ploumploum a écrit:Sinon, notons que l'Assemblée nationale a adopté le texte par 351 contre 153 mais que depuis quelques jours, une quasi-insurrection menée par les "indépendantistes" radicaux a lieu dans l'archipel avec à la clé malheureusement des décès notamment chez les forces de l'ordre pour tenter de détruire l'avancée démocratique engendrée par cette réforme. Outre le biais journalistico-médiatique (qui parle notamment de décolonisation, ce qui aberrant...), notons une nouvelle fois le discours de la gauche sur le concept de droit de vote et citoyenneté...
Espérons que cette réforme aille au bout.
Sauf à se voiler la face, il s'agit bien d'un combat anti-colonial.
Que l'on soit pour l'un ou l'autre camp n'y change rien, il y a d'un côté des ex-indigènes et des ex-colons. J'utilise le terme "ex ", car il y a une égalité juridique entre les deux (le statut personnel ou civil ne change pas cela).
Mais par contre les Kanaks ne forment, contrairement à tout le reste des DOM-TOM, plus que 40 % de la population de l'île. Dans les autres anciennes colonies, les descendants d'esclaves (Antilles, Guyane, Réunion) ou de colonisés (Polynésie, Mayotte) sont très largement majoritaire, et ont donc leurs destins en main.
Certains élisent des candidats autonomistes ou indépendantistes (Polynésie, Martinique) ou au contraire veulent être plus proche de la métropole (Mayotte).
C'est une revendication que réclame le FLNKS depuis le début, que le peuple colonisé ait le choix de s'appuyer sur une puissance extérieure ou non.
D’où l'existence de cette liste électorale spéciale, pour limiter le poids des métropolitains arriver récemment dans l'île sur les scrutins intéressant l'autodétermination (Congrès et référendum).
Ces derniers votent pour les autres scrutins (présidentielles, législatifs, européens, municipaux...)
Ce choix, fait pour assurer une paix et le maintien de lien fort et constructif avec le FLNKS, fonctionnait pas trop mal finalement pour les anti-indépendantistes, avec leur majorité constante au congrès et le résultats des référendums.
Quand le gouvernement choisi de fermer l'option politique, c'est à dire électoral, l'autre option qui résonne fortement pour une partie de la jeunesse kanak c'est la violence, pour faire peur et surtout partir les néo-arrivants...
Et quand on voit la réponse de l'État français, on est clairement dans du tout répressif, "retour ou rétablissement de l'ordre", qui n'arrive que dans les territoires considérés comme des colonies. C'est exactement la réponse faite en Algérie, ce qui a renforcé le camp indépendantiste...
Personnellement je serai pour la solution d'indépendance-association promue par le parti historique de l'île l'Union Calédonienne.
Mais le choix de la confrontation et de la rupture du dialogue rend plus fort les antagonismes.
Entre une partie de la jeunesse kanak qui ne croit plus aux vieux chefs indépendantistes et qui lorgne du côté de la violence pour faire partir les "colons" (avec des armes à feu pour quelques uns), et la population métropolitaine sur place qui prend des réflexes de colons justement (tirs avec armes à feu également et meurtres de kanak qui en suivent, appel à l'armée...) les compromis vont être dur à trouver...
Exemple : le député Nicolas Metzdorf qui offre un fouet à Darmanin, avec tout ce que charrie cet imaginaire...
https://x.com/paul_denton/status/1792120953146601687