Les sénatoriales dans le Nord

[vudeloin]

Pour bien montrer à quel point le recul de la droite a été sensible en Flandre ( la plupart des grandes villes des Flandres sont aujourd'hui à gauche ), quelques données sur la Commnauté urbaine de Dunkerque, présidée par la tête de liste PS, MIchel Delebarre.

J'y ai estimé les votes à 19 votes communistes et apparentés, 163 votes PS, 27 PRG, 25 Verts et 100 DVG, plus 1 voix LO, soit un ensemble de 335 votes à gauche.
On compte en face 3 Modem, 25 votes UMP, 11 DVD et 2 votes pour l'extrême droite, soit un ensemble hétéroclite de 41 suffrages.

Une situation, on le voit, qui aggrave les difficultés de la droite nordiste puiqu'on est sur un rapport de forces proche de 90/10...

Et un débours très important qu'il est compliqué de rattraper par ailleurs...

[vudeloin]

Tout en étant en phase d’affinement, une analyse plus précise du collège électoral nordiste laisse penser que celui-ci compterait de 3 150 à 3 200 grands électeurs de gauche, contre 2 350 à 2 400 grands électeurs du centre, de droite et d’extrême droite.

C’est là une situation assez différente du scrutin de 2001, où les listes de gauche avaient obtenu les scores suivants :

Liste PS 1 663 voix
Liste PCF 797 voix
Liste MRC 194 voix
Liste PRG 77 voix
Liste LO 63 voix
Liste DVG 18 voix

Soit un total de 2 812 suffrages.

De l’autre côté de l’échiquier, on avait eu les résultats suivants :

Liste Lecerf 902 voix
Liste Turk 704 voix
Liste Legendre 682 voix
Liste Donnay 198 voix
Liste Wilmotte 102 voix
Liste FN 79 voix
Liste MNR 28 voix
Liste de Contribuables Associés 20 voix
Liste du CNIP 18 voix

Soit un total de 2 733 suffrages.

Le glissement est donc de 3 à 400 voix, nonobstant les transferts éventuels d’un camp vers l’autre.

La configuration électorale est pour le moment plus simple : deux listes de gauche ( celle du PCF et celle du PS avec le soutien des Verts, du MRC et du PRG sur cette liste ce qui tend à lui assurer quelque chose comme 2 000 voix ), mais cinq listes émanant de l’UMP, du Nouveau Centre et des non inscrits ( Turk, Legendre, Lecerf, Legrand et Wilmotte ) et la liste du FN.

Le parti d’extrême droite ayant quasiment disparu du paysage municipal peut tomber sous les 50 votes, tandis que la liste Legrand peut retrouver l’influence de la liste Donnay de 2001.
Quant à la liste de Joël Wilmotte, elle devrait obtenir un résultat proche également de celui de 2001 avec une petite baisse toutefois.

Disons que ces trois listes « gèlent « ainsi 300 à 350 électeurs.

Et on se retrouve avec 2 000 électeurs de droite et du centre à répartir sur trois listes.

Sans oublier un aspect important : celui du « transfugisme «, c'est-à-dire celui des élus présumés de gauche ou de droite et qui votent pour une liste du camp d’en face…

Cela arrive : un des candidats de la liste Wilmotte de 2001 est aussi reconnu comme maire par l’Union des Elus socialistes du département…
Alors, voyez…

Mais je sens plutôt de tels mouvements du côté de l’agglomération lilloise, notamment au sein d’un électorat Modem où la part des élus gérant les villes avec le PS ( Lille, Roubaix, Tourcoing dans l’agglo’, Bruay sur l’Escaut ailleurs par exemple ) est assez importante pour amoindrir le potentiel de voix de « droite « et accroître celui de gauche, et singulièrement du PS.

Si on a, le 25 septembre, un classement ainsi fait : 1er PS, 2e PCF, 3e à 5e places les 3 listes de droite, on peut aussi se retrouver avec un 6/2/1/1/1 .

Ce qui irait au-delà de ce qui était estimé au départ…

[Zimmer]

Un article mis en ligne hier 5 juillet sur le site internet de Nord Eclair indique en effet que Jacques Legendre bénéficie de l'investiture de l'UMP.

La composition de cette liste est maintenant connue.

Derrière Jacques Legendre, la liste est composée de Joëlle Longueval (conseillère régionale), Régis Cauche (maire de Croix), Catherine Verlynde (élue à Bray-Dunes), Jacques Schneider (maire d'Hergnies), Chantal Brisabois (adjointe à Douai), Alain Pluss (maire de Wattignies), Élisabeth Pruvost (maire de Croix-Caluyau), Jean-Claude Sarazin (maire d'Avelin), Geneviève Porez (maire de Wargnies-le-Petit), Hervé Saison (maire d'Hond-schoote), François-Xavier Villain (député-maire de Cambrai).

http://www.lavoixdunord.fr/Region/actualite/Secteur_Region/2011/07/23/article_jacques-legendre-met-en-avant-son-experi.shtml

[vudeloin]

Même s'il manque un nom ( on en voit douze là où il devrait y en avoir 13 ), quelques éléments.
Un, la liste Legendre comprend 4 candidats de l'arrondissement de Lille dont trois maires et une conseillère régionale élue de Marcq en Baroeul, c'est à dire le bastion par excellence de la droite nordiste...
A noter toutefois que Alain Pluss est membre du groupe MPC dans l'agglo'.
Le Cambrésis est représenté par Legendre en personne et son successeur à la mairie, le député François Xavier Villain.
La Flandre dispose de deux représentants : une élue d'opposition à Bray Dunes et le maire de Hondschoote, commune célèbre pour sa bataille lors des guerres de la Révolution mais de taille assez modeste.
Honschoote, c'est 13 voix au Sénat pour la droite...
Les quatre autres noms viennent de l'Avesnois avec les élues de deux petites communes rurales ( 4 voix au total ) des cantons de Landrecies et du Quesnoy, du Douaisis avec une adjointe au maire du chef lieu et du Valenciennois avec l'inoxydable Jacques Schneider, maire d'Hergnies ( 15 voix UMP ) dans le canton de Condé.
Ce qui semble bel et bien montrer, comme on pouvait le pressentir que, nonobstant une certaine influence sur les arrondissements de Lille et de Cambrai, la liste Legendre sera fortement concurrencée en Flandre, dans le Douaisis, le Valenciennois et l'Avesnois par les autres listes de droite.

[Maximus]

A gauche, il y aura une liste de plus, la candidature du sénateur sortant Ivan Renar est confirmée :
http://www.lavoixdunord.fr/Region/actua ... pagn.shtml

[vudeloin]

A gauche, il y aura une liste de plus, la candidature du sénateur sortant Ivan Renar est confirmée :
http://www.lavoixdunord.fr/Region/actua ... pagn.shtml

Il semble effectivement préférable, pour Ivan Renar, de ne pas procéder à la moindre projection en voix...
Et, peut être, de réfléchir à la situation que poserait l'existence d'une liste permettant, peut être, à l'une des listes de droite de gagner un siège au détriment de la gauche, au moment où chaque voix comptera pour la Présidence du Sénat...

Sur le papier, ceci dit, Bachant et Haveluy valent 12 voix, le groupe des élus de Dunkerque une vingtaine, Fourmies 15 environ aussi, plus peut être 15/20 avec les autres candidats, cela fait 60 votes au départ...
Loin des 500 nécessaires pour avoir le moindre siège...

PS pour le coup, comme il est dépourvu du moindre mandat local depuis un certain temps, Ivan Renar ne se trouve même pas être électeur pour le scrutin du 25 septembre.
Une qualité dont est, faut il le souligner, également privé le maire de Bachant, figurant sur sa liste et qui n'a pas été désigné par son conseil municipal pour voter au Sénat ( même si on peut penser qu'il avait décidé de " passer son tour " ).

[Nico]

Je suis assez surpris par la présence du Maire de Fourmies sur cette liste de Ivan RENAR, adhérent au MUP de Robert HUE. Les deux participent à l'effritement des voix communistes dans le Nord. Peut-être Alain BERTEAUX sera-t-il exclu du PCF? Dans tout les cas, cette liste n'aura aucun élu et risque même d'affaiblir le groupe CRC-SPG au Sénat. Le MUP a déjà eu de la chance de voir Robert HUE reconduit dans le Val-d'Oise et ce, alors qu'ils ne font pas partie du Front de Gauche, alors le non-soutien à Ivan RENAR était assez logique étant donné que le MUP fait comme EELV, il veut beaucoup d'élus et est prêt à tout pour cela. 2 Sénateurs MUP pour le poids qu'il représente, c'est assez étrange!

[vudeloin]

Le fait est que Robert Hue prend le risque de voir les communistes traîner des pieds pour aller voter pour lui dans le Val d'Oise...
Surtout que tout se joue à quelques dizaines de voix sur le cinquième siège de ce département...
Cela pourrait peut être aider à la réflexion dans le Nord où les chances d'Ivan Renar d'être élu sont faibles, et l'opportunité de poser problème à la gauche assez nette.
60 voix, cela coûterait sans doute assez peu, mais à partir de 100, cela peut devenir un problème...

[Jean-Philippe]

Je ne suis pas sûr que Renar aille jusqu'au bout. En effet, les élus socialistes eux aussi n'ont aucun intérêt à voir cette liste se présenter, si cela permet à la droite de sauver un siège. Son retrait irait de paire avec un franc soutien du PCF 95 à la liste PS-Hue dans le Val-d'Oise.

[Zimmer]

Et, peut être, de réfléchir à la situation que poserait l'existence d'une liste permettant, peut être, à l'une des listes de droite de gagner un siège au détriment de la gauche, au moment où chaque voix comptera pour la Présidence du Sénat...

De faire gagner à la droite un siège au détriment de la gauche... ou plus précisément, d'éventuellement en faire perdre un au PCF...

En même temps, celui-ci est aussi (au moins un peu) responsable de cette situation. Ivan Renar, tout membre du MUP qu'il est, continue à siéger au sein du groupe CRC du Sénat et, sauf erreur de ma part, il ne me semble pas qu'il ait tendance à émettre des votes différents de ses collègues du même groupe. Il s'était, d'autre part, proposé de démissionner à mi-mandat. Enfin, je crois savoir qu'il n'a pas démérité dans ses différents mandats de sénateur, où il ne s'est pas caractérisé comme étant le moins actif des élus siégeant au Palais du Luxembourg...