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Projet de réforme constitutionnelle de Macron

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Re: Projet de réforme constitutionnelle de Macron

Messagede Eco92 » Jeu 29 Fév 2024 11:23

De fait, il y a une notion de protection du droit, menacé directement dans plusieurs pays occidentaux, donc à refuser de le protéger on peut se demander pourquoi, et plusieurs des opposants à cette inscriptions ont été clair sur leur opposition philosophique à l'avortement : Ravier ou Retailleau sont clairs (et cohérents) à ce sujet, ce n'est pas une manipulation intellectuelle de dire qu'ils sont anti-avortement.

Sur le non-conservatisme du Sénat évoqué par Ploumploum je nuancerai quand même, contrairement à l'AN le Sénat avait rejeté ce projet en 2022 par exemple, mais oui leur conservatisme cette fois a sans doute été surjouée. Un article de Dalloz revient sur l'acceptation de cette réforme par le Sénat, c'est intéressant de voir l'évolution (et les adaptations) dans un temps assez court :
https://www.dalloz-actualite.fr/flash/s ... -sur-l-ivg
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Re: Projet de réforme constitutionnelle de Macron

Messagede Sylfaen » Ven 1 Mar 2024 01:16

gerard24 a écrit:
manudu83 a écrit:Je suis étonné, je pensais que la majorité des républicains seraient sur un vote contre, et j'aurais pensé que les sénateurs RN se seraient abstenu. Pour le reste des votes, il n'y a je pense aucune surprise.

La campagne médiatique malhonnête assimilant la volonté de non-inscription dans la constitution à une opposition à l'avortement a peut-être aussi joué un rôle.


Je pense qu'indirectement le reportage de Cnews déclarant que l'avortement serait la première cause de mortalité en France, qui a choqué une partie de l'opinion française, a sans doute joué.

Il ne devenait plus possible pour les sénateurs de prétendre que cette inscription dans la constitution était inutile du fait que ce droit n'était pas contesté, obligeant plusieurs d'entre eux à prendre position.

Il s'agit en tout cas d'un revers important pour Mr Retailleau qui voit le groupe qu'il préside voter majoritairement contre ses idéaux.
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Re: Projet de réforme constitutionnelle de Macron

Messagede VIC57 » Dim 3 Mar 2024 00:37

Eco92 a écrit:De fait, il y a une notion de protection du droit, menacé directement dans plusieurs pays occidentaux, donc à refuser de le protéger on peut se demander pourquoi, et plusieurs des opposants à cette inscriptions ont été clair sur leur opposition philosophique à l'avortement : Ravier ou Retailleau sont clairs (et cohérents) à ce sujet, ce n'est pas une manipulation intellectuelle de dire qu'ils sont anti-avortement.

Sur le non-conservatisme du Sénat évoqué par Ploumploum je nuancerai quand même, contrairement à l'AN le Sénat avait rejeté ce projet en 2022 par exemple, mais oui leur conservatisme cette fois a sans doute été surjouée. Un article de Dalloz revient sur l'acceptation de cette réforme par le Sénat, c'est intéressant de voir l'évolution (et les adaptations) dans un temps assez court :
https://www.dalloz-actualite.fr/flash/s ... -sur-l-ivg


Avant d'affirmer que telle ou telle personne est "pour" ou "contre" l'avortement, encore faudrait-il un minimum sourcer l'affirmation selon laquelle Retailleau et Ravier sont opposés au droit pour une femme à interrompre sa grossesse et donc par conséquent à la loi Veil de 1975.

Si vous avez une source fiable, je suis preneur (et je n'ai aucune raison de les défendre, loin de là). Mais je doute qu'elle existe. En revanche il est plus probable qu'ils ne soient pas extatiques devant l'idée de prolonger à l'infini (au-delà de 14 semaines) le délai de l'interruption volontaire pour raisons non médicales, et d'une manière générale, de relativiser cet acte, ce qui, d'après mon expérience, est l'opinion de nombreux Français, au premier rang desquels les femmes. Ce n'est pas la même chose. J'ai plutôt tendance à comparer l'avortement et la guerre : un mal parfois nécessaire. Comme en diplomatie, il arrive que ce soit la seule option restante même si à la fin, il y aura une victime. C'est la raison pour laquelle les individus et la société doivent tout mettre en oeuvre pour prévenir le pire, et que je suis assez mal à l'aise d'entendre que l'IVG doit devenir une valeur fondamentale de la société.

Mais sur ce sujet comme sur d'autres, je suis frappé de voir à quel point notre débat public se permet de placer des intentions ou même des propositions à des partis/élus (de toutes tendances) quand bien même ces derniers ne se seraient jamais prononcés. Et si l'on s'en tenait plutôt aux programmes, actes, votes et déclarations publiques ?

Sur cette réforme constitutionnelle plus généralement, il y a en effet des manipulations intellectuelles, approximations et un manque de culture juridique de la part des dirigeants politiques, des journalistes et des associations, qui nuit profondément à un débat éclairé.

1 - La rédaction retenue par les chambres est en fait sans grand intérêt, ne devant ni inquiéter ceux (dont moi-même) qui se posent des questions éthiques sur la potentielle extension du délai d'avortement (et donc l'hypothèse d'un verrou constitutionnel), ni provoquer l'extase des défenseurs du droit, même prolongeable, à l'avortement. L'article 34 se verra simplement adjoindre, à la liste des domaines de la loi, « les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse. ». Il ne s'agit ni du préambule ni de l'article 1. C'est une réforme cosmétique visant à satisfaire des segments électoraux dans un contexte ou Macron est accusé de se rapprocher de la droite.

2 - Plus gênant, l'argument que vous avancez, retenu par Macron, la gauche et les associations féministes, selon lequel "le droit à l'avortement a été remis en cause dans d'autres pays" devant conduire à une réforme de la Constitution en France pour le protéger une bonne fois pour toute, est complètement aberrant pour au moins deux raisons :

2.1 - Que la Cour Suprême de la fédération états-unienne ait décidé récemment que la législation sur l'avortement soit du ressort non plus de l'Etat fédéral mais des Etats fédérés (car c'est de cela qu'il s'agit précisément) par la décision "Dobbs v. Jackson Women's Health Organization", suscite un débat chez les américains est bien compréhensible. Que le Parlement polonais ait décidé de réserver le droit à l'avortement aux cas de viol ou de danger pour la mère est une affaire... polonaise ! Aux Etats-Unis, une grand partie de la population dans les états conservateurs est opposée franchement à l'avortement. C'est ainsi. La Pologne, même après des décennies de communisme, connaît une forte influence du catholicisme dans la société. Soit, c'est leur affaire.

Il est certainement intéressant en tant que juriste de se pencher sur le droit public américain, (d'ailleurs comme on peut le voir sur ce lien, une décision de la Cour suprême américaine est d'un autre niveau par sa longueur et ses références que celles du Conseil Constitutionnel français... https://www.supremecourt.gov/opinions/2 ... 2_6j37.pdf). Mais est-ce trop demander que de laisser les débats américains aux Etats-Unis ?

Car il est totalement invraisemblable que des débats étrangers, venant de sociétés aux fonctionnements et valeurs complètement opposés aux nôtres, s'importent en France. C'est déjà suffisamment détestable de se voir imposer tous les jours, par les deux parties, le conflit israélo-palestinien, pour ne pas en plus avoir à modifier notre texte fondamental au motif de mouvements d'opinions de sociétés situés à des milliers de kilomètres de chez nous. C'est du bon sens. La société française n'est pas celle du puritanisme protestant américain. Ce n'est pas parce qu'on peut, grâce à internet, savoir en un instant ce qu'il se passe à l'autre bout du monde que nous vivons pour autant dans une société mondiale. Il faut savoir garder sa raison et respecter les cultures nationales.

2.2 - Je suis navré de rappeler une réalité politique et sociale française, mais il n'y a, actuellement et depuis longtemps, aucune force politique significative ni même aucun mouvement d'opinion mesuré statistiquement, allant dans le sens d'une suppression du droit à l'avortement. Je sais que certains ont besoin de ce carburant fantasmé pour justifier leurs idées et activités, mais il n'en reste pas moins que c'est la réalité. Oui il y a quelques associations ou groupuscules, soit opposés, soit invitant les femmes à faire le choix de garder l'enfant (et en quoi est-ce scandaleux ??). Mais d'une part cela reste marginal, et d'autre part, quand bien même, la liberté d'opinion et d'expression existe encore dans ce pays. Même si ce n'est pas mon avis je suis capable de tolérer qu'on soit franchement opposé à l'avortement. Au jeu démocratique de faire le reste (et il le fait très bien quand les censeurs ne s'en mêlent pas).

3. - Enfin, pour ce qui nous concerne, nous Français, j'ai l'impression que plus personne ne sait ce qu'est une Constitution. Elle sert précisément à déterminer les pouvoirs publics. S'agissant des valeurs, les seules y figurant sont celles du préambule et de l'article 1, il s'agit de grands principes généraux sur les droits de l'homme, la laïcité, l'égalité devant la loi, et la souveraineté nationale. En tout cas c'était ainsi en 1958. Et puis il existe le "bloc de constitutionnalité" regroupant des normes implicites comme le préambule et les textes en référence comme la DDHC, mais aussi les PFRLR, les PVC ou OVC. A la rigueur, le droit à l'avortement aurait plutôt sa place dans ses derniers.

L'ajout du droit à l'IVG dans l'article 34 empêchera en fait le pouvoir réglementaire d'intervenir dans ce domaine. La belle affaire !

On a donc bien compris que ce qui compte c'est la portée symbolique : celle de voir marqué noir sur blanc les mots "interruption volontaire de grossesse" dans la Constitution, car sinon, pourquoi ne pas ajouter une série d'autres "droits" à cet article 34, notamment les principes du bloc de constitutionnalité ?

Je note que dans la France post-moderne et post-démocratique dans laquelle nous vivons, la tendance des gouvernements et des élites de plus en plus autoritaires consiste à masquer les remises en cause continues des libertés publiques dont ils sont à l'origine en faisant de la mousse sur les "droits individuels". Car personne ne peut dire que les libertés publiques, qui ont autrefois fait la fierté de notre pays, progressent. Le terrorisme, "l'urgence sanitaire", la construction européenne, la dette publique, l'environnement ou la politique étrangère (et bientôt la guerre ?) sont autant d'arguments bien commodes pour rogner une à une, subrepticement ou spectaculairement, nos libertés fondamentales chèrement acquises : expression, information et opinion, droit de se déplacer et de respirer, droit d'user de son argent et de son patrimoine, droit de propriété, droit de manifester... La France, bien aidée par un système politique de plus en plus concentré et autoritaire, est un pays d'avant-garde en matière d'atteinte aux libertés. Mais à quoi bon les exercer, puisqu'on a le mariage homosexuel et le droit à l'IVG ?

C'est la raison pour laquelle cette réforme est hypocrite. D'ailleurs tant qu'à réformer la Constitution et à importer tous les débats du monde, pourquoi ne pas s'inspirer de la Constitution de la Suède qui mentionne en son article 8 "Chaque citoyen, dans ses relations avec les autorités publiques, est protégé contre toute privation de liberté. Il jouit par ailleurs de la liberté de se déplacer dans le royaume et de le quitter." . Mais quelque chose me dit que cette garantie intéressante, en revanche, ne fera pas l'objet d'un projet de loi constitutionnelle ni d'une promotion médiatique...
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Re: Projet de réforme constitutionnelle de Macron

Messagede Corondar » Dim 3 Mar 2024 03:46

VIC57 a écrit:2.1 - Que la Cour Suprême de la fédération états-unienne ait décidé récemment que la législation sur l'avortement soit du ressort non plus de l'Etat fédéral mais des Etats fédérés (car c'est de cela qu'il s'agit précisément) par la décision "Dobbs v. Jackson Women's Health Organization", suscite un débat chez les américains est bien compréhensible.


Alors, concernant l'avortement aux USA, que ce soit dans l'arrêt de Roe vs Wade (en 1973) ou lors de son renversement par l'arrêt Dobbs (en 2022), techniquement, la Cour Suprême américaine ne s'est pas prononcée directement sur la légalité ou non de l'avortement. Dans le premier arrêt de 1973, la Cour Suprême a soutenu l'idée que le XIVe amendement de la Constitution protégeait le droit des citoyen(ne)s à la vie privée, et que, dans ce cadre, l'avortement était un droit garanti constitutionnellement (droit que la SCOTUS a codifié dans la foulée pour encadrer son application au niveau fédéral). Dans le second arrêt de 2022, la SCOTUS a livré une lecture très différente du XIVe amendement, arguant que l'avortement n'était pas assez inscrit dans les précédents historiques US (à priori la période allant de 1973 à 2022, soit près de 50 ans tout de même, comptait pour du beurre ?) pour être étendu aux clauses du XIVe amendement (ratifié en 1868, qui permit entre autres d'abolir l'esclavage). Mais que ce soit en 1973 ou en 2022, la SCOTUS n'a pas vraiment jugé sur le fond de l'avortement, laissant en effet l'encadrement de la chose du ressort de l'état fédéral et des états.


VIC57 a écrit: Aux Etats-Unis, une grand partie de la population dans les états conservateurs est opposée franchement à l'avortement.


Et non, même pas. Depuis l'arrêt Dobbs, tous les référendums organisés au niveau des états sur la question de l'avortement ont vu la victoire des pro choice et la défaite des pro life, y compris lorsque ces référendums se tenaient dans des états très conservateurs : le Kansas, le Montana, le Kentucky et l'Ohio (les 3 premiers sont très conservateurs, le 4e un peu moins mais est désormais très majoritairement républicain) ont tous vu la cause de l'avortement l'emporter (parfois avec des marges très nettes, de l'ordre de 60%). Les états conservateurs qui ont durci massivement les lois sur l'avortement depuis 2022 l'ont fait uniquement par voie législative, pas référendaire.
Et tous les sondages menés aux USA indiquent qu'une majorité très nette des électeurs sont hostiles à l'arrêt Dobbs. Pour une raison simple : les démocrates et les indépendants sont massivement en faveur de l'avortement, et une minorité substantielle des républicains (entre 20% et 40% selon les états) sont pour aussi. En gros, dans les états démocrates ou disputés les tenants de la défense de l'avortement sont ultra majoritaires, et dans les états très républicains ils sont majoritaires aussi, mais avec des marges moins nettes.
https://news.gallup.com/poll/321143/ame ... rtion.aspx
https://www.reuters.com/world/us/after- ... 023-11-08/
Pour reprendre votre propos, je pense qu'il faudrait plutôt le formuler ainsi : "Aux Etats-Unis, une grande partie des électeurs républicains dans les états conservateurs est opposée à l'avortement." Mais je suis persuadé que si tous les états qui ont durci drastiquement le recours à l'avortement depuis Dobbs organisaient des référendums sur le sujet (Floride, Texas, Alabama, Mississippi...), on verrait aussi dans ces états la cause des pro life être battue par une majorité du corps électoral.
Ce sera un des enjeux des élections de novembre en plus de la présidentielle, puisque les démocrates vont essayer d'organiser un maximum de référendums sur la question dans un maximum d'états (pour les états à enjeux ce sera probablement au moins le cas en Arizona, au Nevada et en Floride, plusieurs états très démocrates aussi en organiseront). Et je serai très surpris qu'un seul de ces référendums voit la victoire du camp anti avortement, quelle que soit la couleur politique de l'état en question...

Quant au débat en France qui nous occupe en effet prioritairement, à titre personnel je considère que l'avortement est une décision médicale qui relève essentiellement du secret médical entre un médecin et sa patiente.
Le délai de 14 semaines me parait raisonnable, mais si un médecin estime que sa patiente peut bénéficier d'un avortement au delà de ce délai pour des raisons qui ne regardent que lui et sa patiente, je n'ai rien à y redire.

VIC57 a écrit:En revanche il est plus probable qu'ils ne soient pas extatiques devant l'idée de prolonger à l'infini (au-delà de 14 semaines) le délai de l'interruption volontaire pour raisons non médicales, et d'une manière générale, de relativiser cet acte, ce qui, d'après mon expérience, est l'opinion de nombreux Français, au premier rang desquels les femmes.


Cela tombe bien du coup que personne en France ne demande de prolonger à l'infini ce droit pour des raisons non médicales ? Enfin, en tout cas chez les sénateurs et les députés je n'ai personnellement entendu personne le réclamer ? Mais j'ai pu passer à côté. Après si vous avez des sources de personnalités politiques le réclamant je serai réellement intéressé de les connaitre. Peut-être quelques féministes radicales le réclament-elles ? Là non plus je n'ai pas d'informations particulières sur le sujet.

Sachant que les avortements tardifs en France représentent une part infime des avortements, et que dans ces cas d'avortements tardifs la décision est forcément médicalement motivée (soit pour un souci de viabilité du fœtus, soit pour un risque quant à la santé de la mère).
Jusqu'à 14 semaines de grossesse on parle d'IVG (interruption volontaire de grossesse), au delà d'IMG (interruption médicale de grossesse). En France, on tourne depuis au moins 30 ans entre 230 000 et 250 000 IVG par an, contre seulement environ 6 000 IMG par an. Entre 97% et 98% des avortements se font donc dans le cadre d'une IVG, et entre 2% et 3% dans le cadre d'une IMG.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Interrupt ... _en_France
https://drees.solidarites-sante.gouv.fr ... ntaires-de
Bref, les craintes de certains mises en avant sur des risques d'avortements tardifs généralisés me paraissent au mieux très exagérées, au pire franchement insultantes pour les médecins et leurs patientes qui le pratiquent. Quand on pratique un avortement tardif c'est parce qu'on a non pas de bonnes mais de terribles raisons de devoir le faire.
Je vous rejoins entièrement sur le fait que l'avortement est un mal nécessaire, et entre deux maux j'ai largement choisi aussi : comme je ne veux pas voir des gens dire "pourquoi pas 13 semaines plutôt que 14, pourquoi pas 12 plutôt que 13, pourquoi pas 11 plutôt que 12, pourquoi pas 10 plutôt que 11, pourquoi pas 9 plutôt que 10...", je ne préfère pas m'engager sur le chemin inverse "pourquoi 14 mais pas 15, pourquoi 15 mais pas 16, pourquoi 16 mais pas 17..."
IVG jusque 14 semaines, IMG au delà et c'est très bien ainsi. Et, ma foi, considérer que ce droit dont jouit une femme de disposer de son utérus et de ce qu'elle en fait (dans le cadre d'une relation médecin-patient) mérite de figurer éventuellement dans la constitution de mon pays, je n'y vois absolument aucune objection.
En tout cas je n'y vois aucune menace contre les libertés publiques ?
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Re: Projet de réforme constitutionnelle de Macron

Messagede ChristianC. » Dim 3 Mar 2024 07:41

Il me semble me souvenir qu'il y a quelque temps (un an ?) certains media ont évoqué un projet (débattu au Parlement ? voté par l'une des deux Chambres ?) qui aurait autorisé l'IVG jusqu'au neuvième mois pour un motif de détresse sociale (ou psychologique ?). Est-ce que quelqu'un se souvient de la même chose, et, si c'est le cas, sait-on si cette information était fondée ? Ou si j'ai rêvé.
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Re: Projet de réforme constitutionnelle de Macron

Messagede PhB » Dim 3 Mar 2024 10:06

ChristianC. a écrit:Il me semble me souvenir qu'il y a quelque temps (un an ?) certains media ont évoqué un projet (débattu au Parlement ? voté par l'une des deux Chambres ?) qui aurait autorisé l'IVG jusqu'au neuvième mois pour un motif de détresse sociale (ou psychologique ?). Est-ce que quelqu'un se souvient de la même chose, et, si c'est le cas, sait-on si cette information était fondée ? Ou si j'ai rêvé.

Il y a effectivement eu un amendement voté sur ce sujet dans le cadre du projet de loi bioéthique, mais il s'agissait de préciser les motifs (déjà pris en compte) de mise en œuvre de l'IMG et non de prolonger le délai d'acceptation de l'IVG.
Plus d'informations dans Cette synthèse très complète de l'AFP.
J'ignore ce que cet amendement est devenu.
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Re: Projet de réforme constitutionnelle de Macron

Messagede VIC57 » Dim 3 Mar 2024 17:28

PhB a écrit:
ChristianC. a écrit:Il me semble me souvenir qu'il y a quelque temps (un an ?) certains media ont évoqué un projet (débattu au Parlement ? voté par l'une des deux Chambres ?) qui aurait autorisé l'IVG jusqu'au neuvième mois pour un motif de détresse sociale (ou psychologique ?). Est-ce que quelqu'un se souvient de la même chose, et, si c'est le cas, sait-on si cette information était fondée ? Ou si j'ai rêvé.

Il y a effectivement eu un amendement voté sur ce sujet dans le cadre du projet de loi bioéthique, mais il s'agissait de préciser les motifs (déjà pris en compte) de mise en œuvre de l'IMG et non de prolonger le délai d'acceptation de l'IVG.
Plus d'informations dans Cette synthèse très complète de l'AFP.
J'ignore ce que cet amendement est devenu.


Tout à fait, certaines tentatives de prolongation existent mais elles restent pour l'instant marginales. En l'état de l'opinion de la population et du personnel politique, disons que le risque que le délai de l'IVG soit étendu est à peu près aussi probable que celui que l'IVG soit aboli dans des conditions polonaises par exemple. En faire un débat "style 1975" est donc très hasardeux.

S'agissant des personnalités comme Retailleau, une partie des députés RN et le parti Reconquête, qui sont en faveur du statu quo en matière d'IVG, ou disons pour une prévention permettant d'éviter l'IVG, ces opinions sont à relier avec le contexte démographique, la défense d'une politique nataliste et volontaire en matière familiale (allocations, crèches, congés parentaux...).
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Re: Projet de réforme constitutionnelle de Macron

Messagede ChristianC. » Dim 3 Mar 2024 18:55

PhB a écrit:
ChristianC. a écrit:Il me semble me souvenir qu'il y a quelque temps (un an ?) certains media ont évoqué un projet (débattu au Parlement ? voté par l'une des deux Chambres ?) qui aurait autorisé l'IVG jusqu'au neuvième mois pour un motif de détresse sociale (ou psychologique ?). Est-ce que quelqu'un se souvient de la même chose, et, si c'est le cas, sait-on si cette information était fondée ? Ou si j'ai rêvé.

Il y a effectivement eu un amendement voté sur ce sujet dans le cadre du projet de loi bioéthique, mais il s'agissait de préciser les motifs (déjà pris en compte) de mise en œuvre de l'IMG et non de prolonger le délai d'acceptation de l'IVG.
Plus d'informations dans Cette synthèse très complète de l'AFP.
J'ignore ce que cet amendement est devenu.

Merci. J'avoue que j'ignorais cette distinction entre IVG et IMG
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Re: Projet de réforme constitutionnelle de Macron

Messagede ploumploum » Lun 4 Mar 2024 18:53

Résultats du vote au Congrès relatif au projet de loi constitutionnelle portant inscription de l'IVG dans la Constitution

Inscrits : 924
Votants : 902
Exprimés : 852
Majorité requise (3/5 des exprimés) : 512

Pour : 780 / 91,55 % des exprimés / 84,42 % des inscrits ---> Adoption
Contre : 72

A noter que le total des Pour dépasse le total des pour observés lors des votes dans chacune des chambres (493+267)

A voir si le détail est publié
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Re: Projet de réforme constitutionnelle de Macron

Messagede Eco92 » Lun 4 Mar 2024 19:18

J'imagine qu'il le sera, je ne suis pas surpris pour le total de POUR, j'imagine que certains se justifieront en disant qu'ils n'étaient pas forcément pour la constitutionnalisation (en terme d"'urgence, de nécessité, etc) mais qu'ils considèrent qu'arrivé ici ils ne veulent pas voter contre.
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