de vudeloin » Ven 8 Juil 2011 19:38
Il importe de revenir sur les enjeux de la négociation.
La finalité, pour la gauche, c’est de savoir si elle souhaite, effectivement, aller quérir la majorité au Sénat et de quelle manière.
Cette finalité va de pair avec les objectifs propres de chaque organisation et, de ce point de vue, seules les positions des Verts et du MRC semblent établies.
Les Verts peuvent escompter disposer d’un sénateur en Loire Atlantique et dans l’Essonne, et peut être sur le Val de Marne ou encore les Hauts de Seine.
Un gain de deux à quatre sièges, pour le moins, conditionné sans doute à l’acceptation d’un accord d’union dans le Val de Marne où les choses traînent encore.
Et qui permettrait, au moins, aux sénateurs écologistes, avec la reconduction du Nord, de la Seine Saint Denis et des deux élus de Paris ( ce qui est une relative sur représentation du mouvement eu égard au nombre de ses élus ) de se compter pour 8 dans le futur Sénat.
Et 9 peut être avec un ou une élue chez les Français de l’Etranger ou encore ailleurs.
Le PRG, très centré sur Midi Pyrénées, peut, pour l’heure, gagner un élu dans le Pas de Calais et un dans l’Isère.
Il faut que le PS local soit d’accord avec le signe envoyé par sa direction nationale, ne serait ce que pour obtenir le retrait de toute velléité de liste PRG dans des départements « sur la tranche « ou ces listes pourraient constituer un obstacle au bon score des candidats socialistes.
Et le parti de Jean Michel Baylet de se retrouver avec 12 élus dans le futur Sénat, ce qui pour un parti comme celui-ci, représente tout de même une représentation tout à fait honorable.
Pour le Parti de gauche de Jean Luc Mélenchon, les données sont différentes.
Il a deux sortants, en Loire Atlantique et dans l’Essonne, élus sous étiquette DVG et PS en 2004 ( ensuite, c’est une autre affaire ! ) et, pour le moment, il semble bien que Solférino fasse la sourde oreille à toute représentation du PG au Parlement.
Pour le PCF, les données sont différentes, mais guère plus, au fond.
Le PS a proposé au PCF la reconduction des formules gagnantes de 2001 avec un ticket commun en Indre et Loire, une liste commune sur Paris, la Loire, l’Isère, la Meurthe et Moselle et la Seine et Marne.
Sur ce lot, les sièges de Paris, de la Loire, de l’Isère et de la Meurthe et Moselle sont assurés, les deux autres plus incertains.
Il a ajouté aux listes d’union les Hauts de Seine et le Val d’Oise, avec un inconfort relatif dans ce cas, Robert Hue étant positionné en 3e position sur la liste, avec la question pendante de la configuration du scrutin.
Par contre, une liste d’union a été actée en Loire Atlantique mais l’élection d’une sénatrice communiste ( placée en 4e position ) procéderait tout de même du miracle.
Le PCF aura des listes autonomes dans le Nord, le Pas de Calais, la Seine Saint Denis.
La question de l’union des forces de gauche demeure posée dans les Yvelines et l’Essonne ( quelle configuration de liste ? ) où elle avait pourtant été réalisée en 2004, avec un certain succès dans le second cas, en Moselle – où, pourtant, une séparation éventuelle des forces risque de coûter son troisième siège au PS – ou dans le Val de Marne où elle doit pouvoir constituer le meilleur moyen d’assurer la conquête d’un 4e mandat sur la droite.
Enfin, l’apport des votes communistes peut être déterminant pour assurer des succès de l’ensemble de la gauche dans le Jura, le Loir et Cher, le Lot et Garonne ou encore l’Oise et les Pyrénées Atlantiques ou Orientales.
La préservation de certains sièges PS ( Loiret, Manche, Pyrénées Atlantiques, Morbihan ) et la conquête de certaines nouvelles positions ( Jura, Puy de Dôme, Lot et Garonne…) ne peuvent devoir qu’au rassemblement de l’ensemble des voix de gauche.
Et il semble légitime que le PCF, comme son allié du Front de Gauche le PG, n’ait pas forcément envie de ne servir que de « porteur d’eau «, bloquant ses voix sans la moindre contrepartie en termes d’élus.
Si le PS souhaite, véritablement, prendre la majorité au Sénat, et ainsi, tout en infligeant une défaite cinglante à Sarkozy, éviter de voir la Haute Assemblée freiner des quatre fers toute politique menée par un gouvernement de gauche à compter de 2012, il semble bien qu’il lui faille comprendre que son intérêt n’est pas d’être unitaire avec tous, pour garder toutes les positions pour lui seul.
Et que la conquête du Sénat passe par un partage des lauriers…