Sondage sur ce qu'attendent les catholiques de l'élection

[Jean-Philippe]

Ce sondage de l'Ifop a été fait à partir d'un échantillon de 563 personnes se déclarant catholiques pratiquants (environ 15% de la population) extrait d’un échantillon national de 3840 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Parmi ces 3840 sondés, 1005 personnes représentatives de la population forment un échantillon grand public. Cette enquête a été réalisée en mai juin et juillet, mais n'est publiée que maintenant.

Tout d'abord, le stéréotype du catholique pratiquant est respecté : une femme, plus âgée que la moyenne, penchant fortement à droite (29% penchent à gauche, 10 pour le Modem et 58 à droite contre respectivement 50, 7 et 33%.
Au 1e tour, Royal n'avait obtenu que 9% des pratiquants contre 41 pour Sarkozy (17 pour Bayrou et 8 pour le Pen).

Pour 46% d'entre eux, la liberté de choisir son école est importante comme critère du vote de 2012 (23 de moyenne). Autres critères où ils tranchent avec le reste de la population (en y accordant sensiblement plus d'importance) : l'action de la France en Europe, la politique familiale, la fin de vie et l'euthanasie, la bioéthique et l'aide aux pays pauvres.

Voici le lien pour accéder au sondage complet : http://www.la-croix.com/Actualite/S-informer/France/Sondage-IFOP-AFSP-sur-le-vote-des-catholiques-pratiquants-_NG_-2011-09-12-710397

[Relique]

Moi qui pensais que les instituts de sondage n'étaient pas autorisés à demander aux français leur religion, je suis coi devant ce sondage qui ne veut pas dire grand-chose... Faisons-nous de tels sondages sur les disciples de sartre, de bourdieu, de kant ou de nietzsche ? Alors pourquoi sur les disciples des curés, personnes respectables mais bien moins... éclairées.

[Jean-Philippe]

Je ne suis pas plus surpris que ça, d'autant plus que je crois avoir déjà vu un sondage équivalent avant l'élection de 2007. Je ne vois pas pourquoi il y aurait une interdiction pour les instituts de sondage de demander la religion des sondés alors qu'ils leur demandent leur opinion politique.

[Relique]

Pourtant, n'ont-ils pas interdiction de faire des estimations sur le nombre de croyants, et donc de faire un sondage "croyez-vous en Dieu ?" ? Je pensais, simplement, que c'était le cas.

Pour ce qui est de la raison, elle est simple: l'opinion politique relève de la sphère publique, car la politique, c'est la vie en société, des citoyens. L'opinion religieuse est privée et nul n'est censé la demander à un citoyen.


Edit: en cherchant sur internet, je me suis rendu compte de ma confusion. Il s'agit de statistiques et de recensement qui sont interdits. Les sondages d'opinion sont en fait le seul moyen qui reste pour donner une approximation des croyants en France. Une sorte de faiblesse dans la loi.

[MiniM]

Enfin, La Croix, c'est un peu le journal des catholiques pratiquants.

[pierrot]

Une étude du Cevipof très instructive traitant du sujet suite au scrutin de 2007.

S'agissant de déclaratif ("Je me déclare catholique, musulman, juif, sans religion...") et non pas d'une classification de l'individu attribuée par l'enqêteur selon des critères d'apparence, d'origine, de nom... il n'y a rien d'illégal.

[vudeloin]

Un sondage qui, de fait, ne semble pas différencier profondément les catholiques pratiquants des autres électeurs au plan des questions fondamentales, notamment le fait que l'emploi ait une importance cardinale au titre des préoccupations.

Le vote des pratiquants est plus proche de la droite et en l'espèce de la droite classique, mais la part de plus en plus réduite de l'échantillon dans la population interdit d'y trouver là la source principale du soutien électoral de ladite droite.

Un plus d'un tiers à la moyenne sur un électorat qui pèse 10 ou 15 %, cela ne fait que 1 à 1,5 point de bonus au niveau global et à dire vrai, on peut se demander si un sondage établi sur le statut de retraité ou le sexe des interrogés ( en l'occurrence les femmes plutôt âgées ici ) ne suffirait pas à donner à la droite autant de forces que cette analyse du présumé vote catholique, celui ci étant de plus en plus travaillé aussi par des questions divergentes des options de la droite ( je pense notamment à l'aide au développement des pays du Sud ).