Fabien a écrit:Je me suis livré, à partir du nombre de délégués par commune et de la couleur présumée ou avérée des municipalités à un petit exercice de simulation des rapports de force. Cela ne remplace pas la connaissance fine du terrain (que je n'ai pas), mais donne tout de même un ordre d'idée...
Sur un peu plus de 1500 délégués, j'arrive à environ 500 clairement identifiés au bloc de la droite "et du centre", un peu moins de 300 clairement à gauche, 150 "divers gauche" dont le vote ne me parait pas totalement certain, le reste, plus de 600 délégués, principalement des petites communes, restant indéterminé.
Je n'ai même pas essayé de détailler le poids des macronistes et des LR dans le bloc de droite "et du centre", la très grande porosité entre les deux rend l'exercice quasi-impossible!
Je prends l'hypothèse qu'entre 50 et 80% des "divers gauche" voteront pour la liste de gauche, entre 20 et 50% pour les deux listes de droite "et du centre", et des proportions inverses pour les indéterminés.
J'arrive au total à une fourchette d'un peu moins de 500 voix jusqu'à 700 pour la gauche, de près de 850 jusqu'à plus de 1050 pour la droite et "le centre".
La droite tenant le conseil départemental (c'est d'une importance non-négligeable pour les sénatoriales dans les départements comptant une part significative de petites communes), étant beaucoup mieux implantée dans les territoires ruraux du département, et présentant des listes qui semblent plutôt solides, je miserai plutôt sur un score vers le haut de la fourchette pour ses listes, près de 1000 voix peut-être, là où je ne vois pas la gauche approcher les 600.
Peu de suspens a priori concernant l'identité des élus. En 2017, alors qu'elle était au plus bas, c'est surtout à sa division (trois listes, plus des dizaines de voix qui ont dû aller chez GATARD) que la gauche a dû de ne pas conserver un élu. Je vois mal comment elle pourrait, alors qu'elle a tout de même globalement progressé depuis et qu'elle part unie (la liste FI, si elle se constitue bien, devrait faire un score anecdotique, quelques dizaines de voix grand maximum), ne pas en gagner un. Et il faudrait vraiment que le camp d'en face fasse très fort dans l'autosabordage (mutiplication de listes dissidentes de dernière minute? campagne calamiteuse?) pour ne pas conserver deux sièges alors que 60 à 70% des délégués sénatoriaux sont, sur le papier, de son côté...
Ceci-dit, un corps électoral où les élus non-encartés, souvent issus de petites communes, ont un tel poids peut réserver des surprises...
Rendez-vous le 24 septembre pour voir l'ampleur du décalage entre cette analyse théorique et la réalité!
Résultats:
LR (Paumier): 486 32,42%
PS-EELV-PCF (Roiron): 411 27,42%
Horizons-Renaissance-UDI (Louault):399 26,62%
RN 108 7,20%
LFI 95 6,32%
On était finalement loin, très loin, de l'élection de la candidate Renaissance, 2eme de la liste Louault, au détriment de la tête de liste de gauche.
Le bloc "de la droite et du centre" totalise 885 voix, dans le bas de la fourchette par rapport à mes estimations. La gauche, elle est carrément en dessous.
L'explication tient dans les scores très significatifs du RN et de la FI, que je n'attendais pas si haut. Pour le parti lepéniste, même dans cette terre modérée où il ne compte presque pas d'élus, ce n'est qu'une demi-surprise, tant son ancrage en milieu rural est manifeste, ici comme ailleurs.
En revanche, la performance des "insoumis" est assez stupéfiante: si on excepte le cas particulier de la Haute Loire, où ils n'avaient pas de concurrence à gauche, c'est me semble-t-il leur meilleur score de toute la France! 6% aux sénatoriales pour une force politique qui compte a priori très peu d'élus dans le département, et n'alignait que de simples conseillers municipaux, cela me semble assez inédit. Si quelqu'un a un début d'explication, je serais curieux de la connaître...