de Eco92 » Ven 21 Oct 2022 07:00
Les choses se clarifient mais on va vers un congrès avec une grosse motion qui tend à être majoritaire, deux à trois oppositions plus ou moins pour le compromis (qui pourront parfois fusionner entre elles) et d'autres micro listes d'opposition.
Hier soir ce sont pas moins de sept motions d'orientation (en gros des tendances et candidats pour le bureau exécutif) et 23 ou 26 motions ponctuelles qui ont été déposées. On en saura plus aujourd'hui, les textes et signatures étant vérifiés et validés.
Sept motions de tendance c'est beaucoup mais pas surprenant non plus même si ça réduisait ces dernières années (il y en avait 6 en 2013 par ex, puis 5 en 2016 et 4 en 2019). Le nombre de motions ponctuelles est par contre énorme, à vrai dire j'en ai moi même signé beaucoup, mais je n'ai pas souvenir que l'on ai dépassé les 7-8 par le passé. Cela promet des congrès décentralisés forts longs. C'est à la fois intéressant en terme de vitalité démocratique et de production intellectuelle (avec plusieurs motions portées par des commissions ou groupe de travail) et montre en même temps une certaine défiance envers les cadres intermédiaires élus pour porter une fonction représentative. Cela souligne aussi sans doute un désir de démocratie directe qui manque par rapport à d'autres pays européens ou les verts tranchent leurs grandes lignes stratégiques de l'année par vote, etc. En tous cas le précongrès a été marqué par les référendums de transformation de l'organisation du parti et je pense que c'est aussi un symptome de ce désir, exprimé dans les deux cas.
Voici donc les listes déposées et leurs potentiels nombres de signataires :
La suite, menée par Marine Tondelier (majorité sortante) : 1500 signataires.
Printemps écolo, mené Sophie Bussière (Jadot, héritage LTE+ex Grandir) : 600 signataires.
TERRE, menée par Mélissa Camara (soutiens Rousseau+aile gauche historique) : 450 signataires.
L’arche, menée par Hélène Hardy (troisième voie, pas très claire) : 350 signataires.
Ce qui nous lie (territorialiste+ex Jadotistes), menée par Claire Desmares : 250 signataires.
Rebellion, construction menée par Géraldine Boyer (Aile gauche historique, mais anti-Rousseau) : 140 signataires.
Démocratie écolo, menée par Philippe Stanisiere (inclassable, minoritaire) : 120 signataires.
La Suite est la motion la plus lointainement lancée, au plus gros réseaux, elle voulait afficher un soutien net par rapport aux autres et a plus du double de la deuxième motion en signataires, c'est donc réussi et ne peut se résumer aux quelques membres de Génération.S ayant rejoint EELV qui ont le droit de vote sans ancienneté dans EELV au nom d'une modification transitoire du RI. Il reste intéressant de noter que, dans un parti que l'on dit instable, la même tendance (héritière de Cécile Duflot en gros) dirige le parti depuis plus de 15 ans, avec des alliances variables (Julien Bayou était d'un autre courant à l'origine etc.). En tous cas ils sont bien sur favoris, même si avoir la tête des signatures ne donne pas forcément l'ordre du résultat il y a quand même un gros GAP car les congrès ne mobilisent pas beaucoup (ce n'est pas la primaire quoi en gros).
La question des oppositions sera intéressante. Lire tout ça n'est pas simple mais en gros Yannick Jadot soutient une motion officiellement pour la première fois, il est rejoint par un bloc important de l'ex majorité dont la députée et ex SNA Sandra Regol et la sénatrice Mélanie Vogel, qu'on ne voyait pas forcément là . Il me semble qu'il s'agit de la partie de l'ex majorité opposée à la stratégie référendaire ? Bon je n'ai pas tous les sous-titre. En tous cas, alors qu'Hélène Hardy se posait en "troisième voie entre Tondelier et Rousseau" elle n'est que quatrième et Sophie Buissière, que pas grand monde n'avait vu venir dans le récit médiatique, s'impose assez facilement en deuxième place de signatures.
Pour TERRE, fusion du Souffle (aile gauche historique avec Alain Coulombel), des Temps Changent, porté par Mélissa Camara et soutenue par Sandrine Rousseau, et de La Relève, porté par d'ex dirigeants des jeunes écolo, la deuxième place aurait sans doute été plus symbolique. Il y aura sans doute ici un duel avec le Printemps écolo, ce qui n'était sans doute pas l'objectif. Dans les médias on a sans doute un peu vite oublié Jadot et "Le Temps de l'écologie" qui avait un gros réseau d'élus et soutiens tout de même. Sans doute une des motions assez favorable à la NUPES même si ce n'est pas aussi tranché.
L'Arche rate à mon avis sont entrée, d'autant que sa ligne n'est pas d'une folle clarté. Je n'ai pas grand chose de plus à en dire car je n'ai pas le détail, je sais juste que la tentative de s'imposer en alternative est sans doute écornée par cette position.
Ce qui nous lie, qui s'affirme la voie des territoires ruraux et périurbains, porté en grande partie part Damien Deville, avait une belle aura de sympathie interne, je m'étonne de voir si peu de signataires. Le fait que la TDL soit très clivante dans sa région a pu jouer. Ils ont finalement fusionné avec "Et maintenant demain, les nouveaux décroissants" groupe porté par Guillaume Durand ou David Belliard, soit des ex-LTE très soutiens de Jadot et pas mal parisiens, mais de plus en plus opposé à la direction. Cela rend le nombre de signataire final d'autant plus étonnant.
Viennent ensuite les deux plus petites motions, qu'on pourrait dire issues de l'aile gauche :
- Rébellion, construction est menée par une membre du BE pour le Souffle, Mme Boyer l'a lancé car refusant la fusion Souffle/Les Temps Changent, le discours se veut plus radical et pro-NUPES encore.
- Démocratie écolo est le mouvement de M. Stanisière qui a été membre du BE avec Via écologica (aile droite) puis le Souffle (aile gauche), présentant parfois des listes régionales dissidentes face à ce courant. Ils insistent sur le démocratie directe et locale. Elle n'a a priori que 120 signatures soit pas loin du nombre de signatures minimum, en cas de rejet de quelques signatures elle disparaitra des comptes. Mais bon j'imagine que c'est bon.
Dans les autres choses à noter : on peut être sure de retrouver une femme à la tête du parti, et il y a une forte probabilité qu'elle soit du Nord pas de Calais car c'est quand même le cas de trois des têtes de listes dans les 4 motions les plus soutenues.