Avec la déclaration de candidature de Marine Tondelier au secrétariat national, on est désormais à 3 courants du parti qui ont leur candidate au secrétariat nationale, mais aussi le texte de leur motion et leurs premiers signataires publics.
- "La Suite" (Marine Tondelier, conseillère régionale des Hauts de France, élue d'opposition à Hénin-Beaumont et cotrésorière d'EELV) : grande majorité du courant "Grandir ensemble" (motion centrale du parti) auquelle s'ajoute une partie du "Temps de l'Ecologie" (aile "droite", dont le maire de Colombes, la sénatrice de Gironde Monique de Marco ou la députée de Nantes Julie Laernoes) et un plus petit bout du "Souffle de l'Ecologie" (aile "gauche", dont la maire de Poitiers).
Avec sa candidature, elle amène plus de 600 premiers signataires, dont plusieurs maires (Léonore Moncond'huy donc, mais aussi Grégory Doucet, Eric Piolle ou Jeanne Barseghian), députés (Marie Pochon, Julie Laernoes, Christine Arrighi et Nicolas Thierry), sénateurs (Thomas Dossus, Monique de Marco et Daniel Breuiller) et députés européens (David Cormand, Damien Carême, Claude Gruffat et Marie Toussaint). Elle a par ailleurs le soutien de plusieurs membres sortants du Bureau Exécutif : Léa Balage (secrétaire nationale par intérim), François Thiollet (cotrésorier), Charlotte Soulary (déléguée au projet) ou encore Olivier Bertrand (délégué aux parlementaires). Partie il y a longtemps (fin juin) et rassemblant beaucoup de cadres du parti (de toutes les régions, sauf la Guyane) elle est favorite (mais aura peut-être besoin d'une alliance avec une ou plusieurs motions pour obtenir les 50%).
Géographiquement, toute la France est bien couverte, sauf la Guyane (0 soutien) et un peu plus grave les Français de l'Étranger et dans une moindre mesure Limousin et Bretagne.
Enfin, elle agrège la quasi-totalité des gens ayant quitté Génération.s pour rejoindre EELV (Laura Slimani, Joséphine Delpeyrat, Sabrina Benmokhtar...) sauf Claire Monod, Yves Contassot (qui ont leur propre groupe) et Bastien Recher (conseiller régional de Normandie, qui lui a rejoint Nouvelle Dynamique Ecologiste)
Le texte et les signataires :
https://sneaky-fruit-206.notion.site/La-Suite-Motion-d-orientation-7a8753eb768a4e53bf1527eaf06b5dbb- "Nouvelle Dynamique Ecologiste" (Sophie Bussière, conseillère régionale de Nouvelle-Aquitaine, conseillère fédérale d'EELV) : rassemblant la majorité (mais loin de la totalité) du "Temps de l'Ecologie" (aile "droite"), elle a obtenu le soutien de ses membres les moins critiques de la direction actuelle, mais pourrait s'élargir à des plus petits groupes issus du Temps de l'Ecologie (ou s'étant à un moment donné rapproché de "Ce qui nous Lie").
Moins nombreux que "La Suite" ils ont quand même le soutien de 2 députés (Eva Sas et Jérémie Iordanoff) et d'1 député européen (Mounir Satouri). Ils sont surtout forts en Aquitaine, Midi-Pyrénées, Île-de-France, Languedoc-Roussillon, Réunion, Bourgogne, Limousin et Lorraine. Ils leur manquent surtout le soutien d'une partie de LTE du Nord-Pas-de-Calais (autour du secrétaire national par intérim Jérémie Crépel) et de Paris (David Belliard, Chloé Sagaspe, Jean-Baptiste Pegeon...).
Le texte (les signataires sont visibles dans "Nos Soutiens") :
http://nouvelledynamique-eco.fr/- "Ce qui nous lie" (Claire Desmares, conseillère régionale de Bretagne) : focalisée sur les territoires, on les qualifie à EELV de "territorialiste", et notamment la ruralité, Claire Desmares (issue de Grandir Ensemble) mène un binôme avec Damien Deville (géographe/anthropologue issu du Souffle). Ils ont avec eux une centaine de personnes, surtout situées dans quelques régions : Aquitaine, Bretagne, Pays de la Loire, Auvergne, Poitou-Charentes et Ile de France. Ils n'ont, par ailleurs, aucun soutien "de poids" (ni parlementaire ni maire de grande ville ni membre du bureau exécutif sortant...).
Le texte et les soutiens :
https://www.cequinouslie-eelv.fr/D'autres courants, dont celui notamment de Sandrine Rousseau (alliée à la majorité du Souffle autour du porte-parole Alain Coulombel), devraient sortir du bois prochainement puisque le délai pour envoyer au siège d'EELV la motion, la liste des candidats au Bureau Exécutif (15 personnes) et les signataires est fixée au 20 octobre.
Et certains groupes devraient clarifier leurs positionnements d'ici là , notamment :
- Celui construit autour d'Hélène Hardy (déléguée aux élections, issue du Souffle) et de Sabrina Sebaihi (députée, issue du Temps de l'Ecologie) critique à la fois de la direction et de Sandrine Rousseau et orienté quartiers populaires
- Celui construit autour de Sandra Regol (députée), Mélanie Vogel (sénatrice)... issus de Grandir ensemble et critiques de Marine Tondelier et surtout présent en Hors de France et Rhône-Alpes (avec des soutiens éparpillés ailleurs)
- Celui construit autour de Chloé Sagaspe (porte-parole) et Jérémie Crépel (secrétaire national par intérim) issus du Temps de l'Ecologie
- Celui construit autour de David Belliard (adjoint à la mairie de Paris) et Jean-Baptiste Pegeon (membre du Bureau Executif) issus du Temps de l'Ecologie et tellement critiques de la direction qu'ils ont défendu l'alliance avec le courant de Sandrine Rousseau
Bref, ce congrès ne devrait pas être très simple, puisqu'à la ligne de fracture "pour ou contre la majorité historique/actuelle" s'ajoute la ligne de fracture "pour ou contre Sandrine Rousseau".
Sur la NUPES tout le monde est plutôt aligné et tous devraient défendre clairement une liste écologiste autonome aux européennes (sauf peut-être les "rousseauistes" ?). Les principales dissensions au sein des différents groupes composant les minorités internes sont donc vraiment leur volonté ou non de fusionner au second tour avec "La Suite" ou avec les "rousseauistes" ou personne et la composition des listes (puisqu'il n'y a que 15 places au Bureau Executif).
J'espère avoir restitué assez fidèlement la situation et ne pas vous avoir trop perdu. Personnellement, après avoir signé Grandir lors du dernier congrès je suis membre actif de La Suite.