En mars 2024, des militants écologistes lancent de la soupe sur un tableau de Monet au musée des Beaux-Arts. La majorité écologiste a du mal à clairement condamner l'acte. Elle, elle n'hésite pas : "il faudrait excuser des militantes parce qu’il y aurait une visée écologique. Là-dessus, je voudrais, Monsieur le Maire, exprimer mon profond désaccord".
En avril, elle annonce que le musée Guimet, ancien lieu emblématique de Lyon qui abritait les collections du musée d'histoires naturelles aujourd'hui désaffecté, pourrait rouvrir au public. Une exposition en lien avec le Centre Pompidou pouvait, selon elle, être proposée au printemps 2025. Une annonce que la ville a très vite démentie : "il est prématuré de faire des annonces tant que le projet de mise en sécurité (...) n'a pas été arbitré", avait alors écrit Audrey Hénocque, 1ʳᵉ adjointe écologiste au maire, en charge des finances.
« cela fait longtemps que je n’ai plus confiance dans les écologistes pour gérer la ville dans l’intérêt général et le bien commun »
newritture a écrit:Depuis les élus LFI de son groupe ainsi que les élus Ensemble ! (une adjointe d'arrondissement et une vice présidente de la Métropole) ont annoncé leurs départs coup sur coup.
Mais pour comprendre cette rupture, il faut avoir quelques éléments de contexte en tête :
- Nathalie Perrin-Gilbert a rejoint le PS sous Collomb et gravi sous son aile les échelons, jusqu'à la rupture. En 2014 avec le PCF elle remporte le 1er arrondissement en solitaire, alors que Collomb avait opportunément offert la tête de liste dans l'entre deux tours aux écologistes dans cet arrondissement situé sur les pentes de la Croix-Rousse et très à gauche (par ailleurs le moins peuplé des 9 arrondissements lyonnais). Entre temps elle casse avec le PCF et son propre mouvement le GRAM, rallie Mélenchon puis n'obtient pas l'investiture LFI aux législatives 2017 et se présente donc en solitaire. En 2020, alors que Renaud Payre, président de l'IEP de Lyon et proche de celle qu'on appelle NPG (il était l'autre incarnation du GRAM), est soutenu par le PS et le PC (entre autres), elle monte sa liste avec LFI et Ensemble !. Depuis, elle a pris sa carte au PRG et appelle à voter Glucksmann aux européennes. Bref, NPG est, certes, une figure très populaire de la gauche lyonnaise, en particulier dans son arrondissement, mais aussi une entrepreneuse politique très solitaire et qui n'a qu'une idéologie, son ambition.
- Depuis 2020, et contre les écologistes, bien que sur le fond les divergences semblent ténues, mais aussi contre l'alliance RE-LR qu'on voit arriver gros comme une maison, 3 acteurs de la vie politique lyonnaises tentent de se rapprocher pour éviter de disparaître. D'un côté, l'ancien président de la Métropole et maire du 4e arrondissement David Kimmelfeld, parti en 2020 en tant que dissident LREM sur une ligne de centre-gauche. Il a soutenu Najat Vallaud-Belkacem aux régionales, Macron aux présidentielles et Glucksmann aux européennes. Actuellement, il est dans l'opposition à la ville et à la métropole et compte plusieurs élus PRG dans ses groupes (ainsi que 2 parlementaires RE). De l'autre, NPG donc. Et enfin, Sandrine Runel, tête de liste PS-PC à la mairie en 2020, depuis adjointe au maire socialiste anti-NUPES à la ville de Lyon, et en froid avec sa fédération (pro-NUPES et très attaché à l'alliance avec les écologistes). Ce petit monde a trois parcours très différents, même s'ils ont bien dû se croiser dans les années 2000/2010 au PS, et le rapprochement est loin d'être abouti, puisque c'est un peu le mariage de la carpe crypto-macroniste, du lapin vallsiste et d'un troisième animal mystère mélencho-glucksmannien.
En très résumé : en dehors d'une alliance RE-LR (mais autour de qui ? et d'un projet qui penche à quel point à droite alors qu'une partie des LR a fricoté avec Zemmour ?) et d'un pôle écologiste élargi à une +/- grande partie de la gauche, un troisième pôle de centre-gauche tente de se créer mais ni l'espace politique, ni la ligne ne semblent clairs et est surtout porté par trois fortes ambitions personnelles plutôt que par un véritable collectif. Sortez les pop-corns, la recomposition politique risque d'être animée d'ici 2026.
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