La vie politique au Royaume-Uni

[Tirnam]

Simon Clarke, allié et ancien ministre de Truss, a appelé hier à changer de Premier ministre avant les élections. Sa déclaration n'a cependant pas été reprise chez les conservateurs, la position de Sunak n'est pas menacée dans l'immédiat.

Mais les députés élus avec des faibles majorités regardent avec consternation les sondages qui n'évoluent guère (voire qui se dégradent encore pour les Tories ces derniers jours pour atteindre leur niveau d'intention de vote le plus faible depuis Truss) et qui ne leur laissent aucun espoir de réélection. Un sondage de grande ampleur a été réalisé par YouGov la semaine dernière qui laisse entrevoir un scénario à la 1997, avec des conservateurs tombant largement sous les 200 sièges (alors même que la méthodologie du sondage était plutôt clémente pour les conservateurs, par exemple en ne prenant pas en compte un éventuel vote tactique anti-Tory).
Des défaites aux prochaines échéances électorales (deux élections partielles le 15 février où les conservateurs tenteront de conserver des majorités confortables de 11 000 et 20 000 voix, et les élections locales en mai) pourraient rendre encore plus rendre la défaite à l'automne encore plus perceptible et acter pour ces députés l'échec de Sunak et tenter une opération de la dernière chance.

Il faudra surveiller dans ces partielles le score de Reform UK, le parti de droite radicale (anciennement le Brexit Party de Farage) a progressé dans les sondages et a atteint le seuil de 10% d'intention de vote.
Farage lui-même pourrait être tenter de revenir en politique et essayer de devenir (enfin) député.
Certains alors évoquent le scénario du pire pour les conservateurs : une réplique des élections canadiennes de 1993 qui avaient vu le parti conservateur traditionnel être balayé par un centre-gauche triomphant et une droite radicale émergente
https://www.bloomberg.com/news/articles ... =undefined

[ploumploum]

Vers la fin du blocage en Irlande du Nord ?

Les unionistes qui avaient quitté l'exécutif nord-irlandais il y a deux ans et étaient arrivés en seconde position aux régionales de mai 2022, ont trouvé un accord avec le gouvernement central sur les règles commerciales post-Brexit

Un nouvel exécutif régional pourrait être installé dans les prochains jours.

https://www.lefigaro.fr/international/v ... d-20240130

https://www.lemonde.fr/international/ar ... _3210.html

[ploumploum]

Vers la fin du blocage en Irlande du Nord ?

Les unionistes qui avaient quitté l'exécutif nord-irlandais il y a deux ans et étaient arrivés en seconde position aux régionales de mai 2022, ont trouvé un accord avec le gouvernement central sur les règles commerciales post-Brexit

Un nouvel exécutif régional pourrait être installé dans les prochains jours.

https://www.lefigaro.fr/international/v ... d-20240130

https://www.lemonde.fr/international/ar ... _3210.html

Et c'est fait : Michelle O’Neill (Sinn Féin) et Emma Little-Pengelly (DUP) deviennent respectivement Premier ministre et vice-Premier ministre d'Irlande du Nord
https://www.lemonde.fr/international/ar ... _3210.html

[Eco92]

Hospitalisé pour un problème de prostate, Charles III est atteint d'un cancer, a priori pris en charge assez tôt.

Ce sont les services de la monarchie qui l'a annoncé, une déclaration accompagné de déclarations d'amour médiatique à Camilla, ce qui change de son ancien traitement, à une annonce d'apparitions plus fréquentes du Prince William, alors que son épouse se remet aussi d'une opération, et à un retour au Royaume Unis de Harry, brouillé avec sa famille et vivant au Canada, ce qui fait que les tabloids sont très curieux.

https://www.lemonde.fr/international/ar ... _3210.html

Ecrivant ceci depuis le Canada je me dis qu'il faudrait quasi une section "vie du Commonwealth" pour parler de la monarchie, et d'éventuels changements comme une indépendance ou autre... mais bon, ce serait quand même surtout la monarchie et comme j'ai l'impression qu'au fond ici les gens s'en fichent pas mal quand même ^^

[ploumploum]

Simon Clarke, allié et ancien ministre de Truss, a appelé hier à changer de Premier ministre avant les élections. Sa déclaration n'a cependant pas été reprise chez les conservateurs, la position de Sunak n'est pas menacée dans l'immédiat.

Mais les députés élus avec des faibles majorités regardent avec consternation les sondages qui n'évoluent guère (voire qui se dégradent encore pour les Tories ces derniers jours pour atteindre leur niveau d'intention de vote le plus faible depuis Truss) et qui ne leur laissent aucun espoir de réélection. Un sondage de grande ampleur a été réalisé par YouGov la semaine dernière qui laisse entrevoir un scénario à la 1997, avec des conservateurs tombant largement sous les 200 sièges (alors même que la méthodologie du sondage était plutôt clémente pour les conservateurs, par exemple en ne prenant pas en compte un éventuel vote tactique anti-Tory).
Des défaites aux prochaines échéances électorales (deux élections partielles le 15 février où les conservateurs tenteront de conserver des majorités confortables de 11 000 et 20 000 voix, et les élections locales en mai) pourraient rendre encore plus rendre la défaite à l'automne encore plus perceptible et acter pour ces députés l'échec de Sunak et tenter une opération de la dernière chance.

Il faudra surveiller dans ces partielles le score de Reform UK, le parti de droite radicale (anciennement le Brexit Party de Farage) a progressé dans les sondages et a atteint le seuil de 10% d'intention de vote.
Farage lui-même pourrait être tenter de revenir en politique et essayer de devenir (enfin) député.
Certains alors évoquent le scénario du pire pour les conservateurs : une réplique des élections canadiennes de 1993 qui avaient vu le parti conservateur traditionnel être balayé par un centre-gauche triomphant et une droite radicale émergente
https://www.bloomberg.com/news/articles ... =undefined

Dans les deux partielles organisées ce jeudi, le Labour obtient des victoires écrasantes :
A Wellingborough, circo détenue par les Tories depuis 2005 et où le député a été révoqué après pétition, le candidat travailliste l'emporte avec 45,9% contre 24,6 % pour le candidat conservateur. Le candidat du Reform UK (le parti de Farage) pointe à 13 %
Le swing est de 28,5 pts

A noter qu'en 2019, le député Tory révoqué avait été réélu avec 62,2 % et 35,7 pts d'avance sur le Labour....


- A Kingswood, circo aux mains des Tories depuis 2010 et le député a démissionné après la proposition par le Gvt d'octroyer de nouvelles licences d'exploitation pétrolière, le candiat Labour l'emporte avec 44,9 % et 10,4 pts devant le candidat Tory.
Le candidat du Reform UK obtient 10,8 %
Le swing est de 17,5 pts
En 2019, le député Tory démissionnaire l'emportait avec 56,2 % et une majorité de 22,8 pts...


https://www.bbc.com/news/live/uk-politics-68277176

[Fabien]

Les conservateurs pourront se consoler quelque peu de la déroute qui se profile en constatant que la pérennité des politiques qu'ils mènent est assurée. Keir STRAMER, qui a succédé à Jéremy CORBYN à la tête du Labour, a en effet fait prendre au parti un spectaculaire virage à droite, alignant les travaillistes sur les positions des conservateurs sur pratiquement tous les sujets (je me demande sincèrement en quoi il se distingue encore de l'actuel gouvernement): soutien inconditionnel à l'offensive israélienne à Gaza, rejet des mouvements sociaux, développement des énergies fossiles, ... la liste est longue. En interne, le dirigeant a choisi un mode de leadership très autoritaire: les élus qui ne s'alignent pas complètement sur ses positions, par exemple ceux qui soutenaient les grandes grèves de 2022, sont éjectés du cabinet fantôme, voire privés d'investiture.

Reste à savoir si la perspective d'un triomphe électoral dans quelques mois fera encore longtemps avaler par les militants (qui, rappelons-le, ont toujours soutenu Corbyn à de confortables majorités, malgré l'hostilité virulente de l'appareil du parti et de la fraction parlementaire...) et par les syndicats affiliés au parti cette ligne qui ferait passer Blair pour un gauchiste, et n'avait pas vraiment, si ma mémoire est bonne, été assumée par l'intéressé lors de la campagne interne.

Outre le rapport de force pré-électoral, le système électoral et politique joue cependant en faveur de STRAMER: le scrutin de circonscription majoritaire uninominal à un tour est une impitoyable machine à broyer les formations minoritaires (mis à part celles, qui, comme le SNP, disposent de fiefs régionaux), décourageant radicalement toute tentative de scission. L'aile droite des travaillistes s'y risqua certes dans les années 80, mais ce fut pour s'allier puis fusionner rapidement avec une force historique, les libéraux. Malgré pour certaines (UKIP) de vraies percées électorales, aucune n'a jamais à entrer aux Communes.

Par ailleurs, j'ai un peu de mal à imaginer comment parmi les britanniques aux convictions écologiques et sociales pourrait émerger une mobilisation comparable à celle qui porta Corbyn.

Bref, a priori, le pays est bien parti pour "l'alternance sans alternative" (pour reprendre une formule de Chevènement me semble-t-il).

[Corondar]

Et une mauvaise nouvelle n arrivant jamais seule, l économie du Royaume-Uni est officiellement entrée en récession.
https://amp-theguardian-com.cdn.ampproj ... ending-gdp
Alors je n irai pas jusqu'à affirmer que le Brexit est une des causes, mais il est difficile de ne pas constater que l économie du Royaume-Uni se porte bien plus mal que celle des pays de l'UE et que le Brexit n a en tout cas pas aidé l économie britannique à surperformer par rapport à la situation antérieure ?

[Fabien]

Une élection partielle a permis hier le retour à la chambre des communes de Georges Galloway, ancien travailliste défendant une ligne très sociale, anti-impérialiste et franchement pro-palestienne, et ce n'est clairement pas une bonne nouvelle pour le chef du Labour Keir Starmer, aux positions diamétralement opposées.
Les travaillistes ont toujours détenu cette circonscription depuis son redécoupage en 2010, l'ancien député récemment décédé dépassant même les 50%. Mais cette année, ils n'avaient pas vraiment de candidat, ayant désinvesti le leur à la suite de propos ayant fait scandale (affirmant, je crois qu'Israël était au courant des attaques du 7 octobre). Outre Galloway, dirigeant d'un tout petit parti, un autre candidat n'appartenant pas aux principales formations a fait un score notable, un sans-étiquette, ce qui est rarissime dans le système britannique très défavorable aux forces minoritaires.

https://en.wikipedia.org/wiki/2024_Rochdale_by-election

[Corondar]

Une élection partielle a permis hier le retour à la chambre des communes de Georges Galloway, ancien travailliste défendant une ligne très sociale, anti-impérialiste et franchement pro-palestienne, et ce n'est clairement pas une bonne nouvelle pour le premier ministre Keir Starmer, aux positions diamétralement opposées.

Keir Starmer n est pas premier ministre, mais leader de l opposition travailliste. Il y a certes 95% de chances qu il soit le prochain premier ministre britannique, mais c'est encore un peu tôt pour lui donner ce titre :).

[Eco92]

Une élection partielle a permis hier le retour à la chambre des communes de Georges Galloway, ancien travailliste défendant une ligne très sociale, anti-impérialiste et franchement pro-palestienne, et ce n'est clairement pas une bonne nouvelle pour le premier ministre Keir Starmer, aux positions diamétralement opposées.

Keir Starmer n'est pas encore premier ministre, ce qui est donc encore moins une bonne nouvelle pour lui. Après cela reste une partielle avec un contexte très spécifique (absence d'un réel candidat travailliste si je comprend bien ?), mais c'est toujours moins bien pour le Labour qu'une victoire facile.