Eco92 a écrit:Ils sont sans doute très minoritaire, mais Médiapart fait un reportage sur "Principles First", convention de la droite anti-Trump, ex-républicains ou encore républicains mais hésitant, où l'appui à Biden ne fait guère de doute. Plusieurs personnalités sont venues parler au micro de ce rassemblement, de nombreux ex-trumpistes qui ont rompu (parfois très tard) mais se retrouvent aussitôt vu comme de quasi gauchistes par la trumpie : Adam Kinzinger, ancien représentant de l’Illinois Michael Steele, ancien président de la direction nationale du parti, et Cassidy Hutchinson, assistante de Mark Meadows (chef de cabinet de Donald Trump à la Maison-Blanche), qui avait témoigné contre Trump dans la commission d'enquête et est aujourd'hui menacée. Pour sa part, elle appelle clairement à voter démocrate.
Pour le créateur de ce groupe, la performance de Haley est plutôt une bonne nouvelle dans un GOP très verrouillé - question de verre à moitié vide ou plein comme disait Corondar.
L'article cible bien une chose : cette aide peut-être précieuse, elle ne fera pas l'élection de Biden en voix, mais peut servir dans des swing states... si Biden ne perd pas trop sur sa gauche (notamment avec le conflit israël-Palestine).
"Jeff Timmer, un consultant qui a travaillé sur la campagne de John Kasich, l’un des adversaires de Donald Trump aux primaires de 2016. « Ils peuvent choisir de mettre le pays avant leur parti, la démocratie avant l’autoritarisme. Bien sûr, voter pour Biden les pousserait à assumer des choix idéologiques qu’ils ne feraient pas d’ordinaire, mais c’est la démocratie qui est en jeu, on ne parle pas d’un simple changement du barème fiscal. »"
https://www.mediapart.fr/journal/intern ... -joe-biden
Ils sont en effet très minoritaires, et pour la plupart n'exercent même plus vraiment de fonctions électives au sein du GOP.
Mais en effet il suffit de peu de déperdition en novembre dans certains états clefs pour être problématique. Il y a surtout un état où des électeurs républicains plus centristes pourraient continuer à jouer des tours au GOP : l'Arizona. Dans cet état, les 2 grandes figures nationales républicaines des dernières décennies étaient Barry Goldwater (candidat à la présidence défait en 1964 face à LBJ, puis sénateur de l'Arizona entre 1969 et 1987, très conservateur au début de sa carrière, nettement plus centriste et libertarien vers la fin) et John McCain (candidat à la présidence défait en 2008 face à Obama, sénateur de l'Arizona entre 1987 et 2018, successeur de Goldwater, qui fit toute sa carrière sur un créneau plutôt centriste). Et depuis 6 ans il semble désormais assez clair que dans cet état, l'électorat centriste, y compris républicain, semble déserter le GOP face à la montée du trumpisme, et préfère opter pour les démocrates.
Et ce n'est pas avec la prise en main de l'appareil local par la très trumpiste Kari Lake que cela devrait arrêter l'hémorragie.
Et ce n'est pas le dernier incident en date lors de la convention du CPAC (réunion organisée par les conservateurs américains chaque année et réunissant tous les élus les plus en vue du GOP) qui devrait rassurer l'aile centriste du GOP : des néo nazis (avec salut
Sieg Heil et tout le tintouin) ont participé à la réunion, avec en prime des "débats" de leur part sur les "sciences raciales" et le "complot juif".
https://www.msnbc.com/opinion/msnbc-opi ... rcna140521https://www.timesofisrael.com/nazis-whi ... it-report/https://twitter.com/BenjaminGoggin/stat ... 5665198542Il y a encore 20 ans, une telle présence à cet événement aurait entraîné un tollé et une désapprobation générale. Aujourd'hui, on a à peine le droit à une molle dénégation et à un silence même pas gêné. Le parti de Lincoln et Théodore Roosevelt est tombé bien bas...
PhB a écrit:Est-ce qu'un troisième candidat (genre Ross Perot ou autre) aurait des chances d'émerger ces prochains mois et de bousculer les équilibres de la présidentielle ?
Ceci dit je demande ça mais je sais que c'est assez imprévisible...
En théorie, le retour de l'affiche de 2020 Trump/Biden, dont une très nette majorité d'Américains ne veut pas, devrait offrir un boulevard aux petits candidats et autre candidat alternatif. Je pense ne pas trop m'avancer en supposant que cette année, le pourcentage de vote pour les tiers candidats devrait atteindre un chiffre assez élevé. Mais de là à imaginer un troisième homme (ou femme ?) émerger et atteindre un score aussi haut que Ross Perot en 1992 (ou même 1996) ?
J'avoue être très sceptique. Déjà , les pesanteurs du système américain pour garantir le bipartisme sont énormes. Parvenir à se présenter dans les 50 états sans un parti organisé et puissant c'est très compliqué, et très coûteux.
Le mouvement
no label (qui est à mon avis surtout une tentative un peu déguisée de gens plutôt de droite qui espèrent plus pénaliser Biden que Trump) galère à recruter le "candidat de rêve" qu'ils recherchent, et ils n'ont même pas la structure que peuvent avoir les Verts ou les libertariens. Ces derniers devraient comme toujours présenter un(e) candidat(e). Comme toujours il faudra voir dans quels états ils parviendront à se qualifier.
Quant à la candidature de Robert F.Kennedy Jr, j'avoue ne pas beaucoup y croire, malgré des scores élevés obtenus dans certains sondages. Je pense que ce sera plus un feu de paille qu'autre chose : le personnage me semble beaucoup trop atypique, je pense que son équation est basée sur du sable. Lui aussi il faudra voir si il arrive à se qualifier et où, mais j'ai un peu la faiblesse de penser que vu ses positionnements il pourrait peut-être mordre un poil plus sur les plates bandes de Trump que de Biden ?
Bref, je vois les petits candidats atteindre des niveaux assez élevés (peut-être entre 5 et 10% au national selon leur quadrillage dans les 50 états ?), mais de là à imaginer un troisième émerger à un niveau à la Perot pouvant viser des états et des grands électeurs ? Je suis plus que sceptique. Il est en revanche très possible que les petits candidats troublent le jeu entre Biden et Trump...
Cette nuit on a les primaires au Michigan. Premier état où je pense que les résultats sont réellement à suivre (et puis c'est le premier
swing state qui vote sur ces primaires aussi) :
1) déjà au niveau des primaires pour le Sénat et les districts à la Chambre, il y a de l'enjeu
2) au niveau présidentiel, côté républicain il faudra voir la participation et le niveau de Haley. Côté démocrates il faudra voir si le mouvement de certains élus locaux à envoyer un signal contre Biden et sa position dans le conflit israélo-palestinien portera un peu (certains élus locaux et membres de l'aile gauche appellent les électeurs des primaires démocrates à voter
uncommitted en signe de protestation).
https://www.pbs.org/newshour/politics/w ... he-primaryQuant au GOP local, il n'en finit plus de convulser dans des divisions internes sans fin.
https://www.latimes.com/world-nation/st ... o-disarrayPar contre, au niveau des délégués pour les primaires présidentielles, on notera encore un tableau très peu démocratique côté républicain : seuls 16 des 55 délégués du Michigan seront attribués à la proportionnelle selon les votes de cette nuit. Les 39 restant seront désignés en interne lors d'une convention du parti en mars. Côté démocrates, ce seront 117 délégués qui seront répartis à la proportionnelle (il faudra voir combien seront
uncommitted).
https://abcnews.go.com/Politics/michiga ... =105590575