de Fabien » Mer 9 Aoû 2023 17:18
Le PP sait très bien que cette idée est inacceptable pour le PSOE. Les socialistes n'y ont guère d'intérêt et ce serait un revirement total par rapport à la stratégie d'un Sanchez sorti plutôt conforté de ce scrutin. Cette proposition ressemble à une manoeuvre cousue de fil blanc pour afficher un profil plus modéré, après avoir constaté que son alliance avec Vox effrayait nombre d'électeurs.
De nouvelles élections semble très probable. Pour quel résultat? En 2016 comme en novembre 2019, retourner aux urnes au bout de quelques mois avait plutôt démobilisé l'électorat et pénalisé la gauche, si ma mémoire est bonne. Ceci dit, cette fois, la dynamique politique semble plus porteuse pour l'actuel premier ministre et ses alliés.
Pour revenir sur les résultats, on notera que, dans la lignée des scrutins qu'elle y a remporté au niveau régional, la droite obtient pour la première fois la majorité absolue en Andalousie, ancien bastion socialiste. C'est vraiment une évolution qui semble structurelle et de long terme (contrairement aux résultats plus conjoncturels et fluctuants de la plupart des autres régions), qui n'est pas sans évoquer chez nous l'inexorable droitisation de la Provence dans les années 80, 90 et 2000, même si l'Andalousie n'en est pas (encore?) au même point.
En Catalogne, la gauche triomphe, obtenant, tous partis confondus (indépendantistes ou non), plus de 60% des suffrages, là où PP et Vox atteignent péniblement les 20%! La situation dans la région offre des arguments à ces partis de droite, mais les votes catalans constituent pour eux un très lourd handicap. Les indépendantistes retombent à une niveau historiquement bas. Junts se traîne à 11%, alors que la CiU dépassait les 30% dans les années 90 et les frôlait encore en 2011, ERC retombe lourdement... Effet de la stratégie d'apaisement de Sanchez, d'un vote utile en sa faveur, de la lassitude de l'électorat devant la surenchère permanente et le jusqu'au boutisme d'une partie des indépendantistes... ou tout cela à la fois?
Contrairement à beaucoup d'autres pays, les grandes villes espagnoles sont loin de voter clairement plus à gauche que la moyenne du pays. L'écart entre le bloc de droite et le bloc de gauche est de plus de 10 points en faveur du premier à Madrid, Cordoue, Grenade, Jaen, Algesiras, Murcie, Alicante, Elche, Burgos, Salamanque, Carthagène, Almeria, ... En face, Barcelone, Cadix, Bilbao, Vittoria, San Sebastian, Vigo, Sabadell, Pampelune
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