Eco92 a écrit:Chris Christie, ex-gouverneur du New Jersey qui avait tenté la candidature en 2016 avant de rejoindre Trump assez tôt et d'en être un fervent soutien, qui s'en est désolidarisé depuis l'attaque du Capitole, tente une nouvelle candidature, principalement anti-Trump. Pas la cohérence qui l'étouffe et sans doute voué à l'échec mais c'est une de plus, j'imagine que du ménage aura lieu au fil du temps mais toute division des anti-Trump lui est favorable :
https://www.mediapart.fr/journal/fil-da ... on-blanche
Sans doute un peu plus impactant car, il me semble, assez rare : l'ancien VP Mike Pence a déposé sa candidature. Celui qui avait représenté l'alliance des conservateurs chrétiens au président, et est resté d'une loyauté de fer durant le mandat pour faire avancer son agenda, est depuis l'attaque du Capitole considéré comme un traître car il a avalisé les résultats de l'élection. Par ailleurs, étant au sein du bâtiment lors de l'attaque, il n'a guère goûté l'insurrection.
Il est aujourd'hui très bas dans les intentions de vote, mais je me dis qu'il pourrait avoir un réel poids sur la droite religieuse, à moins que celle ci soit toujours aussi cynique que d'ordinaire et soutienne Trump, fort probable.
Cependant, difficile de se porter en procureur du mandat, la ligne de clivage majeure entre ces candidats semble être le Capitole. Pour Pence, c'est arrivé qu'un VP de présente contre son président (certes non sortant ici) ? Sellin semble dire que c'est inédit dans l'histoire récente mais je me demande quand c'est déjà arrivé, si c'est déjà arrivé.
https://www.francetvinfo.fr/monde/usa/p ... 69988.html
Concernant Christie, une particularité à relever néanmoins : il est le seul candidat officiel aux primaires républicaines à affirmer ne pas viser la nomination (il est en cela nettement plus réaliste que beaucoup :) ), et affirme que sa candidature a pour seul objectif de combattre Trump. Christie est très bon en débat, et son objectif est de centrer les primaires républicaines sur une thématique unique : le danger que Trump représenterait pour le futur du parti républicain.
Quant à sa cohérence éventuelle (ou son absence) sur le personnage Trump, Christie fait clairement parti des élus républicains pour qui l'assaut contre le Capitole du 06/01 a été une ligne rouge, un point de non retour : depuis cette date, Christie a ouvertement tourné le dos à Trump, et n'a de cesse de déclarer que les actions du président ce jour là le disqualifient d'office pour la fonction présidentielle. A noter que la stratégie de Christie est très claire : tout miser sur des débats où il confronterait Trump (si tant est qu'il participe bien aux débats, le Donald laissant flotter l'idée qu'il pourrait faire l'impasse là dessus...), et tout miser sur le New-Hampshire (état où les électeurs passent pour plus modérés, et il espère aussi sans doute que l'actuel gouverneur RINO Sununu, qui a confirmé ne pas se présenter aux primaires présidentielles, finisse par le soutenir).
Quant à Mike Pence, je pense que ses chances d'obtenir la nomination sont à peine supérieures à celles de Christie, c'est dire :). Pence fait partie des candidats de second rang (je mettrai Nikki Haley avec lui à cet échelon, et c'est tout ?) qui espèrent que Trump et DeSantis s'autodétruiront de manière presque biblique lors des primaires, et qu'ils apparaitront alors comme le seul candidat alternatif possible. Mais, à mon avis, sur ce créneau là , Nikki Haley serait peut-être un poil plus "vendeuse" que Pence ?
Pence mise en effet lui tout sur l'électorat religieux (lequel est de plus en plus en perte de vitesse au sein de la galaxie républicaine, et qui semble s'être rallié sans état d'âme à Trump ?) et sur l'Iowa (si il devait finir ailleurs que parmi les 3 premiers dans cet état là , il pourra jeter l'éponge).
Mais cela me semble de toute façon être désormais la stratégie de presque tous les candidats républicains autre que le Donald : espérer que la candidature de ce dernier se fracasse sur la longue litanie de procès juridiques qui l'attendent désormais ? C'est à mon avis très optimiste quant à la possibilité pour les électeurs MAGA de lâcher leur gourou au nom d'ennuis judiciaires divers et variés (il faudrait déjà que les médias conservateurs en parlent, quand on voit la quasi absence de couverture médiatique des ennuis judiciaires de Trump par Fox, OAN ou Newsmax, même si les électeurs MAGA en entendaient parler, ce serait surement uniquement sous l'angle d'une fort injuste chasse aux sorcières à l'encontre du plus grand président américain de tous les temps ?).
A l'heure actuelle, et vu le lancement assez piteux de la campagne de DeSantis, je pense que Trump est plus que jamais favori pour récupérer l'investiture ? En tout cas, si on va jusqu'aux premiers scrutins avec entre une douzaine et une quinzaine de candidats républicains, je vois mal comment Trump pourrait ne pas obtenir la part du lion des délégués du GOP. Pour Trump, je m'inquiète surtout des conséquences de ses ennuis judiciaires sur une générale. Sans même parler du fait que dans certains des dossiers concernés, une ou plusieurs condamnations à de la prison ferme sont loin d'être impossibles ?
En tout cas, DeSantis et Trump ont retiré les gants et se tapent déjà joyeusement l'un sur l'autre.
https://www.politico.com/news/2023/06/0 ... t-00099830
Et ça tape déjà méchamment sous la ceinture.
Mais sur le fond, je note aussi qu'il existe de plus en plus de sujets de division entre les candidats républicains : grosse ligne de fracture sur l'Ukraine (Trump et DeSantis semblant nettement plus pro-russes, les autres sont pro-ukrainiens) et sur les dépenses sociales de l'état (Trump dit vouloir défendre Medicare et Medicaid sans s'étendre sur les financements, tous les autres candidats disent vouloir réduire ces programmes pour faire des économies).