LR investira l'individu qu'il estimera le ou la plus proche de la victoire, peu importe s'il ou si elle ait craché sur le parti, et lui donnera tous les moyens dont il ou elle aura besoin. Là -dessus, Bertrand a raison de jouer sur le rejet des partis politiques (malheureusement dans l'air du temps), LR ne sera pas rancunier, tant qu'ils parviennent à un accord de gouvernance et d'investiture aux législatives. La fidélité au parti est une valeur davantage ancrée à gauche. Mais il est évident que Bertrand cherche à forcer la main à LR, et non à être indépendant du parti.
En tout cas, le pari de Bertrand est encore loin d'être gagnant :
l'intéressé baisse dans les sondages (16 %) au profit de Pécresse (13 %). Si les deux se présentent, ils obtiendraient respectivement 11 % et 8 %. Et encore, l'hypothèse d'une candidature Zemmour n'est ici pas testée.
Pour l'heure, les déclarations du président des Hauts-de-France ne volent pas très haut, il ressasse de vieilles idées et de vieilles formules creuses. Il espérait être un Sarkozy, mais il n'a évidence aucune "idée-force" qui lui permet de gagner (à l'image du "Travailler plus pour gagner plus" de l'ancien président), sinon de promettre qu'il ferait mieux que Macron. De plus, contrairement à Sarkozy,
Bertrand ferait un score famélique auprès des moins de 35 ans (6 % !), à l'inverse des plus de 65 ans (31 %). Si la droite peut se permettre de négliger l'électorat jeune pour gagner aux élections qui mobilisent le moins, c'est différent pour la présidentielle.
A-t-il surestimé ses chances ? Je le pense. De plus, il risque de contrarier les sympathisants des autres candidats, qui majoritairement plaident pour une primaire... bref, par ses positions sectaires, il a créé ce qu'il a voulu éviter en snobant la primaire : une division de la droite. Si bien qu'aujourd'hui, le parti LR est arrivé à un point où il commande des sondages auprès des sympathisants de droite pour savoir s'il doit se fier aux sondages pour choisir le candidat.