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Vie politique au Barcarès (66)

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Vie politique au Barcarès (66)

Messagede Ramdams » Sam 8 Jan 2022 14:42

Coutumier des démêlés judiciaires, Alain Ferrand, maire (DVD) du Barcarès, vient d'être mis en examen dans un nouveau dossier d'extorsion, nous apprend France Info. Dirigeant d'une main de fer cette station balnéaire par intermittence depuis 1995, avec certaines méthodes plus que contestables, il a été nettement réélu en 2020, avec 60.56 % des voix. L'occasion de revenir sur le parcours et l'ambiance de cette ville, digne du Parrain.

Professeur de gestion dans une école hôtelière de Toulouse, il achète en 1987 le Lydia, un paquebot échoué au Barcarès vingt ans auparavant, qu'il transforme en casino. Ses investissements ne s'arrêtent pas là puisqu'il fait l'acquisition d'un restaurant (Le Riviera) qui deviendra par la suite un grand complexe touristique doté de piscines, bars et d'une boîte de nuit.

À partir de 1987, il s'associe avec Francis Perez pour fonder une holding, Grand-Sud, avec laquelle il rachète une série de casinos dans la région. Au début des années 1990, cette société sera citée dans un rapport parlementaire qui s’intéresse au blanchiment d'argent dans les établissements de jeux. Les deux associés seront interpellés par la branche jeux et courses des RG de Paris, soupçonnés de cavalerie financière. Ils passeront quelques jours en prison à Dijon, en 1992. Alain Ferrand sera définitivement condamné le 24 février 1999 par la Cour de Cassation à trois ans d'emprisonnement avec sursis, une interdiction de gérer des établissements de jeux et trois ans d'inéligibilité.

La carrière politique d'Alain Ferrand a commencé en 1991, il n'est alors que conseiller municipal d'opposition durant la mandature du maire Claude Got (PS). Il remporte les élections municipales de 1995 mais en 1999, après la décision de la Cour de Cassation, il est contraint d'abandonner son mandat, laissant le fauteuil de maire à son épouse d'alors, Joëlle Ferrand. Il est à nouveau condamné en juin 1999 à deux ans de prison avec sursis et cinq ans d'inéligibilité pour prise illégale d'intérêt. Il avait touché des commissions illégales sur un placement financier de la Semeta, une société d'économie mixte dépendant de la commune. En mars 2001, il écope d'une nouvelle peine de dix-huit mois de prison (dont quinze avec sursis) pour fraude fiscale dans ses entreprises.

Il ne retrouve son fauteuil de maire qu'en 2011, après la condamnation de sa femme Joëlle Ferrand pour prise illégale d'intérêts, à son tour déclarée inéligible pour cinq ans. La même année, il est brièvement exclu de l'UMP pour avoir déclaré sa candidature à l'élection cantonale pour le canton renouvelable de Saint-Laurent-de-la-Salanque, contre le candidat officiellement investi. Mais il est réintégré après avoir jeté l'éponge.

À noter qu'en 2020, sa désormais ex-épouse a présenté une liste contre lui, qui a obtenu 28.99 %.

Des propriétaires de campings mis à contribution et des parasols de discorde
Plus récemment, en mai 2021, il a été mis en examen pour une affaire d'extorsion en bande organisée, de concussion, de perception indue d’impôt et de complicité de soustraction de documents. Depuis plusieurs années, demanderait aux gérants de campings de participer aux frais de réaménagement de la route passant devant chez eux, alors même que la voirie est de la compétence de la communauté urbaine de Perpignan. Il aurait également exigé aux restaurateurs de louer un modèle précis de parasol, et exclusivement à la mairie. Des récalcitrants disent d'avoir été victimes de pressions, la mairie les menacerait de suspendre leur droit de terrasse. Placé sous contrôle judiciaire et ne pouvant mairie et dans son département que les mardis et les vendredis avant 19 heures, il aurait mis en place un stratagème pour être alerté des visites des policiers.

Le festival de musique électronique Electrobeach au service des intérêts privés du maire ?
Organisé au début du mois de juillet, le festival Electrobeach est organisé via une société d’économie mixte (SEM), Event Made In France, qui n'aurait selon la chambre régionale des comptes aucun fondement juridique, l'animation touristique relevant de la communauté urbaine de Perpignan. Le festival se tient à côté de deux sociétés d'Alain Ferrand, la discothèque Le Marina et le restaurant Les Voiles blanches, générant ainsi des entrées et des consommations.

Et alors que le festival n'a pas pu avoir lieu en raison du contexte sanitaire, les bilans comptables de 2020 et 2021 laissent apparaître des dépenses inexpliquées comme une commande de 30 000 € en 2020 à un grossiste en boissons, puis de 130 000 € l’année suivante. Auxquels s'ajoutent, avant la crise sanitaire, des voyages à Las Vegas et Santa Monica en 2018.

Des méthodes musclées à l'encontre d'entreprises du BTP
S'ils ne font pas l'objet d'une enquête, certains griefs concernent des méthodes musclées et douteuses qu'emploierait la municipalité à l'encontre des responsables de chantiers. La municipalité exigerait qu'ils commencent des travaux sans versement d'acompte, contrairement à l'usage et enverrait des hommes de main à leur domicile pour s'en assurer. Des affirmations contredites par Alain Ferrand.
Ramdams
 
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Re: Vie politique au Barcarès (66)

Messagede Stéphane » Sam 8 Jan 2022 17:17

On peut réécouter le reportage diffusé dans "Secrets d'info" sur France inter :
"Le Barcarès : 30 ans d’“affaires”" sur https://www.franceinter.fr/emissions/se ... nvier-2022 via @radiofrance
Stéphane
 
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Re: Vie politique au Barcarès (66)

Messagede ploumploum » Mer 1 Mai 2024 12:33

Et le maire Alain Ferrand fait de nouveau parler de lui :
Alain Ferrand, 64 ans, le maire du Barcarès, station balnéaire phare des Pyrénées-Orientales, a été interpellé en début de semaine par les forces de l’ordre à sa sortie d’avion, à l’aéroport de Montpellier Fréjorgues (Hérault). Selon des sources policières, l’édile à la réputation sulfureuse revenait de la République du Congo (Brazzaville). Lors de son arrestation, les enquêteurs ont découvert environ 30 000 euros en grosses coupures et 10 000 dollars, que l’élu transportait dans ses affaires de voyage et sur lui.

Celui que certains surnomment le « Balkany du sud » a été placé en détention provisoire mardi par le juge des libertés et de la détention après avoir été mis en examen hier pour « corruption par un élu public, favoritisme, prise illégale d’intérêt, participation à une association de malfaiteurs, blanchiment et transfert non déclaré de sommes provenant de l’étranger », selon un communiqué diffusé ce mercredi matin par le procureur de la République de Marseille, Nicolas Bessone.


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