Quand la politique devient gênante, voire ridicule.

[Républicain67]

J'aimerai ouvrir un sujet, suite à une discussion que j'ai eu avec des personnes de mon entourage (famille, amis) lors des fêtes de fin d'année. Assiste-t-on en France à une baisse générale du niveau en politique? La politique devient par de nombreux aspects gênante. Je ne suis malheureusement pas le seul à le penser. Et je ne parle pas ici des "affaires" politico-financières, mais du discours, de la communication, voire de l'attitude de nombreux hommes et femmes politiques, y compris au plus haut niveau. Comprenez moi bien, je ne cherche pas (loin de là) à tomber dans les attaques personnelles. Je peux tout à fait comprendre que des hommes politiques cherchent à atteindre les électeurs par des canaux alternatifs (YouTube, réseaux sociaux). Certains d'entre eux (Jean-Luc Mélenchon, Florian Philippot, François Asselineau, François Ruffin...) ont une réelle popularité sur YouTube. Il m'arrive d'ailleurs de regarder certaines de leurs vidéos (je suis ouvert d'esprit). Pourtant, ce n'est pas de cela dont je souhaiterais parler (il existe d'ailleurs un sujet spécifique dans les "débats politiques du moment"), ni de la violence en politique.

Je souhaite plutôt parler d'une forme de vulgarité, voire d'aspects gênantes et ridicules de la politique. Outre une réelle vulgarité qui se développe en politique (gestes déplacés, tels que le doigt d'honneur d'Eric Zemmour, insultes), on assiste à une baisse générale du niveau du discours, sous des prétextes de plaire aux jeunes générations. J'ai moins de trente ans et mes observations sont partagés par une grande partie de mes amis. Je pense que LREM a une grande responsabilité dans ce phénomène. Depuis le premier confinement, le Président de la République et plusieurs ministres ont multiplié les messages gênants et ridicules, en voulant s'adresser à une partie de la jeunesse, notamment la plus dépolitisée, via les réseaux sociaux, YouTube, TikTok, Twitch (aussi le cas pour Jean-Luc Mélenchon) en compagnie d'influenceurs: Mac Fly et Carlito pour Emmanuel Macron, des "youtubeurs" humoristes et beauté pour Gabriel Attal, des "influenceuses" et autres "instagrameuses" concernant Marlène Schiappa... Vidéos qui ont été moquées (y compris par beaucoup de jeunes) pour leur côté déplacé, ridicule et la "drague" appuyée aux jeunes... Elles sont devenus l’objet de "memes" et de moqueries par des humoristes sur YouTube. Je rajoute ici les nombreuses gaffes et comparaisons déplacées, notamment de la part de Marlène Schiappa (épisodes de Spiderman, du pot à cornichons, "tuto chignon" sur le site féministe "Mademoiselle.com","chorégraphie" style animatrice de colo pour Laurent Saint-Martin...) qui fait désormais figure de repoussoir pour de nombreux électeurs macronistes. Je peux rajouter la proximité avec des rappeurs, comme dans le cas de Valérie Pécresse (avec Gims). L'apparition de personnalités politiques dans des émissions de divertissement (du type Cyril Hanouna) complète le tableau.

Je me demande si cette communication ne va pas se révéler contre-productive, vu qu'elle est pour beaucoup de gens (y compris les jeunes) l'illustration d'une baisse générale du niveau en politique. La France se rapproche par là des États-Unis et du Canada (déguisements et postures déplacées, voire ridicules de Justin Trudeau).

[Estagel66]

Emmanuel Macron a reconnu dans son interview sur TF1, en décembre 2020, qu'il avait pu choquer des français par ces propos peu digne d'un président de la République : "Traverser la rue ", "Gaulois réfractaires", "Qu'ils viennent me chercher", "violences policières".... etc...
Aujourd'hui, il recommence par "reconnaître qu'il veut emmerder les non-vaccinés".
Ces propos ne sont pas dignes du président de la République car un président doit rassembler la Nation, doit convaincre par des actes de la justesse de son action et doit respecter les oppositions.
Macron se comporte -t-il en dictateur ? Un dictateur n'est-il pas est un homme politique qui méprise ses opposants en les "emmerdant" le plus possible pour qu'ils rentrent dans le rang ?.

Si j'étais député, je ne voterai pas ce passe vaccinal alors que j'y étais favorable car il faut inciter les non-vaccinés à changer d'avis mais si le but de celui-ci est d'"emmerder", je ne peux pas y souscrire. Ce projet de loi a de plus en plus de plomb dans l'aile. A croire que l'exécutif fait tout pour que les oppositions retardent l'adoption du texte : 1er jour, les députés de la majorité sont peu nombreux, 2éme jour le président exprime des propos choquants pour justifier le projet de loi.

Je ne peux que souscrire au propos de Republicain67 indiquant que LREM a une grande responsabilité dans la dégradation de la parole publique.
Sarkozy avait le fameux propos "Sale con" mais il n'avait pas récidivé, comprenant que ces mots n'était pas digne de sa fonction.
Macron et ses ministres ne cessent d'avoir des mots et des attitudes qui dévalorisent la Politique et paraissent s'y complaire.

[Républicain67]

Emmanuel Macron a reconnu dans son interview sur TF1, en décembre 2020, qu'il avait pu choquer des français par ces propos peu digne d'un président de la République : "Traverser la rue ", "Gaulois réfractaires", "Qu'ils viennent me chercher", "violences policières".... etc...
Aujourd'hui, il recommence par "reconnaître qu'il veut emmerder les non-vaccinés".
Ces propos ne sont pas dignes du président de la République car un président doit rassembler la Nation, doit convaincre par des actes de la justesse de son action et doit respecter les oppositions.
Macron se comporte -t-il en dictateur ? Un dictateur n'est-il pas est un homme politique qui méprise ses opposants en les "emmerdant" le plus possible pour qu'ils rentrent dans le rang ?.

Si j'étais député, je ne voterai pas ce passe vaccinal alors que j'y étais favorable car il faut inciter les non-vaccinés à changer d'avis mais si le but de celui-ci est d'"emmerder", je ne peux pas y souscrire. Ce projet de loi a de plus en plus de plomb dans l'aile. A croire que l'exécutif fait tout pour que les oppositions retardent l'adoption du texte : 1er jour, les députés de la majorité sont peu nombreux, 2éme jour le président exprime des propos choquants pour justifier le projet de loi.

Je ne peux que souscrire au propos de Republicain67 indiquant que LREM a une grande responsabilité dans la dégradation de la parole publique.
Sarkozy avait le fameux propos "Sale con" mais il n'avait pas récidivé, comprenant que ces mots n'était pas digne de sa fonction.
Macron et ses ministres ne cessent d'avoir des mots et des attitudes qui dévalorisent la Politique et paraissent s'y complaire.

Ce qui est nouveau avec LREM (mais bon il y a déjà eu Justin Trudeau avant eux) c'est que le discours et les comportements gênants ne viennent plus que de la droite ou de l'extrême droite (type Matteo Salvini). Désormais ce sont les centristes et les "libéraux" qui s'y mettent.

[Ramdams]

En effet. Ce qu'on retiendra du mandat de Macron et de LREM, c'est que le populisme n'est plus le seul apanage des extrêmes mais aussi du "centre".

Maintenant, que des candidats communiquent via des réseaux sociaux ou obtiennent le soutien de rappeurs ne me choque pas (même si je suis étonné que le dévolu de Gims se soit porté sur Pécresse, ça me paraît tellement baroque) parce que j'estime qu'il faut évoluer avec son temps, et sortir des déclarations solennelles derrière le bureau de l'Elysée, face caméra et sans échange.

Je regrette plutôt la violence des propos, le mépris des candidats tous bords confondus affirmé et de plus en plus assumé par stratégie électorale pour des pans de la population, que ce soit les non-vaccinés, les musulmans, les pauvres, etc. Sur ce point, on se rapproche de plus en plus des Etats-Unis. Notre système politique par ailleurs ne laisse aucune place aux discussions, aux compromis et aux coalitions, il repose sur la destruction de l'adversaire et de ses soutiens. Les propos sont à l'image de ce système.

[Républicain67]

En effet. Ce qu'on retiendra du mandat de Macron et de LREM, c'est que le populisme n'est plus le seul apanage des extrêmes mais aussi du "centre".

Maintenant, que des candidats communiquent via des réseaux sociaux ou obtiennent le soutien de rappeurs ne me choque pas (même si je suis étonné que le dévolu de Gims se soit porté sur Pécresse, ça me paraît tellement baroque) parce que j'estime qu'il faut évoluer avec son temps, et sortir des déclarations solennelles derrière le bureau de l'Elysée, face caméra et sans échange.

Je regrette plutôt la violence des propos, le mépris des candidats tous bords confondus affirmé et de plus en plus assumé par stratégie électorale pour des pans de la population, que ce soit les non-vaccinés, les musulmans, les pauvres, etc. Sur ce point, on se rapproche de plus en plus des Etats-Unis. Notre système politique par ailleurs ne laisse aucune place aux discussions, aux compromis et aux coalitions, il repose sur la destruction de l'adversaire et de ses soutiens. Les propos sont à l'image de ce système.

Il est vrai que la recherche de boucs émissaires n'est plus l'apanage de l'extrême droite. Je condamne le racisme, l'antisémitisme le sexisme et l'homophobie, mais je remarque qu'il existe une haine qui est tolérée en France, soit celle contre les pauvres et les classes populaires. D'ailleurs partagée par une partie de la gauche (surtout "woke"), vu que les prolos blancs seraient tous des racistes nuisibles et dangereux, alcooliques, qui battent leurs femmes...

Pourtant, ce n'est pas de cela que je voulais parler en priorité, mais de l'affichage malsain et gênant de politiques avec des "youtubeurs" et "instagrameuses", qui vire au ridicule. Idem pour les gaffes à répétitions de certains ministres, du type Marlène Schiappa. Je me demande si dans son cas ce n'est pas voulu: messages TikTok, affichage avec Cyril Hanouna et des influenceuses frivoles et superficielles, comparaisons malheureuses... Aux dernières nouvelles, le travail d'un ministre ne consiste pas à apparaître avec des "youtubeurs" et stars d'Instagram.

[Ramdams]

Dans le cas de Marlène Schiappa, ses attributions ministérielles ne sont pas très claires, on peut même penser que le poste a été créé sur-mesure pour elle. Elle est officiellement ministre déléguée chargée de la Citoyenneté, à une époque de forte abstention électorale. Peut-être pense-t-elle naïvement remobiliser un électorat traditionnellement abstentionniste par ses interventions dans des émissions populaires et auprès d'influenceurs qui portent bien leur nom, qui sont des relais d'opinion et des figures autorité pour beaucoup de jeunes. J'avoue, je suis obligé d'extrapoler pour lui trouver une utilité. :)
Là-dessus, je pense qu'elle ne manque pas de volontarisme, elle a même failli participer à Fort Boyard mais seule sa peur du vide et des insectes l'en a dissuadé !

D'une façon ou d'une autre, le divorce semble consommé entre la population et ses représentants politiques. Les critiques à l'endroit du pouvoir, d'aucuns jugent arrogant et éloigné de la réalité, ne trouveront pas de réponse dans ces mises en scène mais elles sont l'illustration de ce divorce. Le volet institutionnel a toujours été négligé dans les campagnes électorales, il le sera d'autant plus en 2022. Pourtant, il me paraît plus que jamais nécessaire de l'évoquer pour rétablir la confiance.

[PhB]

Vous évoquez deux questions différentes :
Sur la forme : les réseaux sociaux et autres influenceurs sont en train de révolutionner le fonctionnement des médias et des moyens d'information. Les convictions politiques se forment de plus en plus par le biais de ces nouveaux média qui s'embarrassent peu de vérité ou de débats sereins. C'est un grave recul pour les démocraties mais faute de pouvoir revenir en arrière elles n'ont pas d'autre choix que de s'approprier ces nouveaux modes de communication pour participer à la construction politique de leurs "followeurs". Les tentatives de ces élus peuvent paraître ridicules ou maladroites mais elles sont nécessaires pour briser l'entre-soi malsain des réseaux sociaux. À moins que vous ayez une meilleure solution à proposer ?
Sur le fond : notre système politique tend vers une polarisation extrême, de plus en plus renforcée par les médias "sociaux" ou peut-être devrait-on dire "asociaux". Comme aux États-Unis, cette ultra-polarisation et le populisme brutal qui la renforce sont un moyen facile de mobiliser de grosses parts de l'électorat et donc de nombreux politiciens ambitieux et sans scrupules s'engouffrent dans cette brèche, quelles qu'en puissent être les conséquences désastreuses pour la vitalité de la démocratie. Là encore nos démocraties sont très fragiles face à ces attaques.

[Républicain67]

Je ne sais pas si les déclarations malheureuses du Président de la République et des ministres sur YouTube ou les réseaux s'adressent à tous les jeunes. Je pense que c'est surtout un message aux moins politisés. Idem pour Éric Zemmour. Ceux qui cherchent surtout le buzz ou le clash.

Étrangement ce type de communication ne concerne que quelques partis, notamment chez LREM, LFI ou à l'extrême droite. Les responsables de LR, du PS ou d'EELV tiennent des discours plus classiques.

[pmf]

PhB a raison de vouloir recadrer le débat sur le sujet de fond notamment, et non sur les émotions, pour ne pas employer d'autre mot.

Le titre en lui même est plus que discutable car la Politique est ce qu'elle est, mais elle garde ses lettres de noblesse, et ce sont les commentateurs, ou prétendus tels, qui cherchent à attirer la Politique vers le bas et qui portent alors atteinte à la Politique.

Pour ma part, j'emploie sans restriction le terme asociaux pour de soi disants réseaux qui ne sont que des lieux d'expressions de prurits et de frustrations diverses et variées pour d'aucuns.

[Républicain67]

Je suis d'accord avec vous cher pmf. Mon titre est maladroit. Je voulais toutefois mettre le doigt sur un vrai problème.