Fabien a écrit:Pour distinguer la part de l'équation personnelle et celle du poids de l'étiquette dans la déroute de Bénédicte TAURINE, un rappel des résultats des législatives partielles de ces derniers mois est utile.
Pour LFI-NUPES, c'était une perte de 6 points au premier tour dans la Marne, un gain modeste (mais décisif) de 1 point au second tour (l'offre politique n'était pas comparable au premier) en Charente et une perte de 2 points dans la 2eme des français de l'étranger. Même si aucun n'était sortant, ce n'est pas fameux dans l'ensemble vu le contexte très porteur, et même en tenant compte du fait que les partielles désavantagent structurellement la FI, dont l'électorat plutôt jeune et populaire est plus touché par l'abstention massive.
Dans la 8eme des français de l'étranger, la candidate NUPES, qui n'est pas FI mais semble présenter un profil assez clivant et radical (membre du parti Balad et soutenant la campagne Boycott Désinvestissement Sanction, selon sa notice wikipedia) perd 3 points par rapport à la candidature de juin.
Les candidats NUPES hors LFI s'en sortent mieux. Bertrand PETIT, PS élu en dissident mais intégré au groupe socialiste et investi par l'alliance de gauche avait gagné près de 8 points au premier tour sur le total de ses voix et de celle de la NUPES, et plus de 10 au second face au RN.
En progrès également, quoique de façon moins spectaculaire, le candidat Génération.s-NUPES dans la 9eme des français de l'étranger.
Si on ajoute à cela les bons scores de la GRS, on voit qu'une part de l'électorat de gauche, bien qu'évidemment hostile au très à droite président Macron, ne se reconnait pas dans la FI. Vu l'impitoyable mécanique du scrutin majoritaire uninominal à deux tours, ce serait à mon sens une erreur d'en déduire qu'il y a de l'espace pour des candidatures autonomes de gauche hors-FI. Tout comme il serait fort téméraire de conclure de cette situation que l'électorat de gauche, à l'instar de la nouvelle députée largement élue de l'Ariège, souhaite un retour des personnalités et de la ligne du quinquennat Hollande... Martine FROGER a bénéficié de l'impressionnante machine du PS ariégeois autant du rejet que suscite le comportement de nombre d'élus LFI dans une part de l'électorat de gauche, il me parait difficile d'en tirer d'autres conclusions.
Ce qui est certain, en revanche, c'est que les piètres résultats de la FI devrait inciter le mouvement à se remettre sérieusement en question, s'il en était capable.
Votre analyse me semble pertinente. Malgré le climat anti-macron lié à la réforme, les candidatures LFI baissent par rapport à juin dernier. Même la mesurée Benedicte Taurine ( elle n'est pas adepte des coups de gueule ) en a fait les frais. Il se dessine donc un front anti-LFI en dehors de la NUPES, à l'image du Front Républicain qui devait isoler le FN/RN.
à l'intérieur de la NUPES, ça grogne, surtout au PCF.
La réintégration d'Adrien Quatennens dans le groupe à l'Assemblée ne va pas arranger les choses, surtout chez EELV, en pointe sur les questions de féminisme. Surtout qu'Adrien Quatennens fait partie des 'durs' de LFI.