L'Education à la Santé en France.

[pmf]

Il m'apparaît utile de soulever une question majeure revenue au centre de l'actualité de notre Pays depuis le début de l'année 2020.

La France est-elle en retard au regard des Pays voisins en matière d'Education à la Santé ?

De mes connaissances de l'Education à la Santé, j'aurais a priori tendance à répondre négativement à la question posée et à évoquer les fiertés françaises en la matière avec, en premier lieu, le Don du Sang pour lequel la France est enviée, y compris par deux Pays voisins très attachés à la médecine de transfusion sanguine et de plasma, je cite la République Fédérale d'Allemagne et la Confédération Helvétique, et j'ajouterai la République d'Irlande, laquelle coopère activement avec la France en matière de transfusion sanguine.

Pour bien éclairer le débat à intervenir, la question de la gratuité du don de sang est débattue entre nos Pays européens et, pour m'être penché depuis Strasbourg sur la transfusion en Allemagne, je sais que les contacts entre la France et l'Allemagne sont très soutenus, même si nos philosophies diffèrent quant à l'approche du don, notre bonne et chère France étant d'esprit catholique et Laïque ou Laïque et catholique (au choix de chacun), et notre très chère Amie, l'Allemagne, étant protestante, et je cherche une éventuelle équivalence allemande au mot Laïque et n'en trouve point.

Alors, je pourrais aussi évoquer une autre fierté française, celle de ses Centres Hospitaliers Régionaux et Universitaires, les très fameux CHRU emmenés par notre fleuron national le plus connu, l'Assistance Publique-Hopitaux de Paris, et par son concurrent, au bon sens du mot, pour le titre du meilleur du Pays, les Hospices Civils de Lyon, et avec aussi mention bien aux CHRU de Toulouse, de Bordeaux, de Montpellier, de Lille, de Strasbourg, et à mes deux préférés, mais ils ne sont qu'avec mention assez bien, de Rennes et de Rouen.

Après des propos positifs, j'en arrive à la question majeure du moment. Comment expliquer que la France de Pasteur en soit arrivée à une telle phobie des vaccins pour une partie non négligeable de sa population ? Et là, le débat devrait s'enflammer, sauf si tous les contributeurs sont des disciples de Pasteur, ce que, bien entendu vous l'aurez compris, je suis.

[Ramdams]

Cet article de France Info donne quelques réponses qui pourraient expliquer cette méfiance.

- Polémiques sanitaires, en particulier durant le mandat Sarkozy. Même si, à l'aune du Covid, certains ont pu changer d'avis, la réponse du gouvernement français de l'époque à la grippe H1N1 a jeté le discrédit sur les autorités sanitaires dans leur ensemble, accusées de conflits d'intérêts avec l'industrie pharmaceutique. D'ailleurs, quelques mois plus tard, le scandale du Mediator a été à l'origine de la loi Bertrand de 2011 qui visait à prévenir lesdits conflits d'intérêts.

- Faible confiance des Français dans leur gouvernement, par rapport à leurs voisins. Le cocktail est assez explosif : les Français sont réputés pour leur pessimisme, leur méfiance et leur négativité mais ils héritent également d'un Etat fort et très centralisé, au moins bien plus que leurs voisins européens.

- Des professionnels de santé eux-mêmes méfiants. Y compris les plus médiatiques d'entre eux : le docteur Henri Joyeux continue de jouir d'une aura et d'un crédit moral/scientifique auprès des sceptiques. D'autres comme Luc Montagnier jouent de leur aura passé (en l'espèce, un prix Nobel) pour instiller leur désinformation. Didier Raoult, s'il n'est pas un chantre antivax, a également entretenu le doute sur le crédit des autorités sanitaires. Enfin, dans une moindre mesure, même s'il a depuis mangé son chapeau, on se rappelle que Michel Cymes a relégué le coronavirus au statut de "gripette". Là, je n'ai parlé que des médecins médiatiques, mais la méfiance est également installée chez les professions auxiliaires comme les infirmiers ou les kinés.

- Faible culture épidémique. Comme le rappelle l'article, la France n'est ni un pays pauvre frappée par des fléaux comme Ebola où le vaccin s'impose comme une nécessité, ni un pays développé à forte densité de population, comme la Corée du Sud, habitué aux épidémies et qui sait déjà comme s'en prémunir. On avait jusqu'à présent l'image d'épidémies qui étaient forcément loin de chez nous au niveau spatial (l'Asie) et au niveau temporel (les épidémies étant vues comme un reliquat du passé).

[pmf]

Vos propos présentent l'intérêt d'alimenter le débat à intervenir et ils soulèvent une question induite que je considère comme majeure.

Comment les Français, qui sont parvenus à éradiquer de leur Pays la Tuberculose et la Variole, pour ne citer que deux maladies épidémiques bien connues de moi, ont-ils pu devenir aussi sceptique au regard des vaccins, et surtout de la Science Médicale.

Mon Médecin de Famille, dit traitant dans le langage de l'Assurance Maladie, me relate des propos d'opinion de certains de ses patients et c'est plus qu'affligeant d'entendre que des patients entendent obtenir des prescriptions qu'ils se sont établies de par leurs consultations de la Toile. Mon Médecin n'attente alors pas au secret médical car ses propos demeurent généraux et sans noms, et il sait bien, par ailleurs, que je suis très respectueux, voire même plus, du Secret Médical pour avoir eu à le faire respecter.

En tout cas, merci pour votre apport au débat qui permettra peut être d'aborder des questions telles que le rapport des Français à la Science et au Progrès ou leur perception de l'industrie pharmaceutique ou encore leur attachement à la Médecine dite de Ville et à celle dite Hospitalière, lesquelles ne sont qu'une seule et même Médecine, celle des Hommes ou des Humanoïdes, et non des Gourous ou des Sorciers et j'ai eu à lutter contre l'un d'entre eux et contre ses apparitions dominicales.

[pmf]

C'est le mot Éducation ou le mot Santé qui rebuterait de nombreuses personnes ?

L'Education à la Santé est à l'origine de la mise en place de l'équipement hospitalier français, longtemps vanté de par la Monde, y compris en Allemagne. Il faut dire qu'un des pionniers de l'Education à la Santé, le Professeur Robert Debré, le Père du Premier Ministre Michel Debré et le grand père des ministres Jean-Louis et Bernard Debré, ce dernier étant un éminent urologue hospitalier, donc le Professeur Robert Debré a eu l'idée d'avant garde de création des Centre Hospitaliers Régionaux et Universitaires qui allient le soin au lit du malade et l'enseignement des bonnes pratiques médicales au sein de l'Unité d'Enseignement et de Recherche en Médecine, et c'est le fleuron ou la tête de pont théorique de l'Education à la Santé en France.

Le problème est que, dès que la question de la Santé se pose à toute personne, elle passe à autre chose, car se poser des questions de Santé aboutit inévitablement à se préoccuper des Établissements de Santé et des Professionnels de Santé et ces organismes ou ces praticiens font peur, et moins on les fréquentent ou on les consultent, mieux on se portent pensent la plupart d'entre nous.

Pour prendre un exemple pratique et aisé à comprendre, tout Médecin de Médecine Générale, dit aussi Médecine de Ville, dispense une Éducation à la Santé mais qu'est ce que le patient en ressent, qu'il lui est dit de ne pas fumer de cigarettes, de ne pas boire plus que de raison, qu'il faut consommer moins de sucre, qu'il faut rationner son repas pour perdre du poids, qu'il faut faire chaque jour plusieurs kilomètres à pied, qu'il faut pour une patiente effectuer régulièrement des mammographies, etc...
C'est cela l'Education à la Santé, l'équivalent des vers de nos poètes préférés.
Alors, oui à l'éducation dans toutes ses dimensions et il y a du boulot pour employer un mot courant.

[jean24]

C'est le mot Éducation ou le mot Santé qui rebuterait de nombreuses personnes ?

L'Education à la Santé est à l'origine de la mise en place de l'équipement hospitalier français, longtemps vanté de par la Monde, y compris en Allemagne. Il faut dire qu'un des pionniers de l'Education à la Santé, le Professeur Robert Debré, le Père du Premier Ministre Michel Debré et le grand père des ministres Jean-Louis et Bernard Debré, ce dernier étant un éminent urologue hospitalier, donc le Professeur Robert Debré a eu l'idée d'avant garde de création des Centre Hospitaliers Régionaux et Universitaires qui allient le soin au lit du malade et l'enseignement des bonnes pratiques médicales au sein de l'Unité d'Enseignement et de Recherche en Médecine, et c'est le fleuron ou la tête de pont théorique de l'Education à la Santé en France.

Le problème est que, dès que la question de la Santé se pose à toute personne, elle passe à autre chose, car se poser des questions de Santé aboutit inévitablement à se préoccuper des Établissements de Santé et des Professionnels de Santé et ces organismes ou ces praticiens font peur, et moins on les fréquentent ou on les consultent, mieux on se portent pensent la plupart d'entre nous.

Pour prendre un exemple pratique et aisé à comprendre, tout Médecin de Médecine Générale, dit aussi Médecine de Ville, dispense une Éducation à la Santé mais qu'est ce que le patient en ressent, qu'il lui est dit de ne pas fumer de cigarettes, de ne pas boire plus que de raison, qu'il faut consommer moins de sucre, qu'il faut rationner son repas pour perdre du poids, qu'il faut faire chaque jour plusieurs kilomètres à pied, qu'il faut pour une patiente effectuer régulièrement des mammographies, etc...
C'est cela l'Education à la Santé, l'équivalent des vers de nos poètes préférés.
Alors, oui à l'éducation dans toutes ses dimensions et il y a du boulot pour employer un mot courant.

Les français attendent surtout qu'on leur foute la paix, qu'on arrête de les emmerder ou qu'on les prenne pour des gosses en manque d'éducation. Que ce soit les messages sous les pubs sur la bouffe grasse, salée ou sucrée, pour les taxes sur l'alcool ou les clopes, ou aujourd'hui les remarques quand on fait une réunion de famille, un apéro entre amis ou un mariage avec des consignes absurdes du style "manger en gardant le masque". J'ai très bien compris votre remarque d'éducation à la santé mais votre question était :

Comment expliquer que la France de Pasteur en soit arrivée à une telle phobie des vaccins pour une partie non négligeable de sa population ?

Ma réponse était donc appropriée et ne mérite en aucun de recevoir une éducation ou une rééducation stalinienne. La remarque suivante était donc à coté de la plaque :

Alors, oui à l'éducation dans toutes ses dimensions et il y a du boulot pour employer un mot courant.

C'est le mot Éducation ou le mot Santé qui rebuterait de nombreuses personnes ?

Les Français sont de grandes personnes qui n'ont pas besoin d'éducation et qui font ce qu'ils veulent de leurs santés.

[manudu83]

j'identifierai un double problème :

une culture scientifique insuffisante.
une communication scientifique catastrophique.

Un exemple le nombre de dose, une grande majorité de vaccins préconisent 3 ou 4 doses par exemple le DTCP de Sanofi-Pasteur :
"L'immunité apparaît dès la deuxième injection, elle est renforcée après la troisième injection et persiste au moins 5 ans après la quatrième injection."
https://www.mesvaccins.net/web/vaccines/66-dtcp-pasteur
Et dès le début un schéma à trois doses était envisagé par Moderna d'ailleurs au moment des commandes certains pays avait opté pour des commandes très elevées mais bizarrement la communication a fait croire que deux doses et c'était fini...

[pmf]

Vos remarques, cher manudu83, sont pertinentes et je partage celle sur la culture scientifique insuffisante et, pour partie, celle sur les difficultés de la communication scientifique.

Le manque de connaissance sur le virus nouveau, inattendu et fortement mal connu et mal identifié de la Covid 19, a effectivement eu un effet ravageur.
N'aurait-il pas fallu que les scientifiques disent publiquement leurs limites dans l'identification de l'origine du virus du Sars Cov 2 ?

Enfin, cela fait au moins deux décennies que la vaccination en général a été vilipendée sans que la Communauté Scientifique ne s'en offusque d'une même voix dilapidant alors le capital pro vaccination acquis autour des vaccins contre la variole, le tétanos, la diphtérie et autres maladies contagieuses.