La vie politique au Royaume-Uni

[Nico78]

Enorme claque pour les Conservateurs. Le député Conservateur avait été élu en 2019 avec 40 points d'avance sur le candidat Labour !! (62 / 22)
Sévère message envoyé au Premier Ministre par les électeurs...

[Corondar]

Ce qui est très problématique pour Boris Johnson c'est que cette claque se produit dans un bastion ultra conservateur (à priori c'est la première fois que cette circonscription échapperait aux tories ?), juste après une fronde d'une centaine de parlementaires du parti conservateur contre le chef de gouvernement (qui n'a pu faire adopter un pass sanitaire, pourtant relativement limité, mais après une énième volte-face sur le sujet, que grâce aux voix de l'opposition). Le tout dans un contexte de très forte impopularité pour Johnson (29% d'approbation dans le dernier baromètre YouGov, contre 64% qui le désapprouvent).
https://yougov.co.uk/topics/politics/tr ... val-rating
Rappelons également que si cette partielle a eu lieu suite à la démission du titulaire pour cause de non respect des règles de lobbying, Johnson avait tenté (sans succès) de modifier le règlement du parlement de manière rétroactive afin que le député indélicat puisse se maintenir en place. Alors le premier ministre pourra toujours essayer de minimiser la claque en pointant une participation relativement faible (encore que, plus de 40% de participation pour une législative partielle, en France cela laisserait rêveur...) et un report tactique de l'électorat travailliste sur le candidat libéral, cela va être dur pour lui de limiter et contrôler la fronde interne.
https://www.courrierinternational.com/a ... is-johnson

[Vaulti]

Cette circonscription a depuis sa recréation en 1983 toujours élu un représentant conservateur.
Par contre, elle avait déjà failli basculer chez les travaillistes en 1997 lors de la vague Blair.

Si une élection générale avait lieu aujourd'hui, les conservateurs n'obtiendraient même pas 150 sièges avec cette bascule d'un siège relativement sûr pour eux.

[Eco92]

Autre élément intéressant dans cette circonscription, elle a voté à 60 % pour le Brexit, là elle élit une LibDem, le parti le plus pro-européen avec les verts (seul autre parti à augmenter en score par ailleurs). Certes on parle là de 40 % des électeurs j'en ai bien conscience, mais clairement les pro-européens se sont mobilisés pour cette sanction du gouvernement.

[Stéphane]

Nouveau coup dur pour le 1er ministre :

Boris Johnson affaibli par le départ de son « M. Brexit »
David Frost, souverainiste réputé loyal au premier ministre, est remplacé au ministère du Brexit par Liz Truss, convertie à l’euroscepticisme après 2016.

samedi 18 décembre, David Frost, son fidèle ministre du Brexit, a confirmé sa démission invoquant « la direction [politique] prise » par Downing Street, regrettant les hausses d’impôts décidées à l’automne par le premier ministre et les restrictions sanitaires adoptées mi-décembre pour tenter de freiner l’énorme vague d’infections au variant Omicron qui déferle sur le Royaume-Uni. « J’espère que nous allons aller aussi vite que possible dans la bonne direction : une économie peu régulée, peu taxée, en pointe en matière d’innovation et de développement scientifique », a insisté Lord Frost dans sa lettre de démission.

https://www.lemonde.fr/international/ar ... _3210.html

[Eco92]

J'allais justement en parler, c'est Liz Truss, actuelle ministre des affaires étrangères, qui reprend son portefeuille.

https://www.lemonde.fr/international/article/2021/12/19/la-cheffe-de-la-diplomatie-britannique-liz-truss-reprend-les-negociations-post-brexit_6106729_3210.html

[Tirnam]

La pression s'accentue jour après jour sur Boris Johnson.

Toujours empêtré dans l'affaire du "Partygate" (les nombreuses révélations de fêtes organisées au 10 Downing Street durant les différentes périodes de confinement) le soutien des conservateurs envers le Premier ministre semble s'effriter chaque jour un peu plus.

Jeudi 5 conseillers de Johnson ont démissionné, dont sa plus proche conseillère Munira Mirza, celle-ci dans sa lettre de démission a regretté l'attitude de Johnson lors des questions au Premier ministre à la Chambre quand il a laissé entendre que le leader des Travaillistes, Keir Starmer, n'avait pas voulu, lorsqu'il était procureur général, engager des poursuite contre un tristement célèbre pédophile et violeur en série. A noter que Rishi Sunak, ministre des finances et potentiel candidat à la succession de Johnson s'est lui aussi désolidarisé des accusations de Johnson. Johnson est finalement revenu sur ses propos.

Concernant l'enquête sur les fêtes organisées B. Johnson semblait avoir gagné un peu de temps lorsque la police avait officiellement ouvert une enquête, empêchant l'enquête interne (aux conclusions probablement désastreuses pour Johnson) d'être publiée.

Néanmoins 15 députés conservateurs ont publiquement appelé B. Johnson à démissionner et ont soumis une lettre de défiance au chef parlementaire des conservateurs. Selon les règles du parti conservateur 54 députés doivent déposer une telle lettre pour déclencher un vote de confiance interne.
On ne connait pas exactement le nombre de député qui ont également déposé cette lettre sans l'annoncer publiquement. Mais la perspective d'un vote de confiance interne devient de plus en plus sérieuse et ce sans attendre les conclusions finales d'une enquête policière ou interne.

[Corondar]

C'est assez incroyable de se dire que Johson ait pu temporiser parce que les fêtes pourraient déboucher sur des poursuites pénales, l'investigation policière retardant la publication du rapport interne (il est en effet fort probable que ce rapport soit assez désastreux pour le premier ministre quant à ses conclusions).
J'ai suivi certains des débats au Parlement à la TV, certains députés conservateurs n'y vont pas de main morte pour accuser Johnson. La sortie de Theresa May (elle même avait été éreintée par Johnson lorsqu'elle occupait le 10 Downing Street) était assez terrible, puisqu'elle dit que soit Johnson savait qu'il enfreignait la loi avec ses fêtes pendant le confinement et il doit démissionner, soit il ne le savait pas et dans ce cas il est inapte à sa fonction.
https://www.mediaite.com/politics/watch ... n-parties/
On a presque l'impression que les députés conservateurs sont plus remontés que ceux de l'opposition, la fiesta pendant la période de deuil suite au décès du Prince Philippe (fête pour laquelle Johson a été contraint de présenter des excuses officielles à la Reine) semblant particulièrement mal passer. On voit aussi qu'au long de sa carrière, Johnson s'est très certainement constitué une liste longue comme le bras d'ennemis au sein de son propre parti.
Le souci c'est que niveau popularité ça ne s'arrange guère non plus : le premier ministre est tombé à 20% d'opinions positives, avec un solde d'image à -52 (même Theresa May n'était pas tombée si bas). Et il semble emmener le parti conservateur avec lui dans sa chute.
https://yougov.co.uk/topics/politics/ar ... onservativ
Et du coup ça se ressent aussi dans les intentions de vote en cas d'élections générales.
https://www.politico.eu/europe-poll-of- ... d-kingdom/

[Eco92]

L’affaire du « Partygate » donne ses premières conclusions : Boris Johnson va recevoir d’une amende pour avoir enfreint des règles anti-Covid qu’il avait lui-même fait adopter en pleine pandémie. Rishi Sunak, le chancelier de l'échiquier (ministre des finances), parfois présenté comme son possible successeur, est également sanctionné, ainsi que l'épouse de M. Johnson. La somme n'est pas connue et cela peut paraître une petite sanction, mais le fait même que le premier ministre reçoive une sanction en fonction est déjà historique.

Il reste que Johnson a jusqu'ici survécu à tout, et que rien n'indique un successeur évident pour remettre en cause son leadership au sein des conservateurs. La guerre en Ukraine lui a permis de redorer son blason en s'incarnant dans les pas de Churchill, les conclusions de la police risquent de remettre le "partygate" au goût du jour.

https://www.mediapart.fr/journal/intern ... historique

[Corondar]

L’affaire du « Partygate » donne ses premières conclusions : Boris Johnson va recevoir d’une amende pour avoir enfreint des règles anti-Covid qu’il avait lui-même fait adopter en pleine pandémie. Rishi Sunak, le chancelier de l'échiquier (ministre des finances), parfois présenté comme son possible successeur, est également sanctionné, ainsi que l'épouse de M. Johnson. La somme n'est pas connue et cela peut paraître une petite sanction, mais le fait même que le premier ministre reçoive une sanction en fonction est déjà historique.

Il reste que Johnson a jusqu'ici survécu à tout, et que rien n'indique un successeur évident pour remettre en cause son leadership au sein des conservateurs. La guerre en Ukraine lui a permis de redorer son blason en s'incarnant dans les pas de Churchill, les conclusions de la police risquent de remettre le "partygate" au goût du jour.

https://www.mediapart.fr/journal/intern ... historique

Le blason de Johnson reste tout de même gravement endommagé à l'heure actuelle : si il a connu un léger "effet drapeau" avec la guerre en Ukraine, il reste dans des bas-fonds d'impopularité. 29% d'approbation contre 65% de désapprobation dans le dernier baromètre YouGov. Son solde d'image est passé d'un plus bas de -51 (avant la guerre en Ukraine) à -36 aujourd'hui, ce qui reste franchement mauvais.
https://yougov.co.uk/topics/politics/tr ... val-rating
Et, paradoxalement, ce qui peut le sauver, c'est que les intentions de vote dans les sondages sont actuellement toujours mauvaises pour les conservateurs. De ce côté là, la guerre en Ukraine n'a guère fait bouger les lignes : environ 40% pour les travaillistes, environ 35% pour les conservateurs. Les députés conservateurs n'ont du coup peut-être pas très envie d'ouvrir une crise politique qui pourrait aboutir sur de nouvelles élections ? Et puis, la question demeure : par qui remplacer Johnson en interne ?
https://www.politico.eu/europe-poll-of- ... d-kingdom/