de vudeloin » Dim 28 Aoû 2011 00:53
Sur ces élections, outre le fait qu'elles vont avoir lieu dans environ trois mois et qu'il peut encore se passer bien des choses du point de vue des rapports de forces, il importe tout de même de rappeler que le mode de scrutin des législatives nécessite d'obtenir une certaine influence dans la plupart des provinces pour escompter participer à l'attribution des sièges.
Sur 350 députés aux Cortès, on compte en effet 35 élus pour la seule province et communauté de Madrid, 31 pour la province de Barcelone, 16 dans la province de Valence, 12 pour celle de Séville et celle d'Alicante, 10 pour celle de Malaga.
Aucune autre des provinces espagnoles n'élit un plus grand nombre de députés, ce qui signifie tout de même qu'il faut dans 44 provinces sur 50 un score au moins égal à 10 % à n'importe quel parti pour escompter obtenir un élu.
Autant dire que le bipartisme a de beaux jours devant lui avec un pareil mode de scrutin qui n'a de proportionnel que l'apparence...
Ainsi, dans une communauté comme Castilla y Leon ou Castilla La Mancha ( pour les gens qui ne connaissent pas l'Espagne, c'est d'une part ce que l'on appelait jadis la Vieille Castille autour de Valladolid et de l'autre la Nouvelle Castille autour de Tolède ), nous avons 32 élus partagés entre PP et PSOE ( 18 à 14 en 2008 ) et de l'autre 21 sièges partagés entre les mêmes ( 12 PP et 9 PSOE ).
Même observation en Aragon ( 8 PP et 5 PSOE ), en Andalousie ( 36 PSOE, 25 PP ) ou encore en Estrémadure ( 5 élus de chaque côté ) et dans la Communauté Valencienne ( 19 élus PP, 14 élus PSOE ).
A noter, dans le débat de ces élections que PSOE et PP sont d'accord pour adopter la règle d'or budgétaire sans autre modalité qu'un vote parlementaire, par réécriture de l'article 135 de la Constitution Espagnole en y introduisant quasiment les termes du Traité de Lisbonne sur le sujet.
Au demeurant, comme ledit Traité a été transposé dans l'appareil constitutionnel de chaque pays, n'est ce pas ?
Cependant, un mouvement se manifeste pour demander l'organisation d'un référendum constitutionnel sur le sujet, démarche mise en oeuvre notamment par le Mouvement du 15 Mars ( c'est à dire Los Indignados ), la coalition de gauche Izquierda Unida, le parti dissident du PSOE, sur son flanc droit, Unidad Progreso y Democracia, mais aussi les centrales syndicales UGT et CCOO.
C'est dire que rien n'est encore tout à fait établi dans un pays frappé par la crise, par une crise de la démocratie intérieure ( il y a eu tout de même 34 % d'abstentions lors des municipales par exemple ) et où l'alternance ne semble pas devoir permettre de mise en oeuvre d'une politique franchement différente.
L'Espagne aurait elle le même type de choix que le Portugal, entre un parti de droite inflexible et un parti social démocrate qui ne pense qu'à donner des gages aux modalités de l'actuelle construction européenne ?