Guadeloupe : après sept jours de grève, la colère contre le passe sanitaire ne retombe pas
La contestation de l’obligation vaccinale des soignants est devenue l’expression d’un profond malaise social. Soixante-sept personnes ont été interpellées et des barrages bloquent toujours plusieurs routes de l’île.
L’hélicoptère de la gendarmerie vole au-dessus du rond-point de Perrin, sur la commune des Abymes, au nord de l’agglomération guadeloupéenne de Pointe-à -Pitre. Il est à peine 7 heures du matin, dimanche 21 novembre, et les quelques automobilistes de passage butent sur les carcasses calcinées de voiture et les blocs de béton bouchant les accès, sur plus de deux kilomètres, à la route nationale traversant la Grande-Terre du nord au sud.
Au sol, les grenades usées de gaz lacrymogène témoignent des face-à -face tendus entre les gendarmes et les manifestants qui occupent par intermittence le carrefour. Sur les routes menant à Morne-à -l’Eau, Sainte-Anne ou Capesterre-Belle-Eau, d’autres barrages ont été érigés depuis le 15 novembre, date de la grève générale lancée par le collectif d’organisations en lutte contre l’obligation vaccinale et le passe sanitaire. En Guadeloupe, la campagne de vaccination contre le Covid-19 est venue percuter la colère sourde de nombreux habitants, dont le sentiment d’être méprisés et incompris par les autorités a fini par dépasser la peur de la contamination.
« Il faut arrêter de nous prendre pour des imbéciles », souffle Jocelyn Zou, secrétaire du syndicat Force ouvrière au service départemental d’incendie et de secours. Le sapeur-pompier, gréviste depuis plusieurs semaines mais réquisitionné toutes les nuits pour éteindre les feux allumés sur les barrages, s’est installé avec une vingtaine de personnes sous deux barnums autour du rond-point, en milieu d’après-midi. « Nous ne sommes pas antivax mais anti-passe sanitaire : comment accepter que des centaines de personnes soient suspendues de leur travail, sans salaire ni indemnités, pour une décision qui relève de l’intime ? », scande-t-il en dénonçant une décision prise « depuis Paris et sans concertation ».
https://www.lemonde.fr/societe/article/ ... _3224.htmlPour éviter l'enlisement, le gouvernement a envoyé le raid et le gign. Une méthode plutôt brutale.
LREM ne va pas faire un super score avec un tel climat.