de vudeloin » Sam 30 Juil 2011 16:22
La discussion menée sur la liste Renar m'appelle à plusieurs observations.
Il est évident qu'il faut, comme le dit notre ami desvrois, savoir « raccrocher les crampons « et arrêter d'exercer un mandat qui court quand même depuis 1985 et la démission anticipée du docker Gérard Ehlers, à qui avait succédé Ivan Renar.
26 ans de mandat, parfois doublé d'un mandat de conseiller régional, de conseiller municipal de Lille ( entre 2001 et 2008 par exemple ), de Vice Président du conseil régional et de toujours Président de l'Orchestre National de Lille, une des plus belles phalanges musicales que compte notre pays, cela fait le compte, à mon avis, pour une carrière politique bien remplie qui avait commencé, entre autres, dans une élection municipale à couteaux tirés à Villeneuve d'Ascq en 1977...
En tout cas pour la partie « électorale «, la partie plus politique ayant notamment connu la direction du quotidien communiste du Nord Pas de Calais « Liberté « , à l'époque où celui ci était quotidien et sous la responsabilité essentielle de Gustave Ansart.
J'ai indiqué, dans un message précédent, que le talon de votes communistes qu'Ivan Renar était susceptible de capter demeurait relativement réduit : Jean Gandibleu et Bernard Ethuin gère des communes de taille modeste ( classées 1 500 à 3 500 habitants ) et ne sont pas des élus de première jeunesse, et Alain Berteaux, qui a repris le canton et la mairie de Fourmies à la candidate de droite Elisabeth Koral, ne dispose de guère plus d'influence qu'auprès des élus du canton de Trélon, pour une part assez marqués à droite, en tout cas dans les villages...
De l'autre côté, en Flandre maritime, les candidats issus de la Communauté urbaine de Dunkerque ne sont qu'une partie des élus de sensibilité communiste de ce secteur, outre le fait que cette partie du département n'a jamais été un bastion du communisme et que Dunkerque a longtemps fourni, en la personne de Claude Prouvoyeur, un sénateur à la droite nordiste.
Le « coeur de cible «, si l'on peut dire, de l'électorat visé par la liste d'Ivan Renar, ce sont peut être encore quelques élus communistes – il faudrait pour cela voir la liste en totalité – quelque peu critiques vis à vis de la manière dont Alain Bocquet mène les affaires fédérales, directement ou non, mais, à mon avis, ce sont surtout les élus de sensibilité de gauche qui ne sont pas tout à fait déterminés...
C'est à dire, pour ne donner qu'un exemple, que les élus DVG qui président aux destinées de quelques unes des villes du département et qui peuvent être en rupture de ban avec le PS, pour les motifs les plus divers.
Et l'on peut penser aux élus des listes « anti PS « ( si l'on peut dire ) de Coudekerque Branche, Gravelines, Grande Synthe ou de Grand Fort Philippe, ou encore aux municipalités de Mons en Baroeul et de Villeneuve d'Ascq dans la communauté urbaine de Lille.
Gérard Caudron a beau être maire de Villeneuve d'Ascq depuis 1977 ( c'était lui, le vainqueur de la primaire face à Ivan Renar ), une bonne partie des 65 électeurs, élus et délégués complémentaires, découlant de sa majorité municipale, peut être séduite par le vote en faveur du sénateur sortant, qu'il soit ou non membre du PCF ou du MUP.
Et, de fait, au delà de la déperdition qu'il peut faire ressentir au total des voix communistes réel ou potentiel ( et qui ne doit guère être éloigné, quoiqu'on en dise, de celui de 2001 ), Ivan Renar peut donc aussi capter une partie de l'électorat qui pourrait ou aurait pu voter pour la liste de Michel Delebarre...
Et donc manquer pour aller chercher le 5e, voire le 6e siège que cette liste peut obtenir, sous certaines conditions...
Il peut en capter mais de toute manière, pas suffisamment, me semble t il, pour atteindre le premier quotient ( 500 votes ) ni le second ( 400 au bas mot ) pour participer à la répartition des sièges.
Je sais bien que Brecht disait que les seules batailles certainement perdues sont celles qu'on ne mène pas, mais le fait est que la probabilité de voir cette bataille conduire Ivan Renar au Sénat me semble tout de même assez réduite...
Deux points enfin.
Membre du groupe CRC SPG, Ivan Renar pose évidemment un problème pour son propre groupe en ce sens qu'il peut fragiliser le deuxième siège départemental ( même si, en 2001, Michelle Demessine fut la 9e élue, et non la 11e ) et donc contribuer à l'affaiblissement de la représentation de son courant d'idées au Sénat.
En même temps, vu l'état de ses relations avec la direction du PCF dans le Nord, est ce bien le problème, en tout cas de son point de vue ?
Sur le coup, nul doute que le fait de savoir que le remplaçant choisi était le propre frère d'Alain Bocquet, c'est à dire quelqu'un qui est tout de même pas loin d'être une forme d'ennemi intime...
Enfin, sur la participation d'Ivan Renar aux activités du groupe dont il est membre, quelques points.
Membre de la commission de la culture ( présidée par Jacques Legendre, autre ancien parmi les sénateurs du Nord ), il n'est donc pas l'un des parlementaires ayant, a priori, à suivre le plus de « grands textes « , l'essentiel du travail de la dernière session parlementaire ayant, une fois encore, porté sur les commissions des Lois, des Finances et des Affaires sociales ( celle ci notamment du fait du long débat sur les retraites ).
Mais la visite du site du Sénat et celle de la fiche de l'intéressé semblent aussi montrer une certaine forme de « ralentissement « , pour ne pas dire plus, de son implication, pour le moins en séance publique.
Et notamment d'une grande discrétion lors de l'examen du texte cardinal de cette session 2010 – 2011, c'est à dire la loi sur les retraites.
Ce n'est pas forcément là une très bonne chose pour donner du sens à toute présence dans l'hémicycle du Sénat...