Abandons d'un leader face aux sondages avant une élection

[Eco92]

Je me demande si vous connaissez des cas de leader politiques qui, face à des sondages négatifs, ont renoncés avant une élection à une place pour laisser quelqu'un de mieux placé.

J'ai un exemple au Québec avec Mario Beaulieu, qui avait gagné le vote interne en juin 2014 sur un des rares députés du Bloc québécois réélus en 2011 (le parti était passé de 49 à 4 sièges sur 75). Le leader historique Gilles Duceppe avait été battu en 2011 et avait quitté la politique.

Beaulieu, qui était reconnu dans le milieu militant pro-langue française, était peu connu hors de ces cercles. Indépendantistes dit "pressé" il était souvent moqué, parfois pour son physique ou sa voix (assez nasillarde), pour son manque de charisme, sa posture trop idéologique... Bref des tas de raisons, parfois légitimes, parfois non, mais de fait le Bloc restait enfoncé dans les sondages et n'avait plus que deux députés (dont un transfuge en cours de mandat, il en avait donc perdu 3 sur les 4 initiaux) sortants, dont un ne se représentant pas. En juin 2015, un an après sa désignation, alors qu'il restait sous les 15 % dans les sondages, Beaulieu a annoncé à la surprise générale qu'il quittait sa place de chef et la donnait (sans vote aucun) à Gilles Duceppe, qui signait son retour en politique. Si l'aspect démocratique a pu surprendre, le bol d'air a été là (et Duceppe avait une aura inégalée chez les électeurs du parti) et 4 mois après si le Bloc perdait en voix, il s'assurait, par un ciblage des circonscription et un certain regain médiatique, l'élection de dix députés. Duceppe, battu, se retirait ensuite à nouveau après cette ultime charge.

Le Bloc a ensuite connu une nouvelle crise avec l'élection de Martine Ouellet (et une scission créant un autre groupe indépendantiste) avant qu'elle ne soit évincée par les mêmes membres qui lui avait fait un pont d'or pour devenir leur chef, et Yves-François Blanchet est devenu chef et a pu replacer son parti en troisième opposition au Canada, avec 32 sièges.

Mario Beaulieu a été élu en 2015 et est un député installé depuis, apprécié des militants.

Ce retrait me semble une assez grosse rareté en politique, on peut bien sur penser à certains désistement comme Jadot pour Hamon mais c'est un peu différent je trouve.

Bref je me demandais s'il y avait d'autres exemples de leader faisant ce type de choix ?

[gerard24]

Réponse peut-être un peu trop évidente : Hollande.

[Eco92]

Oui mais je pense à un leader investi directement pour une campagne, comme l'exemple de Beaulieu. Contrairement à Jadot, qui se désiste pour un autre candidat, assez classique au fond, Beaulieu a laissé place à un non candidat officiel, plus populaire, c'est quand même assez étonnant.