de pba » Jeu 23 Déc 2021 17:13
Vous soulevez, chers pmf et christian C , une question très intéressante et stimulante, sur un sujet qui, je l'espère, ne se posera pas : en effet le cours des institutions est meilleur quand il ne peut déboucher sur des contestations, voire une crise .
Vous avez raison de préciser que le texte constitutionnel ne mentionne pas ce cas. Or, nous sommes dans un pays de droit écrit , et avec une constitution écrite (à la différence par exemple de la Grande Bretagne ).
En l'état actuel de la constitution (qui peut toujours être révisée, mais en période électorale, ce n'est rien qu'évident ...),
-"Le Président de la République est élu pour cinq ans au suffrage universel direct."(article 6)
-"L'élection du nouveau Président a lieu vingt jours au moins et trente-cinq jours au plus avant l'expiration des pouvoirs du président en exercice." (article 7)
-"En cas de vacance de la Présidence de la République pour quelque cause que ce soit, ou d'empêchement constaté par le Conseil constitutionnel saisi par le Gouvernement et statuant à la majorité absolue de ses membres, les fonctions du Président de la République, à l'exception de celles prévues aux articles 11 et 12 ci-dessous, sont provisoirement exercées par le président du Sénat et, si celui-ci est à son tour empêché d'exercer ces fonctions, par le Gouvernement."(article 7)
-"Le Président de la République veille au respect de la Constitution. Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l'État."(article 5)
Que faire avec celà ?
(on peut déjà constater que les rédactions successives, constitution et révisions n'ont pas brillé par un effort suffisant de cohérence et de réflexion, ce que l'on savait déjà .... mais je suis hors sujet )
Le mandat du président est borné dans le temps et seule la vacance en cours de mandat a clairement une solution .
Le motif de vacance pourrait peut être suggérer une solution de discontinuité entre les mandats ???? ce qui me parait tirer par les cheveux ...
Il est probable que les instances propres à tenter de résoudre ce casse tête sont le conseil constitutionnel , le président sortant (article 5) et le gouvernement .
Rien d'évident que le président du Sénat doivent automatiquement succéder au président sortant, sauf si le CC le décidait... mais sur quelle base ??? et après quelle saisine ??
A mon humble avis, reste une révision constitutionnelle express (votée par chacune des chambres en termes identiques et , en congrès, à la majorité des 3/5 ème ) en cas de crise sanitaire empêchant le scrutin des 10 et 24 avril.
mais vu le contexte électoral que soulèverait cette solution, il serait sans doute préférable , si celà était encore possible, d'examiner tous les aménagements du code électoral faisables sans polémiques inutiles (vote par correspondance, extension des procurations etc ..)