Lu dans les Echos
http://www.lesechos.fr/info/france/0203 ... ersite.htmParité : peu de femmes têtes de liste Sur toutes les listes, on trouve évidemment 50 % de femmes : depuis 2003, la loi impose, en effet, une stricte alternance pour les élections régionales. Mais au PS comme à l'UMP, le faible nombre de femmes en tête de liste témoigne du chemin qui reste à parcourir en matière de parité. Ayant laissé rempiler leurs présidents sortants (sauf Georges Frêche), les socialistes n'en présentent que 3 comme têtes de liste régionale (Ségolène Royal en Poitou-Charentes, Marie-Guite Dufay en Franche-Comté et Hélène Mandroux en Languedoc-Roussillon) et 25 comme têtes de liste départementale. L'UMP et le Nouveau Centre font mieux, avec 6 femmes sur 22 têtes de liste régionale (Bernadette Malgorn en Bretagne, Valérie Pécresse en Ile-de-France, Brigitte Barèges en Midi-Pyrénées, Caroline Cayeux en Picardie, Françoise Grossetête en Rhône-Alpes et Valérie Létard dans le Nord-Pas-de-Calais). En outre, 26 femmes de la majorité conduisent une liste départementale, dont Nathalie Kosciusko-Morizet dans l'Essonne, Chantal Jouanno à Paris et la députée Arlette Grosskost dans le Haut-Rhin. Des duels entre femmes se déroulent dans 7 départements de métropole, dont 2 au sommet : entre la sarkozyste Bernadette Malgorn et la députée PS Marylise Lebranchu dans le Finistère et, surtout, entre la secrétaire d'Etat Chantal Jouanno et Anne Hidalgo, la première adjointe de Bertrand Delanoë à Paris.
· Diversité : quelques progrèsDonner une visibilité aux minorités visibles est devenu un enjeu politique pour les partis politiques, soucieux de prouver qu'ils sont à l'image de la société. Contrairement au Modem, ni le PS ni l'UMP ne se sont certes choisi un représentant de la diversité pour briguer une région, mais ils ont fait des efforts. La Rue de Solferino surtout, qui a désigné de « 150 à 200 » candidats de la diversité, dont « 80 à des places éligibles ». En 2004, ils n'étaient qu'une trentaine. Le parti présente notamment 2 têtes de liste départementale issues des minorités « visibles » : Ali Soumaré, l'ancien porte-parole des familles lors des émeutes de Villiers-le-Bel en 2007, dans le Val-d'Oise et Abdelhak Kachouri en Seine-Saint-Denis. D'autres figurent en deuxième place, comme Assya Guettaf dans le Nord ou les conseillères régionales sortantes Safia Otokore (en Côte-d'Or) et Farida Boudaoud (dans le Rhône). L'UMP, elle, dit avoir désigné « une centaine » de candidats de la diversité, dont « 27 sont en place éligible », dans le premier tiers des listes (9 pour la seule Ile-de-France). « Un vrai progrès. C'est plus de 10 fois plus qu'en 2004 », relève Dominique Paillé, le porte-parole du parti chargé de la diversité. La majorité n'en compte qu'un seul en tête de liste départementale : la secrétaire d'Etat Nora Berra dans le Rhône. Cinq autres sont en deuxième place, parmi lesquels Rama Yade (Hauts-de-Seine), Patrick Karam (Paris) et une jeune étudiante, Afafe Rafiki, dans les Vosges. Un choix qui permet à la fois la parité, la diversité et le renouvellement.
· Renouvellement : un effort notableC'est là que les progrès sont les plus importants. Compte tenu du nombre de conseillers régionaux socialistes sortants, l'exercice fut plus difficile pour la Rue de Solferino que pour la majorité présidentielle. En métropole, le PS ne présente aucune tête de liste nouvelle (même Jacques Bigot, qui avait perdu en 2004, se représente en Alsace) et les trois quarts de ses têtes de liste départementale sont des conseillers régionaux sortants. Le renouvellement se remarque à l'intérieur des listes : « De 35 à 60 % de changement selon les régions pour les places éligibles », affirme Christophe Borgel, le secrétaire national du parti aux élections. « En Seine-Saint-Denis, poursuit-il, une seule élue sortante a été reconduite ; tous les autres ont passé la main. » La majorité fait mieux. Elle se targue d'un taux de renouvellement de « 65 % sur les positions éligibles », sur la base du résultat de 2004. A titre d'exemple, Raymond Couderc, en Languedoc-Roussillon, n'a reconduit que 2 des 16 conseillers régionaux sortants. Au total, seules 3 têtes de liste UMP de 2004 briguent à nouveau la présidence de la région : Xavier Darcos en Aquitaine, Raymond Archer dans le Limousin et Camille de Rocca-Serra en Corse. Auxquels s'ajoute Valérie Létard dans le Nord-Pas-de-Calais, entre-temps passée de l'UDF au Nouveau Centre. Comme têtes de liste départementale, la majorité a envoyé à la bataille nombre d'élus avec un poids national : 15 membres du gouvernement, 25 députés, 5 sénateurs et 6 parlementaires européens. A l'inverse, le PS s'est focalisé sur les élus locaux et les premiers secrétaires de fédération. En métropole, à peine 10 députés et 4 sénateurs lui servent de locomotives.