citoyen electeur a écrit:Ramdams a écrit:FN ou pas, j'ai toujours été un ardent défenseur de la proportionnelle intégrale, non pas pour donner des miettes mais pour donner des représentants à des formations politiques qui n'ont pas forcément d'ancrage territorial mais qui ont une base électorale au niveau national. Vous noterez également que je n'ai pas parlé du PS mais de la gauche en général. Et dès l'instant où elle représente plus de 1 % de l'électorat, il me parait primordial qu'elle soit représentée à l'Assemblée.
Le pouvoir de virer des apparatchiks est un faux argument en faveur du scrutin majoritaire car les électeurs ne peuvent pas s'exprimer dans une circonscription qui n'est pas la leur. Et ça ignore toutes les distorsions que ce système électoral crée par ailleurs dans notre politique national.
Quant au fait que ce soit trop tard ou non, ce n'est même pas le sujet ici. Mais en réalité, ce n'est jamais trop tard. La loi se change, y compris celle qui dit qu'on ne peut pas changer le système électoral un an avant. Il manque simplement de la volonté politique, les gouvernements qui sont élus dans ce pays peuvent jouir d'une majorité quasi-assurée et n'ont donc aucune incitation à respecter leur promesse d'instaurer la proportionnelle.
la proportionnelle on a connu lors de la troisième république. Les ministères tombaient tous les trois mois. Le scrutin majoritaire est bien injuste mais il a pour lui de faire apparaître des majorités claires. Il élimine aussi les petits partis qui ne représentent rien, mais qui sont de véritables cailloux dans les chaussures des grands partis, qui deviennent otages de ces lilliputiens. Voyez l'Italie ou pire : Israël. Dans ce pays, le diktat des micro partis est affolant.
Je connais tous ces arguments, ils ont été ressassés encore et encore. C'est de la propagande gaulliste comme on en bouffe depuis 70 ans. Et pourtant, les pays qui fonctionnent avec la proportionnelle peuvent mener de grandes réformes, comme en Allemagne. Quant à l'obtention d'une majorité claire, ce n'est pas une fin en soi si la majorité claire mène des réformes qui ne vont pas dans le sens de l'intérêt commun. Les gouvernements qui tombent sont la preuve d'une démocratie fonctionnelle. Lorsqu'ils tombent trop souvent, alors ce n'est pas le fait du mode de scrutin mais d'une crise plus profonde (la crise algérienne pour ce qui est de la IVe République). En tout état de cause, je ne trouve pas que le modèle démocratique français soit fonctionnel à l'heure actuelle, puisqu'à défaut d'avoir des crises parlementaires, on a une colère qui s'exprime dans la rue.
Au passage, c'est la IVe qui a connu la proportionnelle. La IIIe l'a connu plus marginalement (en 1919 et 1924). Et avec un peu d'honnêteté intellectuelle, vous auriez pu faire un panorama complet et ne pas vous contenter de deux exemples qui vous arrangent, d'autant que vous avez cité l'Italie, qui a un scrutin mixte.
Mais ce n'est pas le sujet ici.