Tirnam a écrit:La conséquence pratique pour la guerre c'est qu'une fois ces territoires incorporés à la Russie celle-ci pourrait considérer toute attaque sur ces territoires comme une attaque contre la Russie donnant peut-être à Poutine le prétexte pour amplifier son action militaire en Ukraine (passage d'une opération militaire à une guerre, mobilisation plus large, ...)
Stéphane a écrit:Tirnam a écrit:La conséquence pratique pour la guerre c'est qu'une fois ces territoires incorporés à la Russie celle-ci pourrait considérer toute attaque sur ces territoires comme une attaque contre la Russie donnant peut-être à Poutine le prétexte pour amplifier son action militaire en Ukraine (passage d'une opération militaire à une guerre, mobilisation plus large, ...)
Pour les autorités russes, la guerre en Ukraine n'a même pas le statut d' "opération militaire", mais de simple "opération spéciale".
Fabien a écrit:Ce que vous évoquez là ne serait pas une "négociation"... mais une capitulation sans condition de la Russie, hautement improbable pour le moment et à horizon prévisible... Une négociation suppose des concessions des deux parties!
Du reste, la seule chose que les deux belligérants ont en commun (avec un anti-communisme plus ou moins virulent, et des tendances autoritaires, évidentes côté russe, mieux dissimulées mais bien réelles côté ukrainien)... c'est qu'ils refusent de fait de négocier. D'un côté comme de l'autre, les préalables posés sont tellement irréalistes qu'ils reviennent clairement à cela. Poutine n'a besoin de personne pour être intransigeant... Zelensky y est franchement poussé par les occidentaux qui l'entretiennent dans la dangereuse illusion d'une victoire totale qui le dispenserait de toute concession, et lui permettrait même de reprendre la Crimée (aux fous!). L'hybris du président ukrainien est désormais telle qu'il se paie le luxe de balayer d'un revers de la main méprisant les plans de paix de pays non-impliqués dans le conflit et pour certains assez influents... Tout cela aboutira vraisemblablement, après épuisement des deux belligérants à un conflit "gelé", après de nombreux morts et destructions inutiles.
En tout cas, je me réjouis pour nos voisins allemands que le débat y soit possible. Chez nous, il existe des dogmes sacrés: Zelensky le "héros", soutien inconditionnel à l'Ukraine dont la victoire totale serait le seul horizon admissible, refus d'envisager des négociations sérieuses avec ce qu'elles supposent de concessions réciproques, escalade assumée du conflit avec la livraison toujours plus massive d'armes toujours plus puissante dont la pertinence est assénée comme une évidence absolue, risque de franchir la frontière mal délimitée de la cobelligérance ignorés ou niés, causes du conflit limitées à la seule volonté impérialiste russe à l'exclusion de toute autre, occultation du double langage du camp OTANien et de son passif des guerres du Kosovo, d'Irak et de Libye, etc. Il n'est autorisé de faire le constat gênant de l'absence d'implication réelle (pas de sanction) ou de la neutralité de la plupart des pays à travers la planète, et non des moindres (Chine, Brésil, Inde, Afrique-du-Sud, etc.) que pour le minimiser et s'en étonner naïvement...
Même des personnalités comme Mélenchon, de tradition "Otanosceptique" et peu réputées pour leur capacité à courber l'échine, osent à peine égratigner ces dogmes du bout des lèvres. Et ceux qui, comme votre serviteur dans le commun des mortels osent ne pas les partager se font un peu l'effet d'être des hérétiques promis à plus ou moins brève échéance au bûcher.
Je ne suis pas forcément ravi de la qualité du débat en France sur les questions de politique intérieure, mais en comparaison de ce sujet, le tableau serait presque idyllique.
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