alamo a écrit:Tout cela est bien joli mais petite question théorique quand même pour un raisonnement par l'absurde :
imaginons :
- le candidat Tartempion, président sortant, qui évidemment n'a aucun mal à obtenir ses parrainages, ayant déjà 350 godillots à l'Assemblée grâce au système de scrutin
- le candidat Bidule, donné à 2 ou 3% dans les sondages, mais ayant réuni 20000 signatures d'Elus (autant de moins pour les autres!), étant issu d'un parti qui fut dominant
- le candidat Machin, donné par tous les sondages largement en tête au premier tour et élu triomphalement au second, allez disons même élu dès le premier tour (soyons fous), n'a réuni que 460 parrainages et se retrouve exclu de l'élection
La participation est au final de 20%, Tartempion est réélu de justesse.
N'y aurait-il pas alors un petit problème de démocratie et de légitimité du vainqueur ?
C'est évidemment un cas extrême et théorique, mais l'important n'est-il pas plus le principe que les proportions ?
Le système des 500 parrainages semble quand même montrer ses limites aujourd'hui...
En effet, le principe est plus important que les proportions. C'est d'ailleurs bien parce que les gens ont tendance à faire l'inverse que l'on peut souvent se retrouver avec des lois ou règlementations qui paraissent pertinentes à l'instant t mais se révèlent complètement absurdes sur le long-terme, ou alors induisent des effets pervers tout aussi ubuesques.
Sur cette élection-ci, je pense qu'aucun candidat de grande envergure ne restera sur le banc malgré tout. Mélenchon est certain de les avoir (il lui en manque une soixantaine et le rythme de collecte reste régulier et soutenu). Zemmour devrait les avoir aussi d'autant plus qu'on voit plusieurs parlementaires LR (que l'on disait déjà tentés par Zemmour depuis plusieurs semaines) disent aller apporter leurs parrainages à Zemmour, à savoir François Xavier-Bellamy mais aussi six sénateurs (Étienne Blanc, Sébastien Meurant, Sylvie Goy-Chavent, Alain Houpert, Laurence Muller-Bronn et Philippe Pemezec). Ça ne suffira pas à comber son retard mais ça peut pousser des maires à sauter le pas. Le Pen est plus en difficulté : le fait qu'elle ait plus de parrainages que Zemmour est uniquement dû à ses conseillers régionaux mais cette réserve est désormais tarie, et au niveau des maires, le rythme est extrêmement lent, et contrairement à Zemmour, elle ne revendique toujours pas 500 promesses de parrainages (elle en a même beaucoup moins...). Malgré tout, elle devrait connaître un afflux dans la dernière ligne droite comme Poutou en 2017 quand il sera manifeste qu'elle galère vraiment. Et avec la réserve de Bayrou, il est clair que sa qualification est dans les faits acquise.
Cependant, le simple fait que des candidats butent sur une formalité administrative pour se présenter alors qu'ils sont donnés potentiellement au second tour est un grave problème. Si cela ne dépendait que de moi, la règle pour se présenter serait la suivante. Réunir au moins une des 3 conditions suivantes :
- Remplir les conditions actuelles de 500 parrainages d'élus venant d'au moins 30 départements avec plafond de 50 élus apr département
- Obtenir 250 parrainages d'élus venant d'au moins 30 départements avec plafond de 25 élus par département et obtenir 200.000 signatures citoyennes
- Obtenir 500.000 signatures citoyennes
A voir après pour les seuils exacts mais en ordre de grandeur c'est ce que je verrais.
Après, concernant le cas Marine Le Pen, je renverrais ses électeurs à leur propre responsabilité : ils avaient l'occasion aux régionales d'offrir une réserve de parrains à leur candidate et ont estimé que ça ne valait pas le coup face à la perspective de sacrifier quinze minutes de leur vie où ils pourraient en profiter pour se dandiner dans le canapé. C'est le choix politique qu'ils ont fait mais celui-ci doit être assumé. S'ils viennent pleurnicher après, nulle doute qu'il y aura des claques qui se perdront.
Draume a écrit:Rappel : Sauf erreur dès que les parrainages ont été validés par le conseil ils ne peuvent se reporter sur un autre
Personne ne prétend l'inverse. Quand PhB dit que les parrainages manquants peuvent correspondre à ce qu'il manque pour un candidat pour atteindre les 500, il faut comprendre "Si les parrains de X avaient décidé de parrainer Y qui lui est proche de la qualification, alors Y aurait pu se qualifier".
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