Flaherty a écrit:Concernant l'expression "le bain de sang" pour avoir vu la vidéo, on voit clairement qu'il parle clairement de l'industrie automobile à ce moment là en parlant d'un bain de sang économique et non d'une éventuelle guerre civile... Même Nicole Bacharan qui n'est pas une fan de Donald Trump (c'est le moins qu'on puisse dire...) a déclaré sur LCI que Biden et les démocrates sont de mauvaises foi à ce sujet.
Quand le dog whistle résonne comme une corne de brume, il faut vraiment se boucher les oreilles pour ne pas l'entendre...
Déjà , un homme politique quel qu'il soit, il est supposé peser un minimum ses mots et savoir le poids qu'ils ont. Lorsque Clinton a parlé des "déplorables", il était très clair qu'elle faisait référence aux néo nazis parmi les électeurs de Trump, ce fut néanmoins considéré par beaucoup (dont moi) comme une lourde faute politique de sa part, car le propos était suffisamment ambigu et qu'il pouvait laisser planer le doute sur le fait qu'elle parlait de tous les électeurs de Trump.
Si on veut être extrêmement charitable envers Trump, on peut éventuellement mettre son propos sur le "bain de sang" au même niveau que le "déplorables" de Clinton. A supposer que Trump voulait parler bilan économique (de la part du président dont la politique commerciale a coûté la bagatelle de 230 milliards à l'économie de son pays...), l'emploi du terme "bain de sang" me paraitrait à minima bien hors sujet dans la bouche de n'importe quel politique lambda. Mais Trump n'est pas n'importe quel politique lambda.
Car si on inclut le passif de Trump dans la photo : dans le même discours il dénie leur humanité à des personnes au motif qu'elle sont immigrées, il a par le passé envoyé une foule de fanatiques à l'assaut du Capitole (avec pour projet de tuer le VP et d'empêcher la défaite de Trump d'être officiellement validée), il a par le passé proposé de s'injecter du javel pour lutter contre le Covid (certains l'ont fait, et en sont morts), il a par le passé tenté de réhabiliter certains néo nazis (qui avaient tué une personne en lui roulant dessus avec un véhicule) comme "des gens biens" (selon l'échelle de valeur de Trump il est plus dérangeant d'être immigré que néo nazi), il emploie régulièrement les termes de "rats" ou de "vermines" pour désigner les habitants de certains quartiers, très récemment il a déclaré que les Juifs qui votaient démocrates étaient des "traîtres à Israël" et ne pouvaient plus être considérés comme de vrais Juifs.
https://www.politico.com/news/2024/03/1 ... l-00147686
Ce sont là quelques morceaux choisis d'un inventaire à la Prévert qui pourrait être beaucoup plus long. Je persiste et je signe, mais penser que Trump puisse employer ce genre de phrases chocs sans envoyer un immense signal à ses troupes, sur une malheureuse ambiguïté sémantique, c'est je pense être extrêmement injurieux envers l'intelligence du personnage et ne pas prêter grande attention à comment il fonctionne depuis presque 10 ans. Et la preuve est apportée par le personnage lui même : le terme du "bain de sang" est repris en boucle par Trump depuis pour en faire un argument de levée de fonds auprès de ses adeptes.
https://abcnews.go.com/Politics/trump-s ... =108246320
Flaherty a écrit:Ce phénomène a été reproduit dans de nombreux sondages, et il est devenu de plus en plus évident dans les résultats des élections.
Les résultats des élections ? Lesquelles ? Phénomène tellement inquiétant pour le parti de l'âne qu'il a permis aux démocrates d'empocher et de conserver sur plusieurs cycles électoraux les 2 sièges sénatoriaux de Géorgie (grâce au vote des Noirs), d'Arizona, du Colorado et du Nevada (en partie grâce au vote des Latinos pour ces 3 derniers états), et de faire basculer le gouvernorat d'Arizona.
Comme je l'ai signalé plus tôt, il me faudra plus que des sondages pour penser que les électeurs des minorités puissent partir massivement vers les républicains.
Au niveau résultat électoral concret, le seul état où on a vu au cours des dernières années une réelle percée des républicains auprès de certaines minorités Latinos c'était la Floride. Pour le reste, je n'ai rien vu passer depuis les élections de 2016 (dernier succès électoral en date pour les républicains sur une élection nationale, depuis ils ont perdu en 2018, en 2020 et en 2022, et même au niveau des élections locales le bilan est mauvais pour le GOP sur la période) qui accréditerait ce "phénomène". Ce qui pose problème aux démocrates dans le vote des minorités ce n'est pas tant le niveau des républicains chez ces derniers que leur niveau de participation.
A mon sens, le phénomène électoral majeur des dernières années qui lui est massivement démontré non pas par des sondages mais par des résultats électoraux c'est la chute vertigineuse des républicains auprès des électeurs aisés et éduqués de banlieues. Et si ma foi, à terme, on devait observer une progression pérenne des démocrates chez les électeurs de banlieues au détriment d'une baisse pérenne chez les minorités (qui reste largement à démontrer électoralement parlant), je pense qu'au niveau comptable les républicains n'y seraient pas forcément gagnants.
Pour rester sur les sondages et les articles de presse, je me permets de mettre ce lien :
https://abcnews.go.com/538/trump-leadin ... =108062780
Article qui rappelle, chiffre à l'appui, que les sondages du printemps sont historiquement très éloignés du résultat réel de novembre, et qui souligne surtout que la grande nouveauté qui ressort des sondages actuels par rapport aux présidentielles précédentes, c'est qu'une part anormalement élevée d'électeurs potentiels déclarent pour le moment ne pas choisir...
Etant donné l'atypisme de l'affiche et l'impopularité des 2 candidats, c'est assez peu étonnant ?