition qui s'est maintenue jusqu'ici.


Principaux résultats de 2019

Inscrits : 6,397 millions
Votants : 4,835 millions / 75,59 %

OVP (Parti Populaire Autrichien/ droite PPE) : 1,789 million / 37,49 % / 71 sièges
SPO (Parti Social-Démocrate Autrichien/ soc-dems S&D) : 1,012 million / 21,18 % / 40 sièges
FPO (Parti de la Liberté Autrichien/ extrême-droite PfE) : 773 000 voix / 16,17 % / 31 sièges
GRUNE (Verts) : 664 000 voix / 13,90 % / 26 sièges
NEOS (Libéraux / Renew) : 387 000 voix / 8,10 % / 15 sièges

Réalisé dans le contexte du scandale de l'Ibizagate, le scrutin avait été marqué par la large victoire de l'OVP, le très fort recul du FPO (-9,8 pts) mais également par le tassement des sociaux-démocrates (-5,5 pts) et le retour des Verts après la déroute historique de 2017.


Comme en 2019, le scrutin de cette année intervient quelques semaines après les européennes qui ont vu le FPO l'emporter.

Et l'extrême-droite pourrait de nouveau l'emporter même si les derniers sondages ne leur sont plus autant favorables qu'il y a quelques mois.
Le FPO est ainsi crédité de 26 à 29 % contre 23 à 25 % pour l'OVP.
Le SPO, malgré 7 années d'opposition, navigue autour des 20-21 %.
Autre incertitude pour la 4ème place puisque les libéraux de NEOS sont donnés à 8 à 12 % et GRUNE : 8 à 10 %

Enfin plus bas, il y a également un peu de suspens pour le BIER (Parti de la Bière, historiquement satirique, antifasciste, contestataire) et le KPO (communistes) qui naviguent chacun autour des 3-4 % alors que le seuil d'élection au Nationalrat est à 4 %

Il est assez probable que le maintien de l'OVP à la chancellerie passe par une coalition ou du moins un accord tripartite.

[Eco92]

Un article sur le Parti de la Bière, qui tente en effet d'entrer au Parlement, ce qui nécessite une conversion à la politique sérieuse, ce qui est complexe https://www.mediapart.fr/journal/intern ... it-mousser

Avec leurs reflux dans les pays de l'ouest, les verts (qui avaient disparus de l'assemblée il y a deux élections, et sont au gouvernement dans une coalition avec les conservateurs depuis la dernière) sont aussi assez inquiet sur leur représentation.7

A suivre ce soir.

[ploumploum]

Premier exit poll :

FPO : 29,1
OVP : 26,2
SPO : 20,4
NEOS : 8,8
GRUNEN : 8,6

BIER et KPO en dessous des 4 %

[ploumploum]

Les premières remontées confirment la victoire historique de l'extrême-droite avec plus de 29 % des suffrages.

OVP : 26,3 %
SPO : 21 % (nouveau plus bas historique)
NEOS : 9 %
GRUNE : 8,3 %

En termes de sièges, ça donnerait :
FPO : 57 (+26)
OVP : 52 (-19)
SPO : 41 (+1)
NEOS : 17 (+2)
GRUNE :16 (-10)
https://www.derstandard.at/story/300000 ... hl-2024-im

Pour la première fois, le total des deux "grands" OVP et SPO ne dépasse pas les 50 % des voix mais en sièges, ça conserverait de peu la majorité absolue (93 sièges sur 183). A voir si les sociaux-démocrates sont prêts à être cette fois-ci les partenaires juniors de cette combinaison qui a longtemps gouverné le pays...

[ploumploum]

Les résultats quasi-définitifs (il reste environ 200 000 bulletins du vote postal à dépouiller) sont tombés tard hier soir et donnent :

FPO : 29,2 % / 58 sièges (+27)
OVP : 26,5 % / 52 sièges (-19)
SPO : 21,0 % / 41 sièges (+1)
NEOS : 9,0 % / 17 sièges (+2)
GRUNE : 8,0 % / 15 sièges / (-11)

KPO : 2,3 %
BIER : 2,0 %

https://www.bundeswahlen.gv.at/2024/nr/index.html

Outre la performance historique de l'extrême-droite, notons celle également des Libéraux de NEOS qui obtiennent leurs meilleurs scores en voix comme en sièges.
Quant aux Verts, sans subir la déroute de 2017, ils payent semble t-il la participation au Gvt et obtiennent un score équivalent à ce qu'ils avaient dans les années 90.

[metre3]

Bonjour

50 000 inscrits de moins en 5 ans, est ce une démographie déclinante ou une MAJ sévère des listes ?

L'option la plus probable c'est OVP + SPO ou avec un 3° larron NEOS ou GRUNE ?

Merci

[newritture]

À noter que les Verts ont aussi eu une campagne des européennes très compliquée avec une tête de liste jeune activiste climat issue de la société civile et qui avait dû faire face à de nombreuses révélations (fortes critiques dans le passé des Verts, tentative de créer un nouveau parti / de siéger avec la gauche radicale au Parlement Européen, révélations sur sa vie privée et amoureuse...). Finalement le score avait, dans ce contexte et dans celui d'un reflux généralisé du vote écologiste en Europe occidentale, été mauvais, mais pas tant que ça.

[Udo Waldmann]

Avec les votes par correspondance :
FPÖ : 28.9% (+12.7%) / 1 403 497 voix (+630 831) / 57 élus (+26)
ÖVP : 26.3% (-11.1%) / 1 277 949 voix (-511 468) / 51 élus (-20)
SPÖ : 21.1% (-0.1%) / 1 011 868 voix (+13 885) / 41 élus (+1)
NEOS : 9.1% (+1.0%) / 442 544 voix (+55 420) / 18 élus (+3)
GRÜNE : 8.2% (-5.7%) / 397 679 voix (-266 376) / 16 élus (-10)
KPÖ : 2.4% (+1.7%) / 115 695 (+82 959)
BIER : 2.0% (+1.9%) / 97 804 (+92 858)

Fort recul des deux partis de la coalition sortante, l'ÖVP fait son 3e pire score (après 25.6% en 2008 et 24.0% en 2013) et les Grünen n'avaient pas fait un si mauvais score depuis 1999 (hors 2017, où ils avaient fait 3.8% mais 4.4% pour la liste dissidente).

Le FPÖ est le seul gros bénéficiaire de la situation, réalisant son meilleur score (les précédants étant 26.9% en 1999 et 26.0% en 2017), et égalant celui de l'extrême-droite (18.0% en 2008, avec 11.0% pour le BZÖ de Haider).

Malgré 5 ans dans l'opposition et le recul des Grünen, le SPÖ fait (de peu) encore moins en exprimés, alors que c'était leur pire score. Meilleur score historique pour NEOS, mais le bénéfice semble faible par rapport aux voix perdues par l'ÖVP.

Les meilleures progressions, derrière celle du FPÖ, sont finalement pour les absents du futur Nationalrat : le KPÖ (il faut remonter à 1962 pour les voir à un tel niveau) et le BIER, qui restent toutefois finalement assez loin de la barre des 4%.

Pour la formation du gouvernement, l'ÖVP semblait ouvert à des négociations avec le FPÖ, mais sans Kickl, qui n'est pour l'instant pas décidé à céder (et dans les alliances ÖVP-FPÖ précédentes, c'était l'ÖVP qui était le partenaire principal).
Théoriquement, ÖVP + SPÖ ont la majorité, mais d'un seul siège, et le SPÖ est partagé entre recentrage et cap à gauche. Le plus sûr serait de trouver un troisième larron, les Grünen et l'ÖVP ne semblent pas très chaud pour renouveler l'alliance, NEOS pourrait alors entrer pour la première fois dans un gouvernement.

[Eco92]

Le parlement autrichien a élu à sa présidence Walter Rosenkranz, du FPÖ, selon la tradition non écrite qui veut que ce poste - a priori le deuxième dans l'ordre protocolaire salon Le Monde (du coup le président est après ? Car j'imagine que le 1er est le PM ?) - aille au plus gros groupe de la chambre. Il a obtenu 100 voix sur les 183 député, seuls les verts se sont officiellement opposé à sa nomination (même si un certain nombre d'autres élus n'ont pas voté pour lui puisque les verts n'ont que 16 élus). Il était aupparavant un des trois Défenseur des droits (nommé par les partis), juriste se disant attaché aux règles, même s'il est très raccord avec le ligne du FPÖ.

Par contre suite au début des discussion, le président (écologiste) Alexander Van der Bellen a constaté que le FPÖ n'avait pas la capacité de fomer un gouvernement et a confié aux conservateurs du Parti populaire autrichien (ÖVP) le travail de former le futur gouvernement, le premier ministre sortant Karl Nehammer a annoncé travailler à un gouvernemenrt avec les sociaux-démocrates, et un tiers parti, a priori les libéraux de NEIS.

https://www.lemonde.fr/international/ar ... _3210.html

[ploumploum]

Le parlement autrichien a élu à sa présidence Walter Rosenkranz, du FPÖ, selon la tradition non écrite qui veut que ce poste - a priori le deuxième dans l'ordre protocolaire salon Le Monde (du coup le président est après ? Car j'imagine que le 1er est le PM ?) - aille au plus gros groupe de la chambre. Il a obtenu 100 voix sur les 183 député, seuls les verts se sont officiellement opposé à sa nomination (même si un certain nombre d'autres élus n'ont pas voté pour lui puisque les verts n'ont que 16 élus). Il était aupparavant un des trois Défenseur des droits (nommé par les partis), juriste se disant attaché aux règles, même s'il est très raccord avec le ligne du FPÖ.

Par contre suite au début des discussion, le président (écologiste) Alexander Van der Bellen a constaté que le FPÖ n'avait pas la capacité de fomer un gouvernement et a confié aux conservateurs du Parti populaire autrichien (ÖVP) le travail de former le futur gouvernement, le premier ministre sortant Karl Nehammer a annoncé travailler à un gouvernemenrt avec les sociaux-démocrates, et un tiers parti, a priori les libéraux de NEIS.

https://www.lemonde.fr/international/ar ... _3210.html

Non le Président de la République est naturellement le 1er dans l'ordre protocolaire (c'est lui le chef de l'Etat...).

Il était aupparavant un des trois Défenseur des droits (nommé par les partis), juriste se disant attaché aux règles, même s'il est très raccord avec le ligne du FPÖ.

C'est un des poids-lourds du parti : candidat à la présidentielle de 2022, ancien président du groupe parlementaire...

juriste se disant attaché aux règles, même s'il est très raccord avec le ligne du FPÖ.

Pardon, mais je ne comprends pas cette opposition amenée par le "même si " ?

Par contre suite au début des discussion, le président (écologiste) Alexander Van der Bellen a constaté que le FPÖ n'avait pas la capacité de fomer un gouvernement et a confié aux conservateurs du Parti populaire autrichien (ÖVP) le travail de former le futur gouvernement, le premier ministre sortant Karl Nehammer a annoncé travailler à un gouvernemenrt avec les sociaux-démocrates, et un tiers parti, a priori les libéraux de NEIS.
https://www.lemonde.fr/international/ar ... _3210.html

On attend la réaction de notre NFP national sur le "coup de force" de ce Président de centre-gauche qui ose squizzer le premier parti du pays...

P-S : un brin d'ironie je précise, il s'agit d'éviter des réactions outrancières de certains ici, sachant que sur le papier (et comme pour E.Macron...), Van der Bellen respecte à la lettre la Constitution autrichienne