Quand la politique devient gênante, voire ridicule.

[Marcy]

Je suis d'accord qu'il s'agit de toucher une cible électorale apparaissant moins politisée, du moins plus abstentionniste (car la politique ne se limite pas aux élections).

S'il est légitime de juger ces comportements politiques ridicules (car inappropriés eu égard à ce qu'on attend des politiques), je les qualifierais plus exactement sous deux angles (d'ailleurs évoqués) : le recours à la vulgarité et l'amalgame avec le divertissement.

S'agissant de la vulgarité, tout se passe comme s'il y avait une prime à la vulgarité, du moins auprès de certains segments de la cible électorale visée. Cela surprendrait un observateur du XXe siècle qui reviendrait en 2022 car naguère il était de bon ton, pour un homme (ou une femme) d'Etat, d'apparaître cultivé(e), proche des intellectuels et des scientifiques. Du reste, Brigitte Macron a oeuvré pour donner du chef de l'Etat une image d'homme de culture en lui organisant des rencontres (et en le faisant savoir) - alors qu'en privé il serait volontiers grivois et grossier. La question n'est pas tant de savoir ce qu'il fait en privé ni qui il est en privé (tout le monde s'en fiche ou devrait s'en ficher, par respect pour la vie privée), mais pourquoi il a jugé opportun une saillie publique sur les non-vaccinés qui relève du registre du grossier. Stratégie de communication, pour qu'on parle de lui (mais le chef de l'Etat n'en a pas besoin pour être dans la lumière des médias) ? Stratégie électorale, pour mettre dans l'embarras ses opposants ? Difficile de conclure, mais je doute que ce soit judicieux : le précédent du doigt d'honneur d'Eric Zemmour a manifestement desservi le polémiste, même dans un électorat contestataire - la majorité des Français ne semble pas prête à acclamer un candidat disruptif, qui ferait de la vulgarité une marque de fabrique pour faire de la politique autrement (alors que, sous d'autres tropiques, cela semble réussir au président salvadorien, et n'a pas nui à Donald Trump).

Mais la vulgarité n'est pas le propre de l'Elysée : elle est un phénomène structurant de la société française, et a gagné le champ politique : les réseaux sociaux ont contribué à faire de la politique au niveau du caniveau, la société du spectacle a rendu (encore plus) rentables les médias faisant leurs choux gras de la vulgarité et du scandale, le discours anti-élites considère de bon ton d'être en décalage avec les intellectuels "de gôche" et les scientifiques (certains discours anti-passe sanitaire sont à cet égard éloquents...). Et cela va de pair avec l'amalgame entre politique et divertissement.

[Républicain67]

N'y a-t-il pas du mépris social dans ces propos vulgaires?Avec un parti pris du type les classes populaires sont des beaufs vulgaires (alors que c'est totalement faux)

[pmf]

J'ai bien aimé les propos de Marcy et notamment sur la Politique au XXème Siècle ainsi que dans son dernier paragraphe.

La question que soulève à juste titre Marcy est celle de savoir si les Responsables Politiques doivent donner dans les maux du XXIème Siècle en employant des mots dits de la rue, laquelle a succédé au zing de comptoir. Je pense que les responsables politiques devraient surveiller leurs langages car des élèves de Collèges et de Lycées peuvent parfois entendre des propos non appropriés à une Société un peu civilisée. Le langage cru n'est pas à écarter, mais il doit être employé à bon usage et pour finir avec un peu d'humeur ou d'humour, Sacrebleu, encore des résistants aux vaccins !!!

[Républicain67]

J'ai bien aimé les propos de Marcy et notamment sur la Politique au XXème Siècle ainsi que dans son dernier paragraphe.

La question que soulève à juste titre Marcy est celle de savoir si les Responsables Politiques doivent donner dans les maux du XXIème Siècle en employant des mots dits de la rue, laquelle a succédé au zing de comptoir. Je pense que les responsables politiques devraient surveiller leurs langages car des élèves de Collèges et de Lycées peuvent parfois entendre des propos non appropriés à une Société un peu civilisée. Le langage cru n'est pas à écarter, mais il doit être employé à bon usage et pour finir avec un peu d'humeur ou d'humour, Sacrebleu, encore des résistants aux vaccins !!!

Je suis assez d'accord avec vous. Mon premier message ne visait à la base pas les propos polémiques du Président de la République, mais un thème plus large, celui d'une baisse générale du niveau du discours politique, voire de la politique en général. Doigt d'honneur d'Eric Zemmour, politiciens et ministres "draguant" les jeunes sur les réseaux sociaux ou via des "influenceurs" et autres "youtubeurs" (Mac Fly et Carlito, Enjoy Phénix et Cie), propos vulgaires, comparaisons idiotes du type de celles prononcées par Marlène Schiappi ("comme disait Spiderman", "théorie du pot à cornichons")... Cela dépasse bien largement la question du Covid. Je mettrais ici aussi la photo très déplacée de Macron avec les jeunes Antillais faisant des doigts d'honneurs. Je précise qu'il n'y a aucun propos raciste (loin de là) de ma part. Je ne vise pas l'origine, ni la couleur de peau, mais bien le geste vulgaire du doigt d'honneur. + les petites phrases sur "ceux qui sont rien", "qui foutent le bordel", les "fainéants", "cyniques", "illettrés", "extrêmes"...

Oui LREM est en grande partie responsable de cette perte de niveau de la politique. Cela ne m'étonne pas d'un Macron fan de Justin Trudeau, adepte de costumes, de repentance permanente et parlant un très mauvais français (je ne parle pas ici de son accent québécois, j'ai beaucoup de respect pour les Québécois, mais de ces fautes de syntaxes typiques d'un anglophone parlant français, qui sont d'ailleurs considérés comme étant du mauvais français au Québec)... L'utilisation fréquente d'anglicismes par les marcheurs contribue aussi à cette baisse de niveau. Des hommes politiques français se doivent de défendre la langue de Molière.

[pmf]

Je souscris à vos propos sur la Défense du Français, notre Langue Nationale.
Pour ma part, j'emploie le mot Courriel et non le mot anglais correspondant qui écorche mes oreilles. De plus, parler de Courriel est l'occasion de rendre Hommage aux Canadiens francophones, auteurs du mot Courriel.

[Républicain67]

Je souscris à vos propos sur la Défense du Français, notre Langue Nationale.
Pour ma part, j'emploie le mot Courriel et non le mot anglais correspondant qui écorche mes oreilles. De plus, parler de Courriel est l'occasion de rendre Hommage aux Canadiens francophones, auteurs du mot Courriel.

J'essaie aussi, dans la mesure du possible d'éviter les anglicismes. Étant à moitié allemand, je suis choqué par l'emploi très important des termes anglais outre-Rhin, encore plus qu'en France. Je remarque aussi qu'il existe en Allemagne, une très grande tolérance pour les termes dialectaux, assez mal vu chez nous. Après les dialectes restent très répandus et de nombreux Allemands (y compris beaucoup de jeunes) parlent un allemand à forte coloration régionale (bavaroise, souabe, saxonne...)

Pour revenir au sujet initial, je remarque qu'Emmanuel Macron utilise régulièrement des anglicismes. Cela est d'ailleurs assez "branché" dans certains milieux sociaux, plutôt acquis à la majorité présidentielle.

[citoyen electeur]

Il y a deux choses : le quantitatif et le qualitatif.

Le quantitatif vient du nombre d'informations disponibles du fait de l'accroissement des moyens de communication et de son instantanéité. Mêmes les informations les plus infimes parviennent à disposition du public. Et les informations restent accessibles car internet n'oublie jamais. Préalablement à la numérisation de l'information, bon nombre de news n'étaient pas publiées, ou si elles l'étaient, ce n'était que via des supports marginaux. Les médias mainstream censuraient, s'auto-censuraient ( el famoso 'tout le monde savait' quand on apprenait qu'un politique avait commis un impair...). Aujourd'hui, la moindre sortie, même privée, est publiée dans la minute. On peut donc penser qu'il y a plus d'impairs qu'avant. C'est peut-être vrai, mais on ne peut pas le prouver.

Le qualitatif peut venir de l'abaissement du savoir-vivre des politiques du fait de l'abaissement du savoir-vivre de notre pays, voire de notre civilisation. Il suffit de revoir les films des années 50 & 60 et les chansons des années 50 pour se rendre compte que la forme a bien changé. L'excellence ne tient plus lieu de vertu. Le savoir n'est plus mis en exergue, et l'on se retrouve avec des édiles tenant un langage fleuri. Certains pointeront mai 68.