Milei a trouvé une parade temporaire en prenant le 20 décembre un décret de nécessité et d’urgence (DNU) intégrée à une loi omnibus de 664 articles.
Le DNU lui-même contient 366 articles et ne peut être voté qu'en bloc, il prévoit de très larges dérégulations économiques, sociales et environnementale, ainsi qu'un fort virage sécuritaire. La loi omnibus contient également une modification de la loi électorale qui supprime la proportionnelle pour le scrutin uninominal à un tour (avec modification des circonscription par le gouvernement possible jusqu'à un an avant l'élection) mais, surtout, des articles déclarant « l’urgence publique en matière économique, financière, fiscale, sécuritaire, sociale, sanitaire, administrative de défense et de droit de douane » jusqu’au 31 décembre 2025 (soit quand même deux ans), renouvelable une fois à la simple initiative de l'éxécutif. Cela implique que sur toutes ces thématiques le président argentin pourra gouverner par décrets-lois en se passant de l’accord du Congrès.
Au rang des transformations dans tout ce paquet : suppressions tous les prix bloqués ou quota de quantités, 3500 normes ont été annulées, et une présomption de légitime défense est appliqués aux forces de l'ordre. Dans le même esprit le droit de grève a été limité dans les secteurs essentiels à 25% des employés, 50 % dans la majorité des autres secteurs, toute dé&gradation lors d'une manifestation pourra être imputés à ses organisateur, une manifestation étant comprise à partir de... 3 personnes.
Tout cela est légal et constitutionnel mais semble bien profondément liberticide (sur la partie sécuritaire en tous cas, encore une fois un libertarien est rarement pour la liberté partout...) et antidémocratique.
Ce paquet de loi doit être voté par le Parlement toutefois, les péronistes s'y opposent mais devraient pour ça faire bloc avec les radicaux de droite, opposés à l'alliance entre la droite traditionnelle et Milei. Autant dire que ce n'est pas gagné, mais pour Milei non plus car c'est sans antécédent. Il a cependant prévenu qu'il ne voulait aucune modification et que s'il y avait rejet il irait au référendum, pour profiter de l'état de grâce de début de mandat.
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