VincentLP92 a écrit:Oui, à gauche il y a des gens qui déteste LFI (qui le leur rend bien d'ailleurs).
Mais dans les discours comme dans les cultures politiques, il y a des degrés.
Ainsi, au PS, j'ai souvent entendu dire qu'on avait des concurrents (les autres partis de gauche), des adversaires (la droite et le sois-disant centre) et des ennemis (l'extreme-droite). Cette gradation explique la logique du désistement républicain (quand on a plusieurs candidats de gauche, on se désiste pour le mieux placé) et du front républicain (voter à droite contre le FN).
Ce comportement est celui des cadres et aussi d'une partie de l'électorat. Cette logique s'affaibli certes, mais elle continue à être très majoritaire à gauche, au point que je considère qu'il s'agit d'un marqueur fort de la culture politique de gauche.
A la différence d'ailleurs de celle d'extrème-gauche qui rejette tout ce qui n'est pas dans sa mouvance. Le comportement de Mélenchon navigue d'ailleurs entre ces deux lignes, plus proche de la gauche classique dernièrement (appel à voter Macron, accord NUPES).
En face, la droite a longtemps hésité sur la conduite à tenir face au FN, et s'est même parfois divisé sur le sujet. Prompt à accepter le front républicain en sa faveur, elle ne l'a que très rarement assuré au profit de la gauche. J'en appele aux experts de ce site pour avoir les exemples de candidats de droite qui se sont retirés en appeler à voter à gauche contre le FN.
Surtout, les refus du Front républicain se faisant au nom d'un anticommunisme primaire, souvent étendu à tout ce qui pouvait ressembler de près ou de loin à de la gauche. Pour toute une partie des cadres de droite, et encore plus pour son électorat, la gauche (surtout radicale) et l'extreme-droite sont deux adversaires qu'on met sur le même plan, et qui sont tout autant détestable.
La gauche est fréquemment diabolisée, et parfois même assimilé à l'anti-France (cf les affiches de l'UNI : "adieu la gauche, la France revient" en 1993). Impossible dans ces conditions d'appeler à voter pour elle, même contre le FN.
Les cultures politiques de droite et de gauche voient différement leur rapport avec les autres forces politiques.
Il est ainsi rare d'entendre la gauche accusé la droite d'être "antirépubicain" (par contre, l'ext-gauche le fait facilement). Alors que c'est justement le terme utilisé par la campagne macroniste à propos de la NUPES, considérant désormais toute la gauche comme extrème ou gauchiste (d'u coup, on se demande ce que c'est la gauche pour eux).
En cela, les macronistes ont désormais pleinement adopté la culture politique de la droite (après en avoir appliqué les mesures).
Parfaitement d'accord avec ette analyse.